High-Rise, le prochain film de Ben Wheatley, sortira le 6 avril prochain sur les écrans français. Il est basé sur un roman de J.G. Ballard, auteur notamment de Crash, adapté au cinéma par David Cronenberg.
Ben Wheatley : un univers noir et sanglant
Au cours de ces cinq dernières années, Ben Wheatley est devenu peu à peu une figure importante du cinéma britannique contemporain. Que l’on aime ou non ses différents longs métrages, ils ne laissent pas indifférents : on n’oublie pas du jour au lendemain le cauchemar éveillé vécu par deux tueurs à gages à la petite semaine dans Kill List, pas plus que les vacances sanglantes des déroutants protagonistes de Touristes.
La caméra de Wheatley semble prendre un malin plaisir à suivre, avec précision et méticulosité, les parcours tortueux de personnages sur le fil – voire franchement torturés ou timbrés -, qui le long de leur progression sinueuse perdent peu à peu l’équilibre précaire dont les premiers instants du film donnaient l’illusion. Les termes sombre
, acide
et sanglant
qualifient plutôt bien l’univers de ce cinéaste (ils s’appliquent d’ailleurs plutôt bien à l’affiche de High-Rise, visible ci-dessus) qui parvient, aussi bien sur le plan esthétique que scénaristique, à imprimer un cachet singulier et distinctif sur la pellicule. Sans compter un regard que l’on devine volontiers critique sur la société moderne, même si l’auteur se garde d’articuler un discours explicite – c’est en arrière plan, derrière la trame du récit, que rôde cette dimension de son œuvre.
A propos de High-Rise
Son prochain film, qui sortira en avril 2016 en France, est une adaptation d’un roman intitulé High-Rise, de J.G. Ballard. Cet écrivain et essayiste britannique s’est particulièrement distingué dans le domaine de la science-fiction et de l’anticipation. Il a également signé un ouvrage en partie autobiographique, L’Empire du soleil, porté à l’écran par Steven Spielberg en 1987. Quelques années plus tard – en 1996 -, David Cronenberg adapta Crash, du même auteur, un roman particulièrement tordu dont les personnages sont fascinés – excités même – par les accidents de voiture et leurs conséquences sur le corps humain. High-Rise se présente quant à lui comme un roman d’anticipation sociale – que l’on pourrait qualifier de dystopie – paru dans les années 70, et dont le propos est resté tout à fait pertinent si on le met en perspective avec l’époque actuelle.
L’histoire se résume ainsi : un jeune médecin intègre un IGH (Immeuble de Grande Hauteur), un nouveau type d’habitation offrant à ses (nombreux) occupants tout l’équipement nécessaire aux besoins de la vie moderne. Supermarchés ; salles de sport ; banque ; école ; commerces divers sont autant de services disponibles au sein de la tour, dont les différents étages sont attribués en fonction de la classe sociale des résidents. La paix sociale semble régner, jusqu’à ce qu’une simple panne de courant entraîne une suite d’événements pour le moins déstabilisants…
L’adaptation cinématographique de High-Rise est un projet que le producteur Jeremy Thomas gardait depuis longtemps dans ses tiroirs, et qu’il avait proposé successivement à Nicolas Roeg (Ne vous retournez pas) et, bien plus tard, à Vincenzo Natali (Cube ; Cypher). C’est donc au final à Ben Wheatley qu’est revenu cette tâche, et on ne s’en plaindra pas : avec sa trame mêlant violence et bizarrerie sur fond de critique sociale, High-Rise semble taillé sur mesure pour le regard affûté et acerbe du réalisateur de Kill List. Le script est signé Amy Jump, son épouse et fidèle collaboratrice. Le casting aligne des comédiens prestigieux comme Jeremy Irons (Faux semblants), Tom Hiddleston (Minuit à Paris ; Only Lovers Left Alive), Sienna Miller (Foxcatcher) et la charismatique Elisabeth Moss (Top of the Lake ; Mad Men ; Queen of Earth). Verdict le 6 avril prochain.
Bande-annonce de High-Rise
Autres projets de Ben Wheatley
Ben Wheatley a déjà terminé le tournage du film qui suivra High-Rise, à savoir Free Fire, un polar avec Sharlto Copley, Armie Hammer, Brie Larson, Cillian Murphy, Jack Reynor et Michael Smiley. Par ailleurs, il est en discussion avec TF1 pour le remake du film Le Salaire de la peur (1953), grand classique du cinéma signé Henri-Georges Clouzot. Rappelons que Le Salaire de la peur est basé sur un roman de Georges Arnaud, dont William Friedkin a proposé sa propre adaptation – dédiée à Clouzot – avec Le Convoi de la peur (1977), qui figure parmi les plus belles réussites du réalisateur de Cruising.
2 commentaires
quelle ordure de film, on a quitté la salle. Aucune histoire dans cette succession de violance gratuite, aucun message. Le vide.
Je ne l’ai pas encore vu ! Après sur la violence, ça ne m’étonne pas trop de Ben Wheatley.