Film de Julian Gilbey
Année de sortie : 2011 (UK), début 2012 (France)
Pays : Royaume Uni
Scénario : Julian Gilbey et Will Gilbey
Photographie : Ali Asad
Montage : Julian Gilbey
Avec : Edward Speleers, Kate Magowan, Melissa George, Karel Roden, Sean Harris, Alec Newman, Kate Magowan, Eamonn Walker
A Lonely Place to Die, sélectionné en compétition au PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival), est un survival intelligent et spectaculaire, qui exploite bien le cadre de l’action (les Highlands, en Écosse) et injecte suffisamment de bonnes idées dans le scénario pour proposer une approche rafraîchissante et dynamique du genre. Un très bon divertissement.
Synopsis de A Lonely Place to Die
Au cours d’une randonnée dans les Highlands, Alison (Melissa George), Ed (Ed Speelers), Rob (Alec Newman), Jenny (Kate Magowan) et Alex (Garry Sweeney) libèrent une petite fille qui était prisonnière dans une cellule souterraine.
Très vite, ils sont poursuivis par des tueurs armés de fusils…
Critique du film
Le « survival » est un genre très balisé, visité et revisité – pas toujours avec inspiration. Plusieurs réalisateurs lui ont donné ses lettres de noblesse ; citons par exemple John Boorman avec le cultissime Délivrance. D’autres s’y sont récemment frotté avec réussite, comme James Watkins avec le glaçant Eden Lake ; mais beaucoup se contentent d’appliquer la recette de base sans y apporter une quelconque touche d’originalité et de finesse.
Le réalisateur britannique Julian Gilbey n’est pas particulièrement associé au cinéma d’horreur ou fantastique : Rollin’ with the Nines (2006) est un thriller dramatique, Rise of the Footsoldier (2007) un polar. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles il aborde, à travers A Lonely Place to Die, le survival avec une fraîcheur, un entrain et une originalité très appréciables – le film se rapproche d’ailleurs plus des genres thriller/action/aventures que du film d’horreur à proprement parler (le réalisateur s’est d’ailleurs inspiré notamment du film d’aventures Randonnée pour un tueur, de Roger Spottiswoode, comme il l’a précisé lors d’une interview donnée à Mad Movies).

Holly Boyd et Kate Magowan dans « A Lonely Place to Die »
On notera d’abord la rigueur avec laquelle Gilbey installe l’intrigue et nous fait entrer dans le film, à la fois en nous faisant pleinement ressentir le splendide et vertigineux environnement – très bien filmé et utilisé – et en nous attachant suffisamment aux différents personnages pour que l’on se préoccupe un minimum de leur sort. Ici, le metteur en scène applique de bonnes vieilles recettes (définition du cadre, caractérisation des personnages, empathie du spectateur) qui fonctionnent toujours aussi bien et que sont loin de maîtriser bien des réalisateurs et scénaristes, dans le cinéma de genre comme ailleurs.
Au niveau du rythme, Gilbey – qui a signé également le montage de A Lonely Place to Die – fait preuve d’une bonne maîtrise, prenant le temps de nous emmener jusqu’au tournant du film – la découverte de la petite fille – pour ensuite enchaîner savamment les séquences haletantes et les accalmies. Les scènes d’action fonctionnent bien grâce à des cascades spectaculaires, une réalisation et un montage rigoureux, et également des petits détails crédibles (par exemple, les personnages ne se relèvent pas facilement après une mauvaise chute) qui font la différence.
Pour ce qui est de l’écriture, au delà du soin accordé à la définition des personnages, Julian Gilbey et son frère Will injectent plusieurs bonnes idées (rebondissements, nouveaux personnages) qui permettent de maintenir constamment l’intérêt du spectateur et d’éviter les principaux écueils du genre. Vers la fin, qui se rapproche davantage encore du thriller et du film d’action, ils font intelligemment basculer l’histoire dans un nouvel environnement afin de pouvoir exploiter des situations différentes et d’éviter ainsi tout effet de répétition.

Melissa George dans « A Lonely Place to Die »
Si l’on ajoute à tout cela le talent des comédiens (une mention spéciale, sans doute pas très objective, aux charmantes Kate Magowan et Melissa George, actrice australienne vue notamment dans Dark City, Mulholland Drive et Turistas) et le fait que le film ne donne jamais dans la surenchère et la violence gratuite, contrairement à nombre de ses « confrères », on en conclue logiquement que A Lonely Place to Die est un bon spectacle, prenant et haletant à souhait, qui incite à suivre de près les prochaines réalisations de Julian Gilbey, dans quelque registre que ce soit.
A Lonely Place to Die sortira en France début 2012 sous le titre Poursuite Mortelle, à propos duquel le réalisateur n’a pas manqué d’exprimer son désappointement lors de la projection du film au PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival), le 24 novembre 2011. Comme on le comprend…
Trailer
Également projeté au PIFFF
A Lonely Place to Die est un divertissement rythmé et spectaculaire, qui bénéficie d'un décor de choix et d'une réalisation efficace.
2 commentaires
bonjour
Juste un petit passage pour te dire que le corps de texte rendrait mieux en justifié. Sinon ta plume est toujours excellente!
cordialement
elphege
Merci !