Film de Woody Allen
Année de sortie : 2006
Pays : États-Unis, Royaume Uni
Scénario : Woody Allen
Photographie : Remi Adefarasin
Montage : Alisa Lepselter
Avec : Scarlett Johansson, Hugh Jackman, Woody Allen, Ian McShane
Sondra Pransky: Do you have a family?
Sid Waterman: I had a wife but sh… she dumped me if you can believe that.
Sondra Pransky: Somehow…
Sid Waterman: She thought I was immature and that I never grew up… I had a great rebuttal for her, I coulda nailed her, you know, but uh… I raised my hand, she would not call on me.
Pour son second long-métrage tourné en Grande-Bretagne, Woody Allen concocte une comédie policière taillée sur mesure pour lui et sa partenaire Scarlett Johansson. Leur savoureux tandem illumine ce film léger, drôle et sans fausse note.
Synopsis de Scoop
Sondra Pransky (Scarlett Johansson), une étudiante en journalisme américaine, se rend, au cours de ses vacances à Londres, à un spectacle de magie donné par Sid Waterman (Woody Allen), dont le nom de scène est « The Great Splendini ». Appelée sur scène, la jeune femme entre dans le « dématérialiseur » pour les besoins d’un tour.
Tandis qu’elle attend à l’intérieur de l’engin, le fantôme d’un célèbre journaliste récemment décédé, Joe Strombell (Ian McShane), apparaît, et lui révèle la possible identité du « tueur aux tarots », un assassin qui défraie la chronique à Londres. Il s’agirait de Peter Lyman (Hugh Jackman), un jeune et riche aristocrate anglais.
Sondra décide de mener son enquête et parvient à convaincre Sid de lui prêter main forte. Ce tandem maladroit s’engage dans une aventure rocambolesque…
Critique du film
La période anglaise de Woody Allen
Il est amusant de constater que les trois films tournés par Woody Allen en Angleterre entre 2005 et 2007 sont certes différents mais empruntent chacun au genre policier, ce qui n’est pas si courant que cela chez le réalisateur et scénariste new-yorkais.
Le premier d’entre eux, Match Point – qui constitua une étape assez importante dans sa filmographie puisqu’il s’agit de son premier film tourné hors des États-Unis et aussi d’une œuvre plus sombre que celles qu’il réalisait à l’époque -, peut être considéré comme une variation anglaise de Crimes et délits, ces deux films explorant le thème du mal, du hasard, de la culpabilité et de la morale. Thématique que l’on retrouve d’ailleurs dans Le Rêve de Cassandre, sur lequel s’acheva une escapade cinématographique britannique décidément placée sous le signe du crime.
Entre ces deux films graves dont les protagonistes, meurtriers d’un jour, sont confrontés à des dilemmes moraux douloureux, Scoop apparaît comme une bulle aérienne, à la légèreté communicative. S’il fallait lui chercher un équivalent dans la filmographie de son auteur, ce serait vers Meurtre mystérieux à Manhattan (1993) qu’il faudrait se tourner, lequel met également en scène une paire de détectives en herbe enquêtant maladroitement sur un individu suspect (incarné ici, avec classe, par Hugh Jackman).

Scarlett Johansson et Hugh Jackman dans « Scoop »
Un hommage au journalisme d’investigation… et à la magie
Le film démarre avec le personnage de Joe Strombel (Ian McShane), un journaliste décédé si passionné par son métier qu’il décide de tromper la vigilance de la mort (représentée d’une manière relativement similaire à celle qu’Allen avait déjà adoptée dans Guerre et Amour) pour aller communiquer à l’inexpérimentée Sondra Pransky (Scarlett Johansson) une information qui pourrait bien devenir un scoop.
Comme Woody Allen le déclara lui-même dans une interview (lire Woody Allen Interview on his new movie Scoop), ce point de départ fantastique visait à rendre hommage (à travers la ténacité posthume dont témoigne Strombel dans le film) au journalisme d’investigation, que le cinéma américain a d’ailleurs mis à l’honneur dans nombre de ses classiques et qui, à en croire certains, est plus que jamais en voie de disparition.
Mais Scoop, à travers le métier qu’exerce Sid Waterman (prestidigitateur) dans le film, est également un clin d’œil à la magie ; une discipline qui renvoie directement au cinéma (cet art consistant à créer une illusion) et que Woody Allen pratiquait, apparemment avec talent, au cours de ses jeunes années. L’illusion de quelque chose de beau, de magique est d’ailleurs au cœur de la démarche de Woody Allen en tant que cinéaste : fondamentalement pessimiste, Allen conçoit l’art comme un moyen d’échapper temporairement à une existence qu’il juge, à en croire ses propres déclarations, souvent cruelle et vide de sens. Le cinéma et la magie ont donc pour lui cette même fonction de divertir, de masquer cette réalité ; d’ailleurs, la magie (sous différentes formes) est présente dans plusieurs de ses films : Scoop, donc, mais aussi Le Sortilège du scorpion de Jade (2001), Comédie érotique d’une nuit d’été, La Rose pourpre du Caire et Magic in the Moonlight (2014).
Un duo qui fait mouche
Un an après Match Point, Allen retrouve ici Scarlett Johansson à laquelle il donne l’opportunité de composer dans un registre radicalement différent, l’actrice passant d’une torride femme fatale à une journaliste débutante vaguement crédule (un peu gourde par moment) et plutôt drôle, parfois à son insu. Il a d’ailleurs écrit le rôle de Sondra pour elle, impressionné par sa prestation dans Match Point, et ceci alors qu’il songe (de son propre aveu) rarement à un acteur particulier au moment de l’élaboration d’un scénario.
Affublée d’une paire de lunettes, flanquée d’un appareil dentaire et vêtue de tenues décontractées, la comédienne est rayonnante – rien de plus charmant, souvent, que la beauté qui ne force pas la note. Au niveau du jeu, elle exécute une partition légère et comique, très éloignée du timbre grave et lascif dont elle usait dans Match Point. Sa complémentarité avec Woody Allen (toujours aussi parfait dans un numéro dont il connaît par cœur les moindres subtilités) est flagrante, et leur duo pittoresque (basé essentiellement sur des oppositions, comme souvent dans les duos comiques) fonctionne à merveille, aussi bien que celui que le réalisateur composait avec Diane Keaton dans Meurtre mystérieux à Manhattan (le cousin new-yorkais de Scoop évoqué ci-avant).
C’est un vrai plaisir de voir ces deux comédiens échanger des répliques écrites au cordeau, et il y a fort à parier que leur entente dépasse le seul cadre de la fiction (elle est devenue une amie
, a déclaré le metteur en scène dans une interview) ; ce que tend d’ailleurs à confirmer le fait que le cinéaste dirigera sa jolie partenaire dans un troisième film, sous le ciel catalan cette fois, à savoir le lumineux Vicky Cristina Barcelona.

Scarlett Johansson dans « Scoop »
Ce légendaire « sens du swing »
L’une des particularités de la plupart des films d’Allen (qui, rappelons-le, joue de la clarinette dans un orchestre de jazz) est ce swing infaillible au rythme duquel les séquences s’enchaînent, avec une aisance et une fluidité déconcertantes. Il fait partie de ces metteurs en scène qui maîtrisent si bien les rouages de leur cinéma que tout semble se mettre en place avec un naturel confondant, une précision instantanée. Chaque plan, chaque intonation et chaque réplique sonne juste : il n’y a pas une lourdeur, pas une approximation ; Scoop est aussi simple et efficace que le court vocable qui compose son titre.
La photographie de Remi Adefarasin (qui avait déjà collaboré avec Woody Allen sur Match Point) achève de donner au film, par le biais de teintes chaudes et colorées, une atmosphère confortable, qui berce le spectateur au fil d’un récit rythmé et plein d’insouciance.
Quant à Hugh Jackman (vu récemment dans l’excellent Prisoners), il est convaincant en aristocrate séducteur, quoique nettement en retrait par rapport au couple vedette, qui rafle toutes les répliques précieuses du film.

Woody Allen dans « Scoop »
Le dernier rôle de Woody Allen
[attention SPOILERS] Scoop est le dernier des films d’Allen dans lequel joue ce dernier. Dans certains cas, pas toujours, il utilise une sorte d’alter ego (joué par Jason Biggs dans Anything Else ; Owen Wilson dans Minuit à Paris).
Ce qui est amusant, c’est que dans Scoop, le personnage joué par Allen meurt (dans des circonstances assez comiques : il tente de voler au secours de son amie au volant d’une voiture, mais est incapable de s’habituer à la conduite à l’anglaise), ce qui peut avoir une portée symbolique, puisqu’il s’agit de la dernière apparition de l’acteur à l’écran.
De mémoire, il faut remonter à Guerre et amour pour qu »Allen meurt dans l’un de ses films. Dans les deux cas, la mort de son personnage est hors-champ : on ne voit pas son corps fusillé dans Guerre et amour, comme on ne voit pas l’accident de voiture dans Scoop (on l’entend) ; et dans les deux cas, la mort n’est pas tout à fait une fin, puisqu’on retrouve le personnage ensuite, en compagnie d’une incarnation, volontairement stéréotypée, de la grande faucheuse.
Dans ces deux films, Allen exorcise donc sa peur de la mort à travers des scènes qui n’en montre ni la violence (on ne voit pas le moment de la mort à l’écran) ni le caractère définitif, dont le cinéaste (qui est athée) semble pourtant lui-même convaincu. La magie du cinéma, à nouveau, lui permet de traiter sur un ton léger l’une des angoisses existentielles les plus profondes.
Le dénouement de Scoop est donc un joli clin d’œil, et laisse supposer, peut-être à tort, que Woody Allen avait déjà décidé de ne plus assumer le rôle de comédien après cela. C’est une sortie de scène, ma foi, pleine de charme.
Scoop est l'une des meilleures comédies que Woody Allen nous ait offert ces dernières années. Ses détracteurs diront qu'il ne prend que trop peu de risques, qu'il fait toujours le même film, etc. D'abord, Allen prouvera le contraire dès son long métrage suivant, Le Rêve de Cassandre. Ensuite, même quand il applique plus ou moins la même recette d'un film à l'autre, sa justesse d'exécution, son entrain et aussi le talent de ses partenaires à l'écran font que le résultat est souvent un réjouissant moment de cinéma ; or Scoop, à l'inverse de films comme Annie Hall par exemple (l'un des chefs d’œuvre de son auteur), n'a aucunement l'ambition d'être autre chose que cela - et c'est aussi ce qui contribue à son charme. Notons qu'il s'agit du dernier film de son auteur dans lequel Allen joue lui-même un rôle ; chose qu'il avait peut-être en tête au moment de l'écriture du scénario, vu qu'il fait mourir son personnage dans Scoop (ce qui n'était arrivé que dans Guerre et amour)...
9 commentaires
La scène de la piscine inverse « Alerte à Malibu », avec sa demoiselle en détresse et maillot rouge dans une noyade aussi fausse que la couleur de sa chevelure. Assertion étonnante au cours de l’interview : « You know, when you’re making [a film] that’s comic, you can’t really be as effective as when you’re doing it seriously. » Malgré l’adoubement de Friedkin – dû à l’attraction des contraires ? – l’unanimité critique sur Allen de ce côté-ci de l’Atlantique se voit malmenée par Philip Roth, lucide observateur de la complexe réalité américaine, par ailleurs lui aussi exilé en Angleterre quelques années.
http://www.lexpress.fr/culture/livre/philip-roth_803200.html
L’argument et les premières images de « Prisoners » semblent devoir beaucoup à l’éprouvant « Les Sept Jours du talion », du pareillement québécois PodZ ; dans la même veine, « The Horseman », version australienne et enragée de « Hardcore » portée par l’impressionnant Peter Marshall, mérita sa sélection dans divers festivals réputés.
Philip Roth est totalement à côté de la plaque dans cette interview, pour plusieurs raisons. D’abord, je ne vois pas du tout d’aspect caricatural dans « Crimes et délits » par exemple, ni dans « September » et j’en passe. Quand il y a de la caricature chez Allen, elle est voulue et participe à un effet comique. Ensuite, ce n’est pas sa « peinture du milieu intellectuel » qui m’intéresse mais surtout sa vision des rapports humains (comme dans « Annie Hall », « Hannah et ses sœurs »). Dire qu’il n’y a aucune invention dans son cinéma alors qu’il a été tant copié et imité me fait sourire…
Ensuite je ne comprends pas la phrase « Les Juifs ont été faits pour l’Amérique et l’Amérique a été faite pour les Juifs ». L’idée qu’un pays ait pu être conçu exclusivement pour une certaine population m’échappe un peu. Au fond j’ai l’impression qu’il y a dans le jugement de Roth sur Woody Allen quelque chose de biaisé, comme s’il voulait absolument que le cinéaste dépeigne le milieu intellectuel juif de la manière dont lui le perçoit ; le problème c’est que c’est hyper subjectif et que personnellement, ce n’est pas du tout ce que je recherche dans le cinéma de Woody Allen. En tous cas, c’est un avis qui ne repose en rien sur des critères cinématographiques, et donc en l’occurrence je ne lui porte pas d’intérêt particulier.
Ceci dit c’est un avis (celui de Roth toujours) représentatif d’un certain phénomène : quand un artiste est d’une origine « particulière », certains semblent absolument attendre de lui un traitement bien précis du « milieu » en question, qu’il soit religieux, ethnique, culturel… Certes Allen est juif et il y fait très souvent référence dans ses films, mais il le fait à sa manière, avec sa sensibilité, sa personnalité, et surtout il ne parle pas que de cela, il ne prétend pas être l’auteur d’une œuvre sociologique sur les juifs américains au 20ème siècle. Le fait que sa vision ne donne pas satisfaction à Philip Roth, cela relève de l’anecdotique, même si bien entendu il a le droit d’exprimer cet opinion, qui encore une fois ne repose pas sur des « arguments artistiques ».
Sur l’invention et la profondeur, Roth oppose Allen à Bellow – pourquoi pas ? ; sur ce que Pierre Assouline appelle « le triomphe moral des Juifs américains », Roth le situe dans la culture populaire des États-Unis, terre d’élection d’immigrants pauvres qui luttèrent pour bâtir leur empire (lire à ce sujet l’étude exhaustive de Neal Gabler, « Le Royaume de leurs rêves : La saga des Juifs qui ont fondé Hollywood » http://www.amazon.fr/Le-royaume-leurs-r%C3%AAves-Hollywood/dp/2702135072) ; sur le conservatisme culturel, Roth ne semble guère coupable de vouloir châtier ceux qui s’écartent de la doxa « communautaire » (il cite aussi DeLillo et Morrison), même si la « question raciale », comme on dit là-bas, traverse tout le cinéma, de Griffith à Spike Lee en passant par Preminger ou Cimino. Biskind, par ailleurs capable, après Pauline Kael, de proférer des énormités sur le réalisateur de « Voyage au bout de l’enfer » (« notre Leni Riefenstahl à nous », in « Mon Hollywood ») rappelle à raison le truisme de l’importance du contexte et du contenu politiques sur la production artistique, contrairement à la théorie auteuriste qui la traite souvent ex nihilo, neutres artefacts de « purs » individus détachés des contingences du commun des mortels. L’avis de Philip Roth, que l’on peut ou non partager (voire nuancer) ne relève pas de la critique spécialisée fournissant des arguments esthétiques, mais d’un auteur intéressant dont la détestation d’un cinéaste gentiment chahuté pour ses récentes « cartes postales », malgré sa reconnaissance de longue date, doit peut-être à un effet de miroir, tant ce qui répugne chez l’autre ne fait parfois que confirmer sa propre « nature », et en cela il s’élève au-dessus du jugement de valeur épidermique ou « anecdotique ».
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2007/11/05/01006-20071105ARTFIG00134-philip-roth-grand-corps-malade.php
Je ne niais pas « l’importance du contexte », je dis simplement que comme toute œuvre celle de Woody Allen comporte une dimension personnelle et individuelle très importante et il me semble que Roth se borne à critiquer, avec une véhémence que je trouve déplacée, sa peinture des juifs intellectuels américains ; c’est bien entendu son droit mais je ne suis pas du tout sensible à cet argument car encore une fois c’est pour moi un sujet secondaire chez Allen, qui avant tout réfléchit sur les relations amoureuses, la mort, la morale, la chance… autant de thématiques universelles qui dépassent l’aspect « communautaire ». Il y a en outre chez Allen des qualités d’écriture, de direction d’acteurs et de mise en scène qui me semblent totalement indéniables, après on est ou pas sensible à son cinéma, bien évidemment, mais dire qu’il n’y a pas d’idées ou d’inventivité chez lui c’est le comble de la mauvaise foi à mon sens.
Bonjour
Allons nous assistez a un duel Mathieux – Mattei a savoir celui qui aura la plus longue?
Vous me décevez un peu messieurs. N’avez vous pas remarquez que vos diatribes intellectuelles sur le cinéma n’attirent plus que vous sur ce blog?
Le cinéma est un art soit, mais aussi un divertissement. Loin de moi l’idée de contrecarrer vos plans en matière d’esthétisme, de qualité technique, de scénario etc..
Ceci me rappelle un collègue féru de cinéma qui connaissait le nom du troisième assistant réalisateur de tel film d’Eisenstein…
On s’en cogne un peu non?
Le cinéma c’est aussi de l’émotion, du rêve, de l’humour, de l’amour Mr Mattéi.
Et ce film n’en manque pas que je sache. J’espère aussi avoir un jour une critique sur Blue Jasmine que j’ai trouvé admirable sur les petite lâchetés bien humaines. Quand a l’avis de Philip Roth au demeurant bon écrivain quoique un peu misogyne, elle en total décalage avec l’œuvre de ce bon vieux Woody.
Enfin ce n’est que mon avis. Sur ce je vous souhaite une bonne année 2014. En attendant avec impatiente vos prochaines critiques.
Mais nous sommes tout à fait d’accord, sur le décalage entre l’avis de Roth et le film (que j’ai évoqué dans mes commentaires) et sur ce que vous dites à propos du cinéma et de « Scoop » en particulier ! Sur « Blue Jasmine » j’ai plus de réserves personnellement, mais Cate Blanchett m’a épaté. Bonne année à vous !
Bonsoir,
Plutôt qu’un duel, une confrontation toujours courtoise de points de vue et de sensibilités, avec la cinéphilie en partage…
Dans « Pierrot le Fou », Samuel Fuller donne une excellente définition du cinéma : « Film is like a battleground… Love, hate, action, violence, death. In one word, emotion ! » « Legend », belle réussite vue ces jours-ci dans sa double version, combine d’ailleurs « de l’émotion, du rêve, de l’humour, de l’amour ».
Pour 2014, une bonne résolution, faire plus court dans les articles ou les commentaires (ars longa, vita brevis), et un souhait, celui de davantage d’échanges, notamment féminins, autour de nouveaux espaces – portraits d’actrices, dernière image de grands films – avec, pourquoi pas, une périodicité plus rapprochée.
Très bonne année de cinéma et à bientôt.
« Legend » je ne l’ai pas revu depuis une vingtaine d’années ! J’en garde un très bon souvenir (mais très flou aussi). Le début de la filmo de Ridley Scott est quand même impressionnant, difficile de croire que c’est le même homme qui a tourné ce navet de « Prometheus » !
« Alien, le huitième passager », « Blade Runner », « Legend » et « Traquée » constituent un beau quatuor où la réflexion identitaire équilibrait encore l’écrin visuel de Scott. Le dernier, citant Gershwin dans son titre original, équivaut à la démarche de Parker avec « L’Usure du temps » : réaliser un premier film « adulte » sur le couple, contemporain et néoromantique. Avec la scène de danse de leur conte de fées ultime (le chef-d’œuvre de Rob Bottin ?) – sur la valse trouble du grand Jerry Goldsmith –, le réalisateur et son scénariste parvenaient à en dire plus et mieux sur la part d’ombre féminine que tout « Black Swan »…