La comédienne américaine Elisabeth Moss sera bientôt (en février 2020) à l’affiche du thriller fantastique The Invisible Man, réalisé par Leigh Wannel, qui comme son titre l’indique est une nouvelle relecture du roman éponyme d’H.G. Wells.
H.G. Wells, une figure majeure de la science-fiction
Publié en 1897, L’Homme invisible (The Invisible Man) est le cinquième roman de l’écrivain britannique H.G. Wells, considéré, à juste titre, comme l’un des pères de la science-fiction. Sa contribution à ce genre littéraire, dont Mary Shelley fut l’un des précurseurs dès 1818 avec son fameux (et remarquable) Frankenstein, fut en effet majeure étant donné qu’en dehors du roman précité, Wells a signé La Machine à explorer le temps, L’Ile du docteur Moreau et La Guerre des mondes, et ce en l’espace de seulement trois ans. On se contentera de dire qu’il y a aujourd’hui des auteurs encensés pour beaucoup, beaucoup moins que ça…

Ces quatre romans ont fait l’objet de nombreuses adaptations au cinéma, tandis que les concepts de l’invisibilité et du voyage dans le temps, respectivement développés dans L’Homme invisible et La Machine à explorer le temps, ont été largement repris dans des films, séries, romans et bandes dessinées (on retrouve par exemple une version particulièrement perverse de l’homme invisible dans l’excellente BD La Ligue des gentlemen extraordinaires, scénarisée par Alan Moore et dessinée par Kevin O’Neill).
En ce qui concerne les adaptations cinématographiques de L’Homme invisible, la dernière connue est celle de Paul Verhoeven, Hollow Man (2000), avec Kevin Bacon et Elisabeth Shue, qui reçut un accueil critique mitigé, voire négatif. Tout juste 20 ans plus tard, celle de l’australien Leigh Wannell, dont il est question ici, propose une approche très différente.
The Invisible Man version 2020
Autant le dire d’emblée, le film est une adaptation très libre du roman d’H.G. Wells, bien qu’il affirme et revendique (par son titre mais pas uniquement, nous le verrons) sa filiation avec ce dernier.
The Invisible Man raconte l’histoire d’une femme – Cecilia Kass, incarnée par la charismatique Elisabeth Moss (Mad Men, Top of the Lake, The Handmaid’s Tale, Queen of Earth, Us) – qui fuit son mari, le scientifique Adrian Griffin (Olivier Jackson-Cohen, vu dans la série The Haunting of Hill House de Mike Flanagan), en raison de la grande violence dont il fait preuve au quotidien (on notera que le nom de Griffin fait directement référence au protagoniste éponyme du roman de Wells). Peu après la fuite de son épouse, Griffin se suicide et Cecilia commence alors à sentir une présence menaçante et… invisible rôder autour d’elle.
Cette nouvelle version de L’Homme invisible, manifestement teintée de féminisme, évoque quelque peu Les Nuits avec mon ennemi, un thriller des années 90 dans lequel Julia Roberts est traquée par un époux violent (incarné par Patrick Bergin). Il est aussi possible que Wannell ait été inspiré par l’actualité, en ce sens que le problème – qui malheureusement ne date pas d’hier – de la violence conjugale fait l’objet ces temps-ci d’un écho médiatique particulièrement fort.
Au niveau du genre, The Invisible Man adopte une approche très thriller, voire horrifique, ce qui n’a rien d’étonnant si on se réfère au parcours de son réalisateur, associé (principalement en tant que scénariste) aux films d’horreur Saw et Insidious. Il a récemment signé Upgrade, un modeste mais honnête film de science-fiction. Côté production, c’est Blumhouse qui est aux manettes, une société spécialisée dans le cinéma d’horreur dont la filmographie est des plus honorables (The Visit ; Insidious ; The Lords of Salem ; Oculus…). The Invisible Man version 2020 promet donc quelques frissons, si toutefois le scénario et la réalisation sont à la hauteur. Réponse le 26 février 2020, date de la sortie du film au cinéma.
Aucun commentaire