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Dans la forêt
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Dans la forêt

Par Bertrand Mathieux · Le 9 février 2017

Film de Gilles Marchand
Année de sortie : 2016
Pays : France, Suède
Scénario : Gilles Marchand et Dominik Moll
Photographie : Jeanne Lapoirie
Montage : Yann Dedet
Musique : Philippe Schoeller
Avec : Jérémie Elkaïm, Timothée Vom Dorp, Théo Van de Voorde, Mika Zimmerman, Sophie Quinton

Six ans après L’Autre monde, Gilles Marchand signe avec Dans la forêt un conte fantastico-psychologique dans lequel on retrouve son goût du mystère et de l’étrange.

Synopsis du film

Tom (Timothée Vom Dorp) et son frère aîné Ben (Théo Van de Voorde) rendent visite à leur père (Jérémie Elkaïm) en Suède, pendant les vacances d’été. Tom n’est pas très rassuré à l’idée de ce séjour, et l’attitude un peu distante et curieuse de son père va plutôt dans le sens de ses appréhensions.

Pour ne rien arranger, Tom fait une rencontre particulièrement inquiétante sur le lieu de travail de son père, celle d’un homme horriblement défiguré ; la nuit venue, l’enfant confie à son frère qu’il pense avoir croisé le diable en personne.

Lorsque le père décide de les emmener tous les deux dans une cabane isolée en pleine forêt, les événements prennent peu à peu une tournure de moins en moins rassurante…

Critique de Dans la forêt

Le titre l’annonce clairement : le nouveau film de Gilles Marchand se déroule, majoritairement du moins, dans une forêt. Cette forêt si fréquente dans les contes, et également, d’ailleurs, dans le premier long métrage de Gilles Marchand, Qui a tué Bambi ? (titre évocateur) – c’est en effet au cœur d’une forêt que la jeune infirmière interprétée par Sophie Quinton (qui joue ici la mère des deux enfants) se retrouvait, en rêve, face à un inquiétant (et attirant) personnage (le Dr. Philip, interprété par Laurent Lucas).

L’aspect « conte » est ici plus flagrant encore, du fait que Dans la forêt nous est montré principalement du point de vue d’un enfant, à savoir le petit garçon interprété par Timothée Vom Dorp. Et pour cause, ce sont des souvenirs d’enfance qui ont suggéré à Gilles Marchand le point de départ de l’histoire (petit, il allait rendre visite, en compagnie de son frère, à un père vivant à l’étranger). Plus innocent et inexpérimenté encore que les protagonistes de Qui a tué Bambi? et L’Autre monde, Tom va être confronté, an cours d’un séjour suédois pour le moins déstabilisant, à ses peurs d’enfant, exacerbées par un environnement propice (une cabane isolée dans une immense forêt) et surtout par un père pas très rassurant, que Jérémie Elkaïm (également producteur du film, aux côtés de Valérie Donzelli qui avait d’ailleurs tenu un petit rôle dans Qui a tué Bambi ?) compose avec beaucoup de retenue.

Timothee Vom Dorp et Jérémie Elkaïm dans "Dans la forêt"

Tom (Timothee Vom Dorp) et son père (Jérémie Elkaïm) dans « Dans la forêt »

Si le scénario développe la même typologie de protagoniste, et le même type de parcours initiatique – passant par la peur et par la découverte de la part sombre du monde (et des hommes) – que dans les deux précédents longs métrages de Gilles Marchand, Dans la forêt apporte un élément nouveau avec le personnage du père. À travers lui, le film explore la thématique de la transmission (inhérente à la parentalité), qu’il s’agisse de choses plutôt positives (en l’occurrence le goût de la nature, qu’il tente d’inculquer à ses enfants) et de choses plus troublantes, plus obscures. Dans la forêt raconte ce processus de transmission et notamment la transmission de la peur, de l’angoisse, incarnées dans le film par l’énigmatique (et métaphorique) individu que Tom croise à plusieurs reprises. L’intérêt étant d’observer comment l’enfant réagit à cette expérience au fil du récit, et comment elle contribue à son évolution, sur les plans émotionnel et psychologique (notons que la forêt est souvent considérée comme un symbole de l’inconscient ; Guillaume Nicloux l’utilisait d’ailleurs récemment sous cet angle dans son film The End).

Gilles Marchand, comme d’habitude épaulé par Dominik Moll à l’écriture, met tout son savoir-faire au service de ce récit imprégné de fantastique, et parsemé de symboles qu’il laisse d’ailleurs à chacun le soin d’interpréter (ou pas). C’est un auteur qui privilégie l’émotion, la sensation et l’intuition, et sa mise en scène – soutenue ici par une bande son très travaillée, à la fois organique et mentale pour reprendre les mots du cinéaste – exploite habilement le superbe décor naturel dans lequel le film a été tourné.

Dans la forêt

On retrouve par petites touches les influences diverses qui l’accompagnent dans la plupart de ses films. L’auteur a ainsi cité Shining ou encore La Féline, monument de l’horreur suggestive au cinéma ; tandis que les vers de terre auxquels il est fait allusion dans une scène clé font songer aux insectes grouillants filmés par David Lynch (autre référence revendiquée par Marchand) dans la scène d’ouverture de Blue Velvet. Les uns et les autres (vers de terre et insectes) ont la même signification : ils représentent ce qui est caché et un peu effrayant, et en même temps, ils forment une composante incontournable d’un monde ambigu et contrasté, dont les aspects lumineux et les aspects plus sombres ne peuvent pas être totalement dissociés. Les personnages écrits par Gilles Marchand, et c’est le cas de Tom dans Dans la forêt, finissent tous, à leur manière, par constater cette réalité vertigineuse.

Le casting du film contribue au bon fonctionnement de l’ensemble : Timothée Vom Dorp est étonnamment naturel dans le rôle de l’enfant hyper réceptif à son environnement, tandis que Théo Van de Voorde compose avec justesse celui du frère aîné, qui incarne une « normalité » nécessaire à l’équilibre du récit. De son côté, Jérémie Elkaïm évite soigneusement de tomber dans la caricature, afin de mieux exprimer l’humanité et la fragilité de son personnage. Ce dernier n’a d’ailleurs pas de nom : c’est « le père » – manière de souligner sa fonction dans l’histoire et, du même coup, le sens de cette dernière.

On pourra toutefois regretter, parallèlement aux qualités évoquées ci-avant, une trame dans l’absolu assez peu surprenante, en ce sens qu’on en devine rapidement les principaux enjeux ; sans lui retirer son intérêt et sa matière, cette relative prévisibilité diminue quelque peu l’intensité du film.

Bande-annonce

7 Note globale

À la fois inquiétant et émouvant dans sa manière de montrer un enfant qui découvre le monde dans toute son ambiguïté, Dans la forêt est un nouveau chapitre dans la filmographie très cohérente de Gilles Marchand (qui reste, il faut le souligner, l'un des rares auteurs français à explorer le genre fantastique, qui plus est avec sensibilité et intelligence). On pourra toutefois lui préférer Qui a tué Bambi ?, lequel reste à ce jour le meilleur long métrage de son auteur.

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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

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