Plions-nous au fameux exercice des TOP films de l’année, moins par conformité que pour le plaisir de partager et éventuellement de faire découvrir des longs métrages qui auraient pu échapper à votre attention. Évidemment, c’est une liste totalement subjective, qui n’entend aucunement désigner les meilleurs films de 2018 dans l’absolu, mais se présente simplement comme un échantillon de mes meilleurs souvenirs cinématographiques récents.
N°1 – Jusqu’à la garde, Xavier Legrand
Le sujet, délicat, aurait pu donner un film complaisant, pathos, voyeuriste ou manichéen. On obtient ici une œuvre tendue comme un grand thriller, et qui pourtant demeure d’un réalisme total. Une prouesse technique et artistique qui a été unanimement saluée par la presse et le public.
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N°2 – Contes de juillet, Guillaume Brac
Quand on regarde un film comme Contes de juillet, on peut se demander à quoi tient la magie qui s’opère à l’écran. Qu’est-ce qui fait que c’est du beau cinéma, alors que si je prends une caméra et filme des scènes de la vie quotidienne semblables à ce que nous montre Guillaume Brac, il n’en ressortira rien ou peu de choses ? C’est en partie mystérieux à mon sens, et donc d’autant plus fascinant.
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N°3 – Les bonnes manières, Marco Dutra et Juliana Rojas
Le fantastique au cinéma emprunte souvent des sentiers balisés. Chez Marco Dutra et Juliana Rojas, il se glisse subtilement au sein d’un récit profondément humain et social, qui plus est filmé avec brio.
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N°4 – Paul Sanchez est revenu !, Patricia Mazuy
Un des scénarios les plus intelligents de l’année, qui illustre doublement le pouvoir de la fiction : celle qui fait tourner la tête à des personnages ordinaires, tourmentés ou simplement ennuyés par leur quotidien, et celle qui nous tient en haleine en tant que spectateur de ce film singulier.
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N°5 – Mademoiselle de Joncquières, Emmanuel Mouret
Il faut une sacré dose de délicatesse et de précision pour s’attaquer au brillant Diderot sans livrer un exercice convenu, rigide et scolaire. Emmanuel Mouret témoigne de ces qualités depuis longtemps déjà, et il est bien aidé ici par Cécile de France et Édouard Baer.
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N°6 – El Presidente, Santiago Mitre
Encore un exemple, après Les bonnes manières, montrant que le fantastique est une manière de raconter à part entière, et peut donc servir à aborder n’importe quel sujet. Ici, la politique et la corruption sont au cœur d’un récit trouble et subtilement inquiétant.
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N°7 – Et mon cœur transparent, David et Raphaël Vital-Durand
Voilà un drôle d’exercice de style qui ne se contente pas d’en être un, puisqu’il y a du fond. Mélange de conte politique et de film noir décalé, Et mon cœur transparent ne ressemble qu’à lui-même, tout en restant divertissant et jamais hermétique.
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N°8 – C’est qui cette fille ?, Nathan Silver
Après Et mon cœur transparent, voilà un film qui se classe aussi parmi les curiosités du cinéma hexagonal, même s’il s’agit d’une coproduction avec les États-Unis. Cette comédie noire louche du côté de Polanski période Le Locataire, autour d’un thème inépuisable : l’obsession amoureuse pathologique. Savoureux, coloré et original.
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Les autres films conseillés
L’Ombre d’Emily est un thriller drôle et pop, bercé par des chansons de Gainsbourg, Dutronc et Hardy, et servi par un truculent duo d’actrices (Anna Kendrick et Blake Lively).
Jersey Affair est un polar psychologique ambigu, tandis qu’au rayon huis clos, The Guilty s’est distingué par sa maîtrise formelle et sa manière de faire évoluer ses propres enjeux dramatiques au fil d’un récit tendu à souhait.
Du côté des séances frisson, Hérédité de Ari Aster a le mérite de faire sérieusement monter le trouillomètre : ne le regardez pas seul chez vous sans un bon bol de riz au lait, ou un muffin fruits rouges au goût rassurant.
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