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John Dies at the End
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John Dies at the End

Par Bertrand Mathieux · Le 19 novembre 2012

Film de Don Coscarelli
Sortie : 25 janvier 2013 (États-Unis)
Scénario : Don Coscarelli, d’après le roman John Dies at the End, de Jason Pargin (sous le pseudonyme de David Wong)
Photographie : Mike Gioulakis
Montage : Don Coscarelli et Donald Milne
Avec : Chase Williamson, Rob Mayes, Paul Giamatti, Clancy Brown, Glynn Turman, Doug Jones, Fabianne Therese, Allison Weissman

Le PIFFF 2012 s’est ouvert ce vendredi 16 novembre avec le dernier long métrage de Don Coscarelli, John Dies at the End. Une très bonne entrée en matière.

Synopsis de John Dies at the End

David Wong (Chase Williamson) donne rendez-vous à un reporter prénommé Arnie (Paul Giamatti) dans un café, afin de lui faire le récit de ses extraordinaires – et effrayantes – aventures.

Le jeune homme commence par raconter une soirée où se trouvaient entre autres son ami John (Rob Mayes) ainsi qu’un original apparemment doté de pouvoirs extralucides. Plus tard dans la nuit, David est réveillé par un coup de téléphone de John, complètement paniqué. Une créature monstrueuse se serait introduite chez lui…

Critique du film

Lors de sa précédente édition, le Paris International Fantastic Film Festival avait permis de découvrir The Ward, le dernier film de John Carpenter, qui n’est pas sorti au cinéma en France. Cette année, le festival met à l’honneur une autre grande figure du cinéma de genre, Don Coscarelli, connu pour le culte Phantasm (sorti en 1979 et qui fit l’objet de trois séquelles depuis), avec son inquiétant « Tall Man » (incarné par Angus Scrimm), et plus récemment pour Bubba Ho-Tep (2002). Ce dernier a été projeté dans les salles françaises trois ans après la sortie américaine, le temps de se tailler, à travers les festivals, l’édition DVD aux États-Unis et le bouche à oreille, une réputation suffisamment flatteuse pour que les distributeurs reviennent sur un titre jusque-là injustement ignoré. A la fois drôle, absurde et parfois touchant, Bubba Ho-Tep est une brillante et originale comédie d’horreur, qui bénéficie notamment de la présence du charismatique Bruce Campbell (rendu célèbre par la série des Evil Dead) dans le rôle principal.

Quelques années plus tard, Coscarelli signe Incident On and Off a Mountain Road, le tout premier segment de Masters of Horror, une série TV globalement très réussie à laquelle participèrent d’autres ténors du genre (John Landis, Joe Dante, John Carpenter, Lucky McKee, Dario Argento, Stuart Gordon…).

Près de dix ans après Bubba Ho-Tep, le metteur en scène revient donc avec un nouveau long-métrage indépendant intitulé John Dies at the End, adapté du roman éponyme de Jason Pargin (publié sous le pseudonyme de David Wong, en référence au nom du narrateur/protagoniste). Le livre a été lancé en 2001 sous forme de websérie (fiction écrite publiée sur internet) et connut un succès indéniable, qui poussa d’ailleurs l’éditeur Thomas Dunne Books à le publier (en 2009). Ayant coutume de signer le scénario de ses propres longs-métrages, Coscarelli écrivit lui-même l’adaptation pour le cinéma.

Paul Giamatti et Don Coscarelli sur le tournage de "John Dies at the End"

Paul Giamatti et Don Coscarelli sur le tournage de « John Dies at the End »

Bien que racontant une histoire totalement différente, John Dies at the End se situe dans le même genre que Bubba Ho-Tep, à savoir la comédie horrifique. Il partage également avec le précédent film de Coscarelli un goût flagrant de l’absurde et du grotesque. En revanche, il est nettement plus speed et déstructuré : John Dies at the End enchaîne en effet à un rythme effréné des péripéties toutes plus délirantes les unes que les autres, ponctuées de gags visuels créatifs, de dialogues truculents et de créatures improbables. L’exercice exige une rigueur bien particulière ; mal maîtrisé, il peut lasser voire agacer le spectateur en un rien de temps. C’est le cas par exemple – à mon humble avis – du récent Detention (Joseph Kahn, 2011), lui aussi très second degré et qui, à l’instar de John Dies at the End, joue avec les paradoxes temporels et mise sur un rythme emmené dès la première séquence. Mais la fadeur des personnages et le débit hystérique des répliques, rarement inspirées, rend l’exercice pénible et stérile.

Rien de tout cela en ce qui concerne John Dies at the End qui, du premier au dernier plan, procure un plaisir constant et parvient toujours à surprendre – grâce à des protagonistes attachants et consistants, une galerie savoureuse de personnages secondaires, des dialogues écrits au cordeau (souvent hilarants), des trouvailles visuelles et scénaristiques qui font mouche et des qualités esthétiques venant nous rappeler que l’homme au commande de ce trip cinématographique survitaminé est un cinéaste de premier ordre. Si speed soit-il, le film ne cède jamais aux tics clippesques qui polluent une grande partie du cinéma contemporain ; remarquablement bien filmé et monté (par Don Coscarelli et Donald Milne), il se distingue également par un univers visuel aussi riche que cohérent, peuplé d’un bestiaire inspiré – lequel emprunte (parfois) à différents « mythes » modernes (les « shadow people » et les « fulgures », l’un des derniers nés en cryptozoologie) -, le tout servi par des effets spéciaux particulièrement convaincants.

Chase Williamson et Rob Mayes dans "John Dies at the End"

David Wong (Chase Williamson) et John (Rob Mayes)

Il faut ici souligner la présence d’un ténor au département des effets spéciaux (au niveau du maquillage), à savoir Robert Kurtzman. Ce dernier, qui faisait partie de l’équipe chargée de la fabrication du costume porté par Kevin Peter Hall dans Predator, de John McTiernan – un début de carrière probablement formateur -, a travaillé sur de nombreux films d’horreur dont beaucoup sont devenus des classiques : Evil Dead 2, Re-Animator 2, Tremors, Misery, Scream, Une Nuit en enfer, The Faculty, Cabin Fever, The Devil’s Rejects… Clive Barker, auquel le PIFFF rend cette année un hommage mérité à travers une rétrospective composée entre autres du brillant Candyman, a fait appel à Kurtzman pour Le Maître des illusions (1995). En tant que réalisateur, il a signé The Rage, un bis amusant, ultra-gore et décomplexé. John Dies at the End marque sa troisième collaboration avec Don Coscarelli, après Phantasm 2 et Bubba Ho-Tep, et sa contribution sur ce film est précieuse.

Si l’on ajoute à tout cela une courte mais efficace scène animée (signée David Hartman), un casting excellent (Chase Williamson et Rob Mayes parviennent instantanément à rendre attachant leur personnage respectif ; on retrouve aussi avec plaisir Glynn Turman, le maire véreux de Baltimore dans la remarquable série The Wire, et Paul Giamatti), on en conclura que John Dies at the End est un divertissement de haute volée, dont la sortie en France n’est malheureusement pas encore acquise. Bien souvent frileux à l’égard du cinéma de genre indépendant, les distributeurs français auraient tort de priver le public d’un métrage aussi réjouissant et inventif. Espérons qu’ils se souviendront du cas Bubba Ho-Tep, riche en enseignements.

Vus au PIFFF 2011 :

Extraterrestre | A Lonely Place to Die

7 Note globale

John Dies at the End est un délire cinématographique aussi maîtrisé que jubilatoire, qui prouve que le trop rare Don Coscarelli n'a rien perdu de son énergie et de son envie de faire du cinéma. Son enthousiasme est totalement communicatif.

Don CoscarelliParis International Fantastic Film FestivalPIFFF
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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger...

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