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Dans la brume
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Une dynamique favorable au cinéma de genre en France

Par Bertrand Mathieux · Le 3 avril 2018

Souvent boudé dans l’hexagone, le cinéma de genre français semble depuis quelques temps se tailler un plus large chemin que précédemment vers les salles obscures.

Un genre d’une grande richesse

Le cinéma de genre, qui désigne dans le contexte de cet article le cinéma fantastique, d’horreur et de science-fiction, est aussi riche que n’importe quel autre registre cinématographique, bien qu’il ait souvent tendance – dans l’imaginaire collectif – à être associé, de façon clairement réductrice, à des enjeux et à des codes relativement restreints.

On peut tout raconter par le biais du fantastique : une rencontre amoureuse (Extraterrestre, de Nacho Vigalondo) ; la dure loi du marché du travail (Travailler fatigue) ; les légendes urbaines et leur lot de réalités sociales (Candyman) ; l’affrontement entre un mode de vie bourgeois et un autre, plus nomade et libertaire (Nomads) ; les affres du capitalisme et de la consommation (Paradis pour tous) ; les liens entre le pouvoir politique et une corruption intime, personnelle (El Presidente) ; ou encore la condition féminine dans une société paternaliste (Les Femmes de Stepford). Quand il est entre les mains d’un auteur inspiré, le fantastique est avant tout une façon de raconter qui s’éloigne, en partie du moins, d’un réalisme strict (encore que le fantastique peut côtoyer de très près le réel, comme dans Personal Shopper), davantage que la seule exposition de codes ou de figures imposées.

En France, on compte bien sûr, depuis toujours, un certain nombre de films d’horreur ou fantastique – dont certains sont très anciens -, mais c’est un registre qui demeure largement minoritaire comparativement aux comédies, aux polars ou aux drames intimistes. Plus problématique, le moindre échec commercial associé au genre a souvent d’importantes répercussions, et les réalisateurs et scénaristes désireux d’emprunter cette voie se heurtent fréquemment à des problèmes, parfois insurmontables, de financement. Certains font le choix de partir tourner aux États-Unis, comme l’ont fait notamment Alexandre Aja (La Neuvième vie de Louis Drax) après Haute Tension (2003) ou Pascal Laugier après Martyrs (2008).

Pourtant, comme l’a fait très justement remarqué le rédacteur en chef de Mad Movies Fausto Fasulo (lire : Le fantastique reste mal considéré en France, sur cineserie.com), la France possède plein de mythologies très intéressantes, un vrai folklore fantastique que l’on pourrait vraiment exploiter. Reste que pour des raisons difficiles à identifier, ce registre peine à s’imposer en France, ce qui n’est pas le cas aux États-Unis ou en Espagne, par exemple.

Cependant, depuis quelques temps, la situation semble se dégeler quelque peu. Citons des exemples passés et à venir qui reflètent cette tendance.

Vers un renouveau du fantastique en France ?

En 2015, Olivier Assayas obtenait le prix de la mise en scène au Festival de Cannes pour l’excellent Personal Shopper, qui mêle les registres du fantastique, du thriller et du drame psychologique. L’année dernière, Gilles Marchand – qui a réalisé ou collaboré à d’excellents films de genre tels que Qui a tué Bambi ? ou Lemming, de Dominik Moll – sortait Dans la forêt, narrant d’une manière fantastique la découverte, par deux jeunes enfants, d’une obscure figure paternelle (et, à travers elle, d’un troublant monde réel). Quelques semaines plus tard sortait sur les écrans le très réussi Grave, de Julia Ducourneau, qui bien que boudé à la Cérémonie des Césars 2018 (en dépit de plusieurs nominations) a rencontré un succès public et critique indéniable (et mérité).

Début 2018, Ghostland, de Pascal Laugier, est sorti sur les écrans, auréolé du grand prix du Festival de Gérardmer. Cette production franco-canadienne, bien mise en scène mais dont la mécanique tourne un peu à vide à mon sens, a séduit une partie du public français – et pas uniquement des fans de Mylène Farmer (très convaincante dans le film). Plus récemment encore, Dominique Rocher filmait un Paris infesté de zombies pour représenter, à sa manière, une grande solitude urbaine (La Nuit a dévoré le monde). Dans un registre plus indéfinissable, Serge Bozon nous parle d’éducation à travers une relecture très personnelle du classique de Robert Louis Stevenson (Madame Hyde, avec Isabelle Huppert et Romain Duris).

Duris que l’on retrouve, aux côtés d’Olga Kurylenko, dans Dans la brume de Daniel Roby, qui sort cette semaine (le 4 avril 2018) et qui comme La Nuit a dévoré le monde a choisi Paris comme décor. Dans ce film de science-fiction, la ville lumière est envahie par une brume étrange et inquiétante. On songe bien entendu à quelques classiques étrangers qui ont plongé des capitales comme New York ou Londres dans un climat de chaos total (Cloverfield et 28 jours plus tard, pour ne citer qu’eux).

Quant au prochain film de Claire Denis, qui s’est déjà illustrée dans l’horreur avec Trouble Every Day (2001), il réunit un casting international prestigieux (Robert Pattinson ; Juliette Binoche ; Mia Goth) autour d’un récit de science-fiction, relatant les aventures spatiales d’un groupe de criminels auquel le gouvernement a confié la délicate mission de trouver des sources d’énergie alternatives. High Life fera peut-être partie de la sélection officielle du prochain Festival de Cannes.

Cette énumération non exhaustive de films de genre français récents et à venir aurait sans doute été plus brève il y a trois ou quatre ans. Les amateurs apprécieront mais bien sûr, l’avenir du genre en France dépendra de plusieurs facteurs : l’implication du public, la confiance des distributeurs et aussi, bien entendu, la qualité des films proposés. Sur ce deuxième point, plusieurs films se sont affirmés comme des réussites, partielles ou totales – de quoi nourrir un certain optimisme.

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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

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