Film de Noah Baumbach
Pays : États-Unis
Année de sortie : 2017
Scénario : Noah Baumbach
Photographie : Robbie Ryan
Montage : Jennifer Lame
Musique : Randy Newman
Avec : Adam Sandler, Ben Stiller, Dustin Hoffman, Elizabeth Marvel, Emma Thompson, Grace Van Patten
The Meyerowitz Stories est une comédie dramatique familiale réjouissante, servie par une belle galerie de comédiens et une écriture élégante.
Synopsis du film
De nos jours, à New York. Le quotidien pas toujours simple des Meyerowitz, une famille recomposée que des circonstances dramatiques vont pousser à se réunir et, par la même occasion, à sortir quelques dossiers des tiroirs…
Critique de The Meyerowitz Stories
Depuis une bonne dizaine d’années, et des films comme Les Berkman se séparent (2005), Noah Baumbach est devenu l’une des références d’un certain cinéma indépendant américain, livrant des récits doux-amers aux dialogues très écrits et qui ont souvent pour cadre la ville de New York. Ces caractéristiques lui valent d’être comparé, parfois un peu hâtivement, à Woody Allen, dont Baumbach partage les influences européennes (particulièrement visibles dans son film Frances Ha, qui multipliait les hommages à la Nouvelle Vague française).
The Meyerowitz Stories, en compétition au Festival de Cannes 2017, ne surprendra guère les spectateurs qui suivent un minimum la carrière du scénariste et réalisateur américain, tant il s’apparente globalement à ses œuvres précédentes.
Il s’agit d’une comédie dramatique familiale, décrivant le quotidien d’une famille recomposée avec un mélange – fort bien dosé – de légèreté et de sérieux. Le récit, bien que suivant un développement très classique quand il s’agit d’explorer le thème de la famille (présentation des personnages et de leurs relations, évidemment complexes ; survenue d’un événement dramatique qui secoue la cellule familiale et pousse chacun de ses membres dans ses retranchements), est suffisamment bien écrit – que ce soit au niveau des dialogues ou de la caractérisation des différents protagonistes – pour ne pas donner l’impression d’un copié-collé insipide. La conclusion, quant à elle, souligne délicatement l’un des sujets phares du film (les notions de transmission, d’héritage – moral – et d’accomplissement personnel).

Jean Meyerowitz (Elizabeth Marvel, à droite) fait des confidences à ses demi-frères Matthew (Ben Stiller) et Danny (Adam Sandler) dans « The Meyerowitz Stories »
Les comédiens, d’Adam Sandler (particulièrement bon ici) à Ben Stiller (vu déjà dans deux films de Baumbach), en passant par la toujours aussi attachante et talentueuse Emma Thompson, Dustin Hoffman, Elizabeth Marvel et Grace Van Patten, contribuent largement à la qualité de l’ensemble, tant ils donnent vie à leurs rôles respectifs par des compositions aussi justes que complémentaires.
Si l’on ajoute à cela la jolie photo automnale de Robbie Ryan (qui a travaillé entre autres sur le très réussi Fish Tank et plus récemment avec Ken Loach pour Moi, Daniel Blake) et la bande originale (essentiellement au piano) inspirée du célèbre songwriter Randy Newman – à qui l’on doit entre autres le tube You Can Leave Your Hat On -, on en conclura que The Meyerowitz Stories dégage un charme indéniable.

Danny (Adam Sandler) face à son père Harold Meyerowitz (Dustin Hoffman) dans « The Meyerowitz Stories »
Nous sommes donc face à un « petit » (cela n’a en l’occurrence absolument rien de péjoratif) film familial optimiste sans être niais, chaleureux et de bon goût, qui se suit avec plaisir. On notera les participations d’Adam Driver (lancé par la série Girls et vu entre autres dans While We’re Young, du même Baumbach) et de Sigourney Weaver dans un caméo.
Extrait du film
Dans cet extrait de The Meyerowitz Stories, Danny (Adam Sandler) et sa fille Eliza (Grace Van Patten) interprètent la chanson Genius Girl, écrite par Randy Newman pour le film.
The Meyerowitz Stories décrit sans grande originalité mais avec précision et élégance la vie d'une famille dont la plupart des membres n'ont guère de mal à susciter notre sympathie, à l'excepté peut-être du narcissique mais amusant - malgré lui - Harold Meyerowitz (Dustin Hoffman, impeccable). Si vous aimez les récits familiaux, vous n'aurez a priori aucun mal à vous glisser dans cette confortable variation autour du genre, dont l'exécution est aussi classique qu'efficace.
4 commentaires
Bonjour.
Pouvez-vous, s’il vous plaît, me faire parvenir la méthode qui vous a permis de tenir plus de 20 minutes devant ce film sans (réponses à choix multiple) :
– casser votre téléviseur dernier cri ?
– subir des violences de la part des personnes qui vous ont fait confiance lorsque vous avez dit « On va se mater un bon petit film, il paraît qu’il est très plaisant » ?
– rompre avec votre compagne/compagnon ?
– vous désabonner immédiatement de Netflix ?
Merci par avance de vos réponses
Vous n’avez visiblement pas aimé, je comprends tout à fait mais pour quelles raisons ? Bien sûr ce n’est pas un film particulièrement remarquable, mais c’est bien joué, plutôt bien écrit et mis en scène. Le reste est affaire de sensibilité, mais ce sont déjà des qualités que je n’ai pas trouvées dans beaucoup de films vus en ce début d’année, y compris ceux que la presse cinéma a encensés. « The Meyerowitz Stories » est un film modeste, mais bien exécuté, et qui possède du charme. Bien sûr ce n’est que mon opinion !
En effet, je n’ai pas aimé ! Mais n’avez vous pas trouvé ce film bavard avec des acteurs en roue libre (not in a good way) et caricatural d’un certain type de films indépendants américains qu’on ne veut plus voir car archidatés ?
Je vois ce que vous voulez dire (excepté pour les comédiens que j’ai trouvé plutôt bons). C’est vrai que Baumbach et aussi par exemple Greta Gerwig représentent un archétype d’un certain cinéma américain indépendant, qui par certains aspects est assez convenu, en tous cas plutôt prévisible. Mais je trouve que quand c’est bien fait (le texte, sans être génial, est bon ; les personnages plutôt bien caractérisés etc.), cela donne des films plaisants, agréables à regarder et avec quand même une patte, un regard de cinéaste, à défaut d’être toujours inoubliable (ceci dit j’avais adoré « Frances Ha »). Après oui, c’est typique d’un certain type de films et si vous n’accrochez pas à ce style, c’est certain que vous pouvez difficilement aimer « The Meyerowitz Stories » ; personnellement j’ai sincèrement passé un bon moment, et c’est vrai aussi que je n’attends pas systématiquement qu’un film me propose quelque chose de radicalement nouveau ou audacieux. Si c’est le cas, tant mieux mais j’aime aussi des choses très classiques – c’est comme dans la musique, on peut apprécier un morceau qui repose sur une instrumentation et des accords très classiques !