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Invasion Los Angeles
Science-fiction 7

Invasion Los Angeles

Par Bertrand Mathieux · Le 18 mai 2009

Film de John Carpenter
Titre original : They live
Année de sortie: 1988
Pays : États-Unis
Scénario : John Carpenter (sous le pseudonyme de Frank Armitage)
Photographie : Gary B. Kibbe
Montage : Gib Jaffe, Frank E. Jimenez
Musique : John Carpenter, Alan Howarth
Avec : Roddy Piper, Keith David, Meg Foster.

Nada: I have come here to chew bubblegum and kick ass… and I’m all out of bubblegum.

Nada: Brother, life’s a bitch… and she’s back in heat.

Avec Invasion Los Angeles, John Carpenter réalise un film de S.F efficace et drôle, charge virulente contre les travers de la société de consommation et du capitalisme.

Synopsis de Invasion Los Angeles

John Nada (Roddy Piper), ouvrier au chômage, arrive à Los Angeles pour trouver du travail. Embauché sur un chantier, il vit dans un bidonville en attendant des jours meilleurs.

Des événements étranges éveillent peu à peu son attention : un inconnu pirate les chaînes de télévision pour diffuser des messages inquiétants, et surtout Nada découvre un énigmatique trafic de lunettes noires dans l’église située près des campements.

Un soir, frappé par la violence d’une intervention policière, John Nada décide de comprendre ce qui se trame. Il ne tardera pas à découvrir une réalité aussi insoupçonnée qu’alarmante pour l’espèce humaine…

Critique du film

Une critique du capitalisme à outrance

De nombreux films d’extra-terrestres ont une connotation politique. Dans les années 50, les envahisseurs venus de l’espace symbolisaient souvent, aux États-Unis, la menace soviétique ; c’est le cas dans Invasion of the Body Snatchers, de Don Siegel (à noter qu’il existe une toute autre interprétation, selon laquelle le film dénoncerait en réalité le maccarthysme) ; The Blob, d’Irvin Yeaworth ; ou encore The Thing, de Christian Niby – dont John Carpenter réalisa un remake qui a fait date dans l’histoire du cinéma d’horreur. Et qui pour le coup d’ailleurs, ne présentait pas la dimension politique associé à l’original.

Dans Invasion Los Angeles, ce n’est pas le spectre des russes qui se cachent derrière les visages hideux des extra-terrestres, mais plutôt l’Amérique de Reagan et plus généralement, le consumérisme à outrance. Les messages subliminaux découverts par le héros lorsqu’il porte des lunettes noires (Obey, Submit, Buy, Marry and reproduce) sont en effet des caricatures de la société de consommation et des normes, des modes de vie qui lui sont associés.

Invasion Los Angeles

On peut supposer que le personnage de John Nada (terme espagnol signifiant, littéralement, « rien »), qui au début du film témoigne d’une confiance inébranlable en son pays (I believe in America, I follow the rules, affirme t-il) avant de découvrir la vérité sur le pouvoir, fait écho à l’incrédulité et au regard critique du réalisateur. Le nom du personnage peut aussi symboliser la manière dont le citoyen lambda est perçu au sein du système social dans lequel il évolue, c’est-à-dire avec un manque total de respect et de considération : il est un consommateur avant tout, non un individu qui pense et réfléchit. « Rien » résume donc de façon radicale ce statut peu enviable.

Du pur divertissement

Délivrant donc un message avec d’ailleurs un manque de finesse assumé, Invasion Los Angeles prend clairement le parti  de divertir et d’amuser le spectateur. John Carpenter (Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin ; Assaut) fronce d’ailleurs les sourcils quand on évoque le probable sous-texte du film : c’est un cinéaste qui privilégie avant tout l’émotion et ne semble pas s’intéresser outre mesure aux lectures plus ou moins politisées que l’on peut faire de son œuvre. Surtout quand elles sont particulièrement tordues et contraires à ses propres convictions : certains ont récemment vu dans Invasion Los Angeles une attaque contre le sionisme et le supposé « Hollywood juif ». Carpenter s’est empressé de démentir : They Live is about yuppies and unrestrained capitalism. It has nothing to do with Jewish control of the world, which is slander and a lie (traduction : Invasion Los Angeles parle des yuppies et du capitalisme. Cela n’a rien à voir avec des juifs contrôlant le monde, ce qui est une calomnie et un mensonge ; source : John Carpenter Has Some Harsh Words for People Misinterpreting ‘They Live’).

Carpenter filme les scènes d’action sans le moindre souci de réalisme, et le résultat est jubilatoire. Profitant du fait que Roddy Piper est un ancien catcheur, il tourne, selon ses propres mots, une des plus longues scènes de bagarre jamais réalisée, d’autant plus décalée qu’elle est parfaitement gratuite et n’apporte rien à l’histoire. Invasion Los Angeles est d’ailleurs l’un des films les plus ouvertement comiques du réalisateur, avec Vampires et bien entendu Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin.

Invasion Los Angeles

Roddy Piper et Keith David dans « Invasion Los Angeles »

7 Note globale

Invasion Los Angeles est un excellent divertissement, un film pop-corn dont la dimension satirique - qui prend pour cible la société de consommation - apporte ce côté rebelle et irrévérencieux que l'on aime chez son auteur.

John CarpenterRoddy PiperSatire sociale
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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

7 commentaires

  • Tietie007 dit : 17 juin 2009 à 10 h 28 min

    Un peu trop démonstratif, à mon goût, et Carpenter dans le style « film à gros message », n’y va pas avec le dos de la cuillère ! Pas mon préféré !

    Répondre
  • Koopa Troopa dit : 20 septembre 2009 à 13 h 55 min

    Ce film est un film culte à l’extrême droite qui a « retourné » le message de Carpenter pour conforter le sien. « Un film indispensable pour comprendre la question juive » avait même écrit un hebdomadaire fasciste.

    Répondre
  • Citizen Poulpe dit : 20 septembre 2009 à 23 h 26 min

    Ah oui? J’ignorai totalement cela.

    C’est vraiment n’importe quoi ! Carpenter a du être outré par cette récupération.

    Répondre
  • samouraikillah dit : 6 octobre 2009 à 23 h 23 min

    un pur che oeuvre de carpenter la realite en pleine face pour tout les ignorants qui vive dans se monde, bravo,a ses film plein de revelation avec des dialogues clair et revolutionnaire ,reveiller vous mes freres et soeurs

    Répondre
  • félix dit : 3 juin 2011 à 22 h 29 min

    Un film culte !
    J’ignorais aussi que le film avait été récupéré par l’extrême-droite… : /

    Répondre
  • david dit : 9 janvier 2012 à 20 h 14 min

    Très bon film , qui na pas était récupéré par lextreme droite mais par les mouvements anti sioniste , de droite ou de gauche ya des gens anti sioniste , et Juif n’égale pas sioniste .
    Mais les sionistes ce servent du fait que les gens ne savent pas vraiment ce que sont les sioniste pour leur faire croire que les gens qui sont contre les sioniste sont des racistes ou antisémite mais cest Faux!
    La preuve plein de Juif et de Rabin sont anti sioniste …

    Exemple

    Ps: jimagine que la personnes qui a écrit que lextreme droite la repris est ou sioniste ou à le cerveau lavé par eux …

    Répondre
  • Jean-Pascal Mattei dit : 12 août 2013 à 14 h 55 min

    La première demi-heure égale par son constat social dans le contexte américain les œuvres de Loach. Tuer un flic – même s’il s’agit d’un « alien » – choque autant que le siège du commissariat dans « Assaut ». Quant au patronyme du « héros », il renvoie au nihilisme joyeux (et très américain) de Carpenter.

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