En ce mercredi 13 septembre au Forum des images, L’Étrange Festival ponctuait une neuvième journée de projections avec un thriller sud-coréen assez efficace, Don’t Buy the Seller.
Avant la séance
Avant la séance qui était programmée à 21h45, j’ai eu le plaisir de revoir ce guitariste-chanteur de talent que j’avais remarqué l’année dernière, au cours de l’édition précédente de L’Étrange…
Je reposte une photo de lui prise en 2022 pour l’occasion. Hier soir, il jouait en face de la rue Rambuteau, et non Allée André Breton (je précise cela, pour celles et ceux qui chercheraient à écouter ses jolis arpèges teintés d’harmonies africaines).

Le pitch
Soo-hyun (Shin Hye-sun) achète en ligne un nouveau lave-linge. Quand l’appareil lui est livré, elle réalise aussitôt qu’il ne fonctionne pas. Après avoir signalé l’arnaque à la police, la jeune femme, sentant que l’enquête va piétiner, se met en tête de retrouver le vendeur malhonnête pour lui donner une leçon. Malheureusement, elle ignore à qui elle a affaire…
La critique
Don’t Buy the Seller, aussi connu sous le titre de Target, est le quatrième long métrage de Hee-kon Park, un cinéaste qui n’est pas particulièrement associé au cinéma de genre. Il s’agit en effet ici de son premier thriller, tout juste sorti en Corée du sud (fin août), où il connait un franc succès.
Il faut dire que tout cela fonctionne plutôt bien. D’abord, on a une héroïne attachante, incarnée avec talent par Shin Hye-sun, dont la notoriété grimpe dans son pays d’origine. Cette jolie comédienne montre ici une palette d’émotions assez large, composant d’abord une jeune femme plutôt drôle et un peu désinvolte, adepte des soirées binouse avec son amie (campée par Sae-Rok Keum), avant d’exprimer une peur grandissante à mesure que la situation lui échappe. Elle convainc dans ces différents registres de jeu et le fait qu’on éprouve de l’empathie pour son personnage contribue à maintenir l’intérêt du film.

Celui-ci est de facture très classique ; on n’est pas vraiment surpris au cours de son déroulement, mais il témoigne d’une maîtrise suffisante pour qu’on suive avec plaisir les différentes séquences, parfois assez drôles d’ailleurs (notamment au début).
La photo de Back Yoon-Seuk est élégante, tandis que Hee-kon Park se montre solide à la réalisation, même si une scène de poursuite en voiture, trop découpée, souffre de problèmes de lisibilité et donc d’efficacité. Le stress lié à la situation de harcèlement virtuel est plutôt bien décrit, grâce à une écriture soignée et, encore une fois, à l’interprétation de Shin Hye-sun (qui s’écrit aussi Shin Hae-sun apparemment). Le scénario suit une logique progressive encore une fois très classique, et ne prend pas de risques particuliers – mais après tout, un thriller bien exécuté, c’est toujours bon à prendre !
L’Étrange Festival continue jusqu’à dimanche de dérouler des bobines hautes en couleurs, donc n’hésitez pas à aller y faire un tour. Samedi sera projeté un petit classique du cinéma fantastique, le féministe Les Femmes de Stepford, avec Katharine Ross, d’après un roman d’Ira Levin (l’auteur de Rosemary’s Baby) ; mais la programmation comporte d’autres films des plus tentants, dont Vincent doit mourir, Pandemonium et Vermines.
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