La 35ème édition du festival du cinéma américain de Deauville s’est tenu du 4 au 13 septembre dernier. Cette année, le jury du festival, présidé par Jean-Pierre Jeunet, a récompensé The Messenger de Oren Moverman, un film avec Woody Harrelson ayant pour toile de fond la guerre en Irak. Le Prix du Jury a été décerné à deux films : Precious de Lee Daniels et Sin Nombre de Cary Joji Fukunaga.
Humpday de Lynn Shelton a reçu le Prix de la Révélation Cartier. C’est la réalisatrice, scénariste et actrice Maïwenn qui présidait le jury Révélation cette année (jury récompensant un film pour ses qualités novatrices).
M’étant rendu au festival avec un ami cinéphile, je vous livre ici mes premières impressions sur les films et documentaires que j’ai pu y voir.
Les films en compétition
Comme à son habitude, le festival du film américain de Deauville sélectionne en compétition des premiers films, ou du moins des œuvres de réalisateurs non confirmés. Une programmation souvent inégale, donc, mais qui réserve quelques agréables surprises.
Cold Souls
Du côté des déceptions, Cold Souls, de Sophie Barthes, laisse le spectateur en dehors d’un récit confus et assez plat. Si le film réserve quelques scènes plutôt drôles, essentiellement dues à l’interprétation convaincante de l’acteur Paul Giamatti, il ne parvient pas à développer de façon intéressante une idée de base déjà bancale et casse-gueule (un comédien en pleine crise existentielle fait appel aux services d’une agence qui propose à ses clients de les soulager du poids de leur âme). On n’adhère jamais vraiment à la dimension surréaliste plutôt mal intégrée de l’histoire, et l’ensemble finit par manquer totalement d’intérêt, d’autant plus que si le comédien principal est bon, comme mentionné plus haut, son personnage est un énième quinquagénaire new-yorkais intellectuel et dépressif, comme on en a vu des dizaines dans le cinéma américain indépendant.
The Killing Room
The Killing Room, de Jonathan Liebesman (le réalisateur du film d’horreur divertissant Darkness Fall et de The Texas Chainsaw Massacre: the Beginning), qui bénéficie de la présence de la talentueuse et jolie Chloë Sevigny, est un huis clos dans lequel quatre américains volontaires participent à une expérience secrète menée par la CIA, dont ils ignorent bien entendu les tenants et aboutissants. Si Jonathan Liebesman parvient parfois à surprendre son spectateur, en dépit d’un pitch usé jusqu’à la corde, et à maintenir un minimum de tension grâce à une mise en scène efficace, il livre au bout du compte un film peu cohérent. Ainsi le rôle du personnage interprété par Sevigny s’avère très vain, et surtout l’expérience décrite dans le film manque singulièrement de crédibilité, malgré les efforts visibles des scénaristes pour lui donner un aspect scientifique et élaboré. The Killing Room se laisse donc regarder, mais vite oublier, ses nombreux défauts l’emportant largement sur ses quelques qualités formelles.
Humpday
Heureusement, plusieurs films remontent le niveau, à commencer par le sympathique Humpday, œuvre sans prétention mais maîtrisée et très bien interprétée, qui a reçu le Prix de la Révélation Cartier. Cette histoire d’amitié entre deux copains de fac ayant suivi des voies différentes – l’un s’est marié et s’apprête à mener une vie familiale paisible, l’autre parcourt le monde et revendique sa liberté et son ouverture d’esprit – qui décident (au cours d’une soirée bien arrosée) de se filmer en train de coucher ensemble dans le cadre d’un festival de films pornographiques amateurs, est intelligente, drôle et très bien développée. Ainsi, la scénariste et réalisatrice Lynn Shelton, à partir de l’idée farfelue des deux amis, dévoile peu à peu leurs doutes, leurs angoisses et leurs motivations secrètes, jetant un regard à la fois lucide, tendre et amusé sur le couple, l’amitié et les hommes.
Youth in Revolt
Film indépendant assez représentatif des conventions du genre (un adolescent intelligent mais timide et complexé tombe amoureux d’une blonde superbe et brillante), Youth in Revolt, de Miguel Arteta, s’en tire cependant très bien grâce à une réalisation suffisamment inspirée, un scénario riche en bonnes idées et en gags efficaces, et des comédiens jeunes (Michael Cera et la très jolie Portia Doubleday) et moins jeunes (Steve Buscemi, une icône du cinéma indépendant américain, et Ray Liotta, l' »affranchi » de Scorsese) qui servent à merveille une œuvre pleine d’une légèreté et d’un enthousiasme communicatifs.
Sin Nombre

Cary Joji Fukunaga présente son film « Sin Nombre » au Centre International de Deauville.
Dans un tout autre registre, Sin Nombre, premier film de Cary Joji Fukunaga, est une réussite, qui a d’ailleurs logiquement obtenu le Prix du Jury. Le réalisateur et scénariste aborde un sujet d’actualité difficile (l’immigration clandestine, les gangs ultra-violents d’Amérique du Sud), auquel il donne une dimension romantique tout en privilégiant un traitement très sobre qui lui permet, et c’est tout à son honneur, d’éviter le misérabilisme et le pathos. À la fois réaliste, émouvant et très prenant, Sin Nombre est bien maîtrisé pour un premier film, et bénéficie de l’interprétation de deux jeunes comédiens excellents, Edgar M. Flores et Paulina Gaitan. Indéniablement un des films en compétition les plus saisissants.
Les films en avant-première
District 9
Premier film de Neill Blomkamp en tant que réalisateur (il a signé les effets spéciaux de plusieurs séries TV connues, dont Stargate, Dark Angel et Smallville), District 9 est incontestablement l’un des incontournables de la rentrée cinématographique 2009.
En voici un bref résumé : un vaisseau extraterrestre stationne au dessus de la ville de Johannesbourg. Ses occupants, des gros crustacés venus d’une planète inconnue, sont parqués dans le District 9, sorte de vaste déprave urbaine. 28 ans plus tard, le MNU (Multi-National United), est chargé des les déplacer hors de la ville, les extraterrestres devenant de plus en plus impopulaires et gênants pour les autorités. Wikus van de Merwe, un jeune blanc bec sans expérience fraîchement marié à la fille du responsable du MNU, est nommé responsable de l’évacuation.
Produit par Peter Jackson, ce film totalement indépendant – et cela se ressent au niveau du ton – allie un propos intelligent, une narration dynamique et maîtrisée (souvent complexe, notamment au début), une réalisation efficace et inventive et d’excellents effets spéciaux (l’utilisation des effets numériques est remarquable).
Allusion évidente à l’apartheid (le réalisateur et scénariste est de nationalité sud-africaine), District 9 livre un regard acide non seulement sur cet événement historique mais plus généralement sur tout phénomène de ghettoisation et d’exclusion d’une population, ainsi que sur l’homme en général, le seul personnage véritablement héroïque – et d’un charisme incroyable – étant un extra-terrestre, le déjà culte Christopher.
Ce point de vue désabusé n’a pas pour autant dissuadé Neill Blomkamp de faire un film rythmé et souvent drôle, et District 9 est l’exemple même du divertissement intelligent et original. Sortie nationale le 16 septembre prochain.
The Informant!

Steven Soderbergh entouré du producteur Gregory Jacobs et du scénariste Scott Z. Burns lors de la conférence de presse du 9 septembre à Deauville.
The Informant raconte l’histoire véridique d’un cadre supérieur du géant agroalimentaire ADM (Archer Daniel Midlands) qui collabore avec le FBI pour confondre plusieurs de ses collègues, impliqués dans des négociations internationales illicites.
Steven Soderbergh choisit un ton humoristique pour traiter cette histoire, en raison de sa dimension absurde et de la personnalité en un sens comique du protagoniste (comme le réalisateur l’expliquait lui-même lors de la conférence de presse du 9 septembre au festival du cinéma américain de Deauville). The Informant, même si il dénonce les pratiques douteuses de certaines grandes entreprises et une justice plutôt bancale, est donc avant tout un film léger, très rythmé, où le spectateur s’amuse du comportement incohérent et absurde du personnage principal, très bien interprété par un Matt Damon transformé (l’acteur a pris plusieurs kilos pour le rôle), et des situations assez délirantes qu’il engendre.
Bien que l’action se déroule dans les années 90, l’atmosphère et l’esthétique du film est résolument seventies (jusqu’aux lettres du générique), parti pris uniquement dû à l’attachement du réalisateur pour cette période.
Maîtrisé, drôle, The Informant est plaisant à voir, mais sans plus ; Sexe, mensonges et vidéo – le premier film de Soderbergh – demeurant à mon sens l’œuvre la plus originale et intéressante de son auteur.
Gamer (Ultimate Game)
Encore un pitch vu et revu (le film est une énième variation sur un futur dominé par l’univers du virtuel et les nouvelles technologies), encore des scènes d’action « clippesques » et bordéliques, des personnages vides, et une esthétique aussi laide que celle du monde virtuel dont les cinéastes Robb Williamson et Geoff Zanelli semblent vouloir dénoncer les excès. Certes, on ne s’attend pas à autre chose et du coup on n’est pas réellement déçu ; certes, le côté gras et bourrin plutôt assumé du métrage fait un minimum sourire ; certes, il y a des belles actrices en tenue sexy, et c’est pourquoi on ne passe pas franchement un mauvais moment ; mais Gamer reste un film sans intérêt qui ne va même pas suffisamment loin dans la vulgarité et le second degré pour être vraiment marrant.
Les docs de l’Oncle Sam
Nightmare in red, white & blue: the evolution of the American horror film
Première réalisation du britannique Andrew Monument, le documentaire Nightmare in red, white & blue: the evolution of the American horror film (produit et écrit par Joseph Maddrey d’après son propre livre) analyse l’évolution du cinéma d’horreur américain depuis ses débuts à aujourd’hui, en corrélant les films à leur contexte culturel, politique et social. Car les films d’horreur sont particulièrement représentatifs des peurs et des psychoses propres à une population et à une époque.
On retrouve pour ainsi dire toutes les grandes tendances du cinéma d’horreur dans Nightmare in red, white and blue: the evolution of the American horror film :
- le film de monstre des années 30-40
- l’horreur plus suggestive aux jeux d’ombre expressionnistes dont Jacques Tourneur fut l’un des grands maîtres (La Féline)
- le film d’épouvante métaphorique, symbolisant une réalité sociale ou politique (le communisme dans L’invasion des profanateurs de sépulture, les années Reagan dans Invasion Los Angeles, la condition des femmes dans Les Femmes de Stepford, la société de consommation dans Zombies)
- le film d’horreur psychologique (Psychose)
- les survivals des années 70 où les ennemis sont le plus souvent des humains, et qui dépeignent une violence insensée et présente dans chaque individu (La Dernière maison sur la gauche, Massacre à la tronçonneuse)
- le Grindhouse movie (I drink your blood)
- le slasher et les célèbres séries des années 80 (Halloween, Freddy, Vendredi 13)
- le gore burlesque (Evil Dead)
- le « torture porn » (Hostel, Saw), etc.
Aux nombreux extraits de films se mêlent des interviews de maîtres du genre, dont Dante, Romero et Carpenter, ce dernier nous livrant des commentaires particulièrement intéressants.

Andrew Monument et Joseph Maddrey présentent leur documentaire au festival de Deauville.
Évoquant l’influence de la culture européenne (l’expressionnisme allemand, le gothique, les vampires, etc.) sur le film d’horreur américain, Nightmare in red, white and blue: the evolution of the American horror film s’attache plus particulièrement à montrer en quoi le cinéma d’épouvante et son évolution sont très révélateur des peurs ressenties par les américains, qu’elles soient permanentes ou plus spécifiques à une époque ; la peur du communisme, la peur du châtiment divin, la peur post 11 septembre, la peur de l’inconnu, de l’étranger, etc.
Bien rythmé, très riche, Nightmare in red, white & blue: the evolution of the American horror film s’égare quelque peu sur la fin, observant le manque d’inspiration actuelle (référence à tous les remakes tournés ces dernières années) en oubliant au passage des réalisateurs contemporains plus que prometteurs (Rob Zombie), quelques réussites récentes au niveau des grosses productions (Cloverfield) et des films indépendants (The Rage), ainsi que l’influence majeure du cinéma de genre asiatique (remakes américains de nombreux films dont The Ring, The Grudge, The Eyes, etc.). Ce documentaire souffre également d’un format et d’une esthétique très télévisuels qui limitent sa portée au cinéma.
Néanmoins, Nightmare in red, white and blue: the evolution of the American horror film intéressera tous les amateurs et passionnés de films d’horreur, et donne envie de revoir ou de découvrir de très nombreux films. On en sort donc globalement enthousiaste.
When you’re strange: a film about The Doors
On attendait depuis longtemps un bon documentaire sur l’un des groupes les plus créatifs et les plus originaux de l’histoire du rock, ne serait-ce que pour prendre le contrepied du film d’Oliver Stone, bourré d’inexactitudes sur la personnalité de Morrison et surtout celle des autres membres du groupe. When you’re strange: a film about The Doors, réalisé par Tom DiCillo et narré par Johnny Depp, apprendra beaucoup de choses aux spectateurs qui connaissent mal l’histoire du groupe ; quant aux fans plus documentés, ils apprécieront des images d’archives et des anecdotes inédites, ainsi que des détails intéressants sur la musique des Doors. Car si le documentaire reste centré sur Jim Morrison, la personnalité la plus fascinante du groupe, il n’oublie pas de nous présenter le style et les influences de chaque musicien (Densmore, Krieger et Manzarek) ainsi que les méthodes d’enregistrement et de mixage.
Il existe malheureusement peu de vidéos de concerts des Doors alliant l’image et la bande sonore correspondante (le live at the Hollywood Bowl est l’unique concert filmé en intégral et en couleurs mais Morrison y est plutôt éteint) ; When you’re strange: a film about The Doors réunit toutefois un maximum d’images issues de différents concerts, afin de bien montrer l’atmosphère d’hystérie collective qui régnait dans la foule et le charisme de Morrison sur scène.
When you’re strange: a film about The Doors, quitte à s’intéresser surtout au chanteur, auteur et compositeur mort en 71, aurait gagné à traiter davantage de ses paroles par le biais d’une brève analyse. Il est par exemple dommage que d’un texte comme The End ne soit évoqué que le célèbre Mother, I want to fuck you
.
When you’re strange: a film about The Doors, si il n’est donc pas exempte de défauts, est de très loin le meilleur documentaire sur le groupe, et mérite donc pleinement d’être découvert.
L’invité d’honneur et les hommages
L’invité d’honneur
L’invité d’honneur du 35ème festival du cinéma américain de Deauville était Harrison Ford. Plusieurs de ces films étaient donc projetés au cours du festival, dont le sympathique Working Girl de Mike Nichols (Le Lauréat, Qui a peur de Virginia Woolf), une comédie romantique traitant de la possibilité nouvelle, pour les femmes, d’accéder à des postes cadres dans les années 80. Harrison Ford, souvent très drôle dans le film, y joue aux cotés de la jolie Mélanie Griffith (quelle jolie voix!) et de Sigourney Weaver. Looks, coiffures, musique, mentalité, point de vue sur l’entreprise et le monde du travail : le film est résolument ancré dans son époque. Drôle et plein de fraicheur.
Dans un autre registre, Frantic, de Roman Polanski, s’il n’est pas le meilleur film de son auteur, est loin du polar banal auquel il est souvent réduit par certains critiques. D’inspiration hitchcockienne, le film montre un homme ordinaire (un médecin américain joué par Harrison Ford) confronté à une situation qui le dépasse totalement (sa femme est kidnappée sans raison apparente) dans un pays étranger (la France) dont il ne parle pas la langue. Le film privilégie donc un traitement très réaliste, s’attachant à rendre compte de la difficulté, pour le personnage principal, de gérer des situations auxquelles il n’est absolument pas préparé dans un univers qui lui est inconnu (le Paris des années 80). Harrison Ford a très bien compris cet aspect de son personnage et son interprétation est d’une grande justesse ; on est très loin des personnages héroïques qui l’ont rendu célèbre (même si l’acteur avait déjà abordé des rôles plus complexes entre temps, notamment dans Blade Runner). Certaines scènes – comme celle où Ford tente d’entrer dans un appartement en passant par les toits – sont très réussies, et la musique de Morricone est excellente. A noter, l’un des premiers rôles d’Emmanuelle Seigner et la présence de plusieurs comédiens français qu’on retrouvera ensuite surtout dans des séries TV (Yves Rénier, Gérard Klein).
Les hommages
Le festival a également été le cadre d’hommages à Robin Wright Penn, Andy Garcia, au trio de scénaristes David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker (Hamburger Film Sandwich) et au réalisateur culte Robert Aldrich (En quatrième vitesse, Les douze salopards). Des nuits américaines (projection de plusieurs films de 22 heures au petit matin) étaient donc consacrées à ces différentes personnalités du cinéma américain qui se sont toutes rendues au festival à l’exception, bien sûr, d’Aldrich, décédé en 1983. La nuit dédié à ce cinéaste avant gardiste (il avait été rejeté d’Hollywood dans les années 50 en raison de la dureté de ses films) a permis de revoir notamment des classiques comme En quatrième vitesse (le film noir culte de Richard Kelly), Qu’est-il arrivé à Baby Jane avec une Bette Davis remarquable, et le sanglant, drôle et cynique Pas d’orchidées pour Miss Blandich. Côté western, on aurait préféré Fureur Apache à Vera Cruz, qui a plutôt mal vieilli. En revanche, c’est toujours un plaisir de revoir Les Douze salopards, film de guerre cynique et provocateur au casting extraordinaire, principale source d’inspiration de Tarantino pour Inglourious Basterds.
Concernant l’hommage à Harrison Ford, on peut également s’étonner que les programmateurs aient préféré Apparences de Zemeckis, un film fantastique honnête mais mineur, à Blade Runner de Ridley Scott et Mosquito Coast de Peter Weir (Pique-nique à Hanging Rock), des films plus originaux et aussi des rôles plus intéressants pour l’acteur.

La belle Robin Wright Penn juste avant la conférence de presse pour son film The Private Lives of Pippa Lee.
En conclusion, le festival du cinéma américain de Deauville a la mérite de promouvoir des réalisateurs encore méconnus et de faire (re)découvrir des classiques et des films en avant première. Très accessible au public, contrairement au Festival de Cannes, cet événement est un plaisir qui permet à tout spectateur muni d’un badge d’assister aux différentes conférences de presse et de voir facilement de nombreux films, entre deux baignades…
Un commentaire
Jamais vu un film d’action tout à la fois aussi intelligent, oppressant, émouvant et drôle que District 9.
Sans rien – ou presque – connaître du film, j’avais d’emblée l’impression qu’il lorgnait du côté de chez Michael Bay (c’est dire si j’y allais le boulet au pied!) mais en terme de métamorphose, on se situe plutôt chez Kafka (référence galvaudée, certes, mais ici évidente). Beaucoup de gens de mon entourage partagent les mêmes aprioris négatifs concernant District 9. Je leur assure que ça vaut vraiment le coup de les dépasser !