S’il devrait – hélas – sortir directement en DVD et Blu-ray en France, sans passer par le grand écran, le dernier film de Rob Zombie, The Lords of Salem, sera projeté en avant-première à Paris, au cinéma Gaumont Opéra Capucines le samedi 29 juin 2013. Il sera suivi d’une rétrospective complète de la filmographie du réalisateur.
Rob Zombie : …rien ne serait pire que de donner exactement au public ce qu’il attend d’un des mes films
Cela fait un moment déjà que The Lords of Salem, le cinquième long métrage de Rob Zombie, fait parler de lui. Montré pour la première fois au Toronto International Film Festival en 2012, le film avait suscité des réactions tantôt enthousiastes, tantôt plus indécises, perplexes, voire très négatives, et cette tendance s’est confirmée par la suite. Manifestement, The Lords of Salem divise, surprend, trouble, ce qui contribue à générer autour du film une attente et une curiosité importantes. Le site Bloody Disgusting, une référence en matière de cinéma d’horreur, a d’ailleurs publié deux critiques différentes du film, reflétant les avis divergents de leurs auteurs.
Il faut dire que Zombie, qui a bénéficié pour ce projet (indépendant) d’une liberté bien plus grande que pour Halloween et Halloween II, réalisés sous la houlette de la Weinstein Company (The Lords of Salem a été en partie produit par Jason Blum, producteur d’Insidious), n’est pas un cinéaste qui cherche à faire l’unanimité, pas plus qu’il n’entend brosser ses propres fans dans le sens du poil. Cette position, artistiquement très louable (aux antipodes, à mon sens, de celle d’un Tarantino sur Django Unchained), ressort très bien dans son interview donnée récemment à Metaluna (le numéro de février-mars 2013), le dernier bébé de Jean-Pierre Putters. Zombie y déclarait notamment : […] j’essaie toujours de faire des choses différentes, de film en film, […], car rien ne serait pire que de donner exactement au public ce qu’il attend d’un des mes films !

Sheri Moon Zombie dans « The Lords of Salem »
Dans la même interview, le réalisateur décrivait ainsi l’ambiance de The Lords of Salem : En termes de rythme et d’atmosphère, Lords of Salem se situe quelque part entre Le Locataire (Roman Polanski, 1976) et Shining (Stanley Kubrick, 1980). Quant au côté dérangé, il se situerait plutôt entre Le Locataire et les films de Ken Russell, comme Les Diables (1971).
De bien belles références…
Une chose est pratiquement certaine : The Lords of Salem, comme La Maison des 1000 morts et The Devil’s Rejects (pour lequel Rob Zombie avait d’ailleurs évoqué l’influence de La Horde sauvage), ne doit ressembler qu’à lui-même, l’univers du cinéaste étant certes référencé mais totalement unique et profondément original. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle on peut légitimement considérer que sa contribution au cinéma de genre contemporain est aussi importante que celle d’un Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse) dans les années 70.
Excellente nouvelle, donc, que cette projection au cinéma Gaumont Opéra Capucines le samedi 29 juin 2013, projection qui ouvrira une nuit Rob Zombie au cours de laquelle ses quatre précédents films seront également montrés. On peut néanmoins regretter qu’aucune sortie nationale ne soit prévue – l’audace, dans le cinéma de genre comme ailleurs, ouvre de plus en plus rarement les portes des salles obscures…
Réserver sa place pour l’avant première de The Lords of Salem au Gaumont Opéra Capucines
Les sorcières de Salem
Comme le titre l’indique, le scénario de The Lords of Salem puise son inspiration dans la célèbre et authentique histoire des sorcières de Salem (lire Sorcières de Salem, sur Wikipédia), qui se déroula en 1692 dans le Massachusetts.
Le film raconte l’histoire d’une DJ (interprétée par Sheri Moon Zombie, la femme du réalisateur, présente dans tous ses films) travaillant pour une radio hard rock, qui reçoit un jour une étrange boite en bois de la part d’un groupe appelé Lords of Salem. Quand Heidi (la DJ en question) écoute le disque contenu dans la boite, elle est sujette à des visions peuplées de sorcières – peu à peu, des présences inquiétantes vont venir hanter son quotidien…
Le casting du film
Outre Sheri Moon Zombie, le film réunit de nombreux comédiens plus ou moins associés, selon les cas, au cinéma de genre, tels que Ken Foree (Zombie, Aux Portes de l’au-delà), Dee Wallace (Les Femmes de Stepford, La Colline a des yeux, Hurlements, Cujo, et plus récemment Abominable, une amusante variante sur le mythe du yéti), Sid Haig (le fameux Captain Spaulding dans les deux premiers films de Rob Zombie), Meg Foster (Osterman week-end, Invasion Los Angeles), Patricia Quinn (The Rocky Horror Picture Show), Judy Geeson (Inseminoid) et Michael Berryman (connu pour son rôle de Pluto dans La Colline a des yeux – l’original de Wes Craven – et que Rob Zombie avait déjà dirigé dans The Devil’s Rejects).
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