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Greta Gerwig dans "Frances Ha"
Comédies / Comédies dramatiques 4

Frances Ha

Par Bertrand Mathieux · Le 7 juillet 2013

Film de Noah Baumbach
Année de sortie : 2013
Pays : États-Unis
Scénario : Noah Baumbach et Greta Gerwig
Photographie : Sam Levy
Montage : Jennifer Lame
Avec : Greta Gerwig, Mickey Sumner, Adam Driver, Charlotte d’Amboise, Josh Hamilton, Michael Zegen

Deuxième collaboration entre Noah Baumbach et Greta Gerwig après Greenberg, Frances Ha est à l’image de sa protagoniste : drôle, touchant et représentatif de son époque.

Synopsis de Frances Ha

De nos jours, à New York. Le quotidien d’une jeune célibataire de 27 ans qui, suite au départ de sa meilleure amie – et ancienne colocataire -, va tenter de joindre les deux bouts, ballotée entre ses problèmes d’argent, ses aspirations personnelles et ses doutes.

Critique du film

Cela fait quelques années déjà que Greta Gerwig fait parler d’elle dans l’univers du cinéma indépendant américain. Cette actrice, scénariste et aussi réalisatrice a commencé sa carrière en participant activement au Mumblecore ; un mouvement cinématographique (sous-genre du cinéma indépendant US) relativement récent (2002) qui désigne des films tournés avec peu de moyens, des acteurs majoritairement amateurs et dont les dialogues tendent à un maximum de naturel, quand ils ne sont pas totalement improvisés.

Gerwig s’est distinguée dans plusieurs films du genre, dont Hannah Takes the Stairs (2007) et Nights and Weekends (2008), mais aussi dans d’autres registres, dont le cinéma d’horreur. En 2009, elle interprète l’amie de Jocelin Donahue dans l’inquiétant The House of the Devil, réalisé par Ti West. En 2010, Gerwig partage l’affiche de Greenberg (réalisé par Noah Baumbach) avec Ben Stiller et en 2011, elle illumine de sa présence le très réussi Damsels in Distress, qui marquait le grand retour, après treize années d’absence, du brillant réalisateur de Les Derniers jours du disco – à savoir Whit Stillman.

Frances Ha est donc la seconde collaboration entre Gerwig et Noah Baumbach après Greenberg, collaboration qui cette fois se situa également au niveau de l’écriture du scénario, cosigné par l’actrice. Le résultat est une œuvre à la fois légère et réaliste, drôle et représentative de son temps, originale et riche en références cinématographiques.

Mickey Sumner et Greta Gerwig dans "Frances
Mickey Sumner et Greta Gerwig dans « Frances Ha »

Ces références, elles sont très rapidement visibles. New York filmé en noir et blanc convoque le souvenir de Manhattan, un classique de Woody Allen, tandis que par ses empreints musicaux à des films de François Truffaut (Les 400 coups ; Domicile conjugal) et Jean-Luc Godard (Le Mépris), mais aussi par certains dialogues (Jean-Pierre Léaud est cité au détour d’une réplique), Frances Ha affirme clairement son attachement (assez courant dans le cinéma d’auteur américain) à la Nouvelle Vague française – mouvement qui devait probablement être déjà l’une des sources d’inspiration de Gerwig à l’époque où elle tournait des films Mumblecore.

Enfin, difficile de ne pas songer au Mauvais sang de Leos Carax en voyant Greta Gerwig courir dans la rue au rythme de Modern Love, de David Bowie, comme le fait Denis Lavant au cours de la scène la plus célèbre du film précité.

Greta Gerwig dans "Frances Ha". Cette scène fait référence à "Mauvais sang", de Leos Carax.
Greta Gerwig dans « Frances Ha ». Cette scène fait référence à « Mauvais sang », de Leos Carax.

Mais Frances Ha est cependant très loin d’être un film « collage », une succession de clins d’œil. Car les références évoquées ci-dessus glissent dans le cadre avec légèreté ; ces souvenirs cinématographiques, que le réalisateur utilise avec parcimonie, traversent un récit dynamique, drôle et profondément actuel, dont le charme ne s’use jamais. Quant à l’aspect parfois trop codifié, maniéré et poseur du cinéma indépendant américain, il est ici évité grâce à l’énergie et la générosité de Greta Gerwig et à une écriture alerte, juste et nuancée.

Frances Ha est ancré dans son époque : dans sa réalité économique, à laquelle le personnage principal est sans cesse rappelé, mais aussi dans sa réalité culturelle et sociale. Cette héroïne de vingt-sept ans qui ne sait pas encore très bien ce qu’elle va devenir, qui flotte dans une insouciance malmenée par ses finances incertaines et qui ne se retrouve pas vraiment dans ce qu’est censé impliquer une « vie d’adulte », est très représentative d’une génération – même si la formule tend injustement à faire oublier qu’elle est avant tout une personne, un individu unique, dont le film célèbre le charme et la liberté avec un enthousiasme communicatif.

Greta Gerwig, Michael Zegen et Adam Driver dans "Frances Ha"'
Greta Gerwig, Michael Zegen et Adam Driver (« Girls ») dans « Frances Ha »

Il y a dans Frances Ha une justesse de ton étonnante. C’est à la fois drôle, réaliste, crédible, léger et touchant. Le film a également le bon goût de ne jamais être moralisateur, de ne pas chercher à formater son héroïne selon les codes d’une certaine comédie bien pensante ; il la suit, avec beaucoup de spontanéité, dans cette période un peu floue qui flotte entre les années universitaires et un avenir encore mal défini, en lui confiant les clés de son propre destin ; et celles de son appartement, dans un ultime plan qui synthétise joyeusement la personnalité attendrissante du personnage.

8.5 Note globale

A travers le regard affectueux qu'il pose sur son personnage et celui - lucide - qu'il jette sur son époque, Frances Ha parvient à capter des moments de vie synonymes de légèreté et d'incertitudes avec une grâce qui doit beaucoup à son interprète principal (et à de savoureux seconds rôles, dont un excellent Adam Driver, remarqué dans la série Girls), mais aussi à une écriture et une mise en scène rigoureuses. Et si on ne sait pas trop, au final, ce que deviendra Frances, il semble en revanche certain que Greta Gerwig devrait rapidement revenir sur les écrans de cinéma.

Adam DriverChronique intimisteCinéma indépendant américainGreta GerwigNoah Baumbach
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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

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4 commentaires

  • DE WIT dit : 19 juillet 2013 à 14 h 40 min

    Dommage que n’ai pas été touché par la grâce décrite dans votre critique…Les références sont bien là, à Woody, à la nouvelle vague mais n’ont guère suscité une réelle émotion chez moi. Oui entendre Modern Love de Bowie fait toujours du bien mais bien moins que son Cat People repris dans Inglourious Basterd…Probablement le manque d’empathie à ce personnage plus proche selon moi à Martine de « Bravo Martine » de Laurence Bibot mais en version bobo que de l’imaginaire de Carax…Pour ce qui est de l’hommage à la ville de NY (que je connais assez bien) je préfère replonger dans les méandres cinématographique d’un Amos Kollek…

    Répondre
    • Bertrand Mathieux dit : 19 juillet 2013 à 14 h 56 min

      C’est sûr que pour apprécier le film il faut entre autres accrocher au personnage principal, qui personnellement m’a beaucoup touché et séduit, mais ce n’est pas votre cas apparemment ! Question de sensibilité et de goût. Quant à Carax, je ne pense pas qu’il faille comparer car certes il y a un clin d’œil mais l’univers de « Frances Ha » reste très différent du sien. Après pour « bobo »… c’est un qualificatif que l’on entend beaucoup, pour moi ça ne signifie pas grand chose, à part une énième étiquette « sociale », un « raccourci » que l’on colle un peu à tout va !

      Répondre
  • DE WIT dit : 19 juillet 2013 à 21 h 02 min

    Oui vous avez bien raison, il faut accrocher au personnage principal et c’est effectivement une question de goût…ou parfois de moment. Mais je ne pense pas que ce soit un mauvais film pour autant, le tout est d’être sensible à cette détresse existentielle, ce soir-là je ne devais pas l’être trop…Donc le conseil est de le voir et de se laisser absorber par l’univers (ou pas).
    PS: Le bobo ne mettait pas le film en question mais bien certaines attitudes retrouvées dans le film…et oui c’est un cliché mais parfois les paroles me manquent pour affiner ma pensée…

    Répondre
    • Bertrand Mathieux dit : 20 juillet 2013 à 10 h 38 min

      Je ne connaissais pas Amos Kollek, que vous citez. J’ai été voir sa fiche Wikipédia, je connais certains films de nom mais je n’en ai vu aucun. Mais je suis tenté : merci pour la référence ! S’il y a un de ses films que vous conseillez particulièrement, je suis preneur !

      Répondre

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