Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
John Huston
Personnalités 5

John Huston

Par Bertrand Mathieux · Le 1 juin 2009

John Huston est une figure majeure du cinéma américain. Son œuvre est ponctuée de grands classiques reconnus (African Queen, Les Désaxés, Le Faucon Maltais) et de films plus confidentiels, voire maudits (Reflets dans un œil d’or). Huston était notamment un grand maître de l’adaptation au cinéma de romans et pièces de théâtre.

Le premier film de John Huston, Le Faucon Maltais, est un classique déjà révélateur de sa maîtrise de la caméra et de la direction d’acteurs. Quelques années plus tard, il réalise un film noir intéressant et original, Quand la ville dort, qui se démarque par un traitement approfondi des personnages et de leurs motivations ; les gangsters ne sont pas des gros durs implacables mais des êtres humains sensibles et rêveurs. Le film est aussi célèbre pour la présence de Marylin Monroe, alors méconnue (actrice à laquelle Huston offrira l’un de ses plus beaux rôles, 11 ans plus tard, dans le superbe Les Désaxés, aux côtés de Clark Gable, Monty Cliff et Eli Wallach).

Les thématiques

Dans un grand nombre de ses films, John Huston met en scène la lutte (souvent tragique) de personnages contre le destin, leurs propres démons, leur solitude, leurs frustrations, leurs doutes et leurs paradoxes. Les relations humaines sont au cœur de son œuvre ; toujours complexes, parfois torturées, elles sont tantôt constructives (La Nuit de l’Iguane), tantôt destructrices (Reflets dans un œil d’or, dont les principaux personnages se torturent allègrement).

On retrouve dans son cinéma quelques thématiques récurrentes : le rapport, souvent douloureux et paradoxal, avec la foi (La Nuit de l’Iguane, Wise Blood) ; la poursuite d’un objectif, d’une quête qui dépasse l’individu et souvent provoque sa perte (la symbolique baleine blanche dans Moby Dick, l’argent dans Le Trésor de la Sierra Madre, le pouvoir dans L’Homme qui voulut être roi) ; l’errance des hommes dans une existence aux repères troubles (Les Désaxés, La Nuit de l’Iguane) ; l’échec et la solitude (Au-dessous du volcan, Fat City).

La mort, la solitude et le passage du temps sera le sujet de son sublime dernier film, Gens de Dublin.

Un maître de l’adaptation cinématographique

John Huston est un maître de l’adaptation cinématographique de romans ou pièces de théâtre parfois considérés, d’ailleurs, comme inadaptables ou très difficiles à retranscrire sur grand écran.

La plupart de ses chefs d’œuvre sont des adaptations : Moby Dick est adapté du classique d’Herman Melville ; La Nuit de l’iguane est une pièce de Tennessee Williams ; Reflets dans un œil d’or un roman de Carson Mac Cullers ; L’Homme qui voulut être roi une nouvelle de Kipling ; Wise Blood un roman de Flannery O’Connor ; Au dessous du volcan un roman de Malcom Lowry ; Gens de Dublin une nouvelle de James Joyce (The Dead, tirée du recueil Dubliners) ; La Lettre du Kremlin un roman d’espionnage complexe de Noel Behn. À chaque fois, Huston respecte l’essence de l’œuvre littéraire tout en signant de véritables films d’auteur, marqués par son style et sa personnalité.

La Nuit de l’Iguane, avec un Richard Burton intense en pasteur défroqué et alcoolique, Les Désaxés, Reflets dans un œil d’or et Gens de Dublin comptent parmi ses plus brillantes adaptations. Wise Blood est également la peinture intéressante d’un personnage qui cherche à créer une religion sans Christ, affirmant son dégoût à l’égard de ce dernier, alors qu’il est en réalité littéralement obsédé par lui. Ce film singulier est également l’une des rares occasions de voir l’acteur Brad Dourif (Vol au dessus d’un nid de coucou, Mississipi Burning, La Porte du Paradis, Blue Velvet) dans un premier rôle.

[…] each scene, as you make it, is the most important scene in the film

Huston était un cinéaste rigoureux et méticuleux. Il appliquait en ce sens à la lettre un conseil que lui avait donné Henry Blanke, le producteur du Faucon Maltais : chaque scène, au moment où tu la tournes, est la plus importante du film.

L’une de ses plus fascinantes expériences esthétiques eut lieu sur le tournage de Reflets dans un œil d’or, où John Huston décida de plonger les images du film dans les teintes dorées évoquées par son titre. Entreprise admirablement réussie, mais mal comprise à l’époque, et le film sera projeté sans le fameux filtre doré (heureusement restauré pour l’édition zone 1 du DVD).

Gens de Dublin, tragique et superbe conclusion

John Huston meurt en 1987, avant la sortie de son film ultime Gens de Dublin. Réflexion sur le temps, la mort et la solitude, Gens de Dublin est particulièrement émouvant et subtil, et le réalisateur ne pouvait conclure plus magnifiquement sa carrière, d’autant que le film reflète également son attachement à un peau pays : l’Irlande.

Critique de films de John Huston sur Citizen Poulpe

  • Reflets dans un œil d’or, avec Marlon Brando et Elizabeth Taylor
  • Gens de Dublin, avec Angelica Huston.
  • Fat City, avec Jeff Bridges, Stacy Keach
  • La Lettre du Kremlin, avec Bibi Andersson, Patrick O’Neal, Richard Boone, Max von Sydow et Orson Welles.
John Huston
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

5 commentaires

  • Tietie007 dit : 17 juin 2009 à 10 h 26 min

    Je suis toujours autant ému, lorsque je vois Les désaxés, oeuvre désanchantée face à une Amérique qui change, et surtout, film-testament pour Gable et Marilyn, requiem constantant la fin d’un certain cinéma américain !

    Répondre
  • Platinoch dit : 3 janvier 2010 à 20 h 59 min

    Très beau portrait de ce génial réalisateur qui n’a, à mon sens, pas le moindre film raté dans toute sa filmographie. Rappelons aussi que son propos fut souvent en avance sur son temps et qu’il fut l’un des principaux frondeurs à lutter contre la chasse aux sorcières du sénateur McCarthy.
    Perso, j’aime aussi beaucoup son « Trésor de la sierra madre »…
    Au passage, félicitations pour ton blog que je viens de découvrir et que je trouve très intéressant!
    Bonne continuation

    Répondre
  • Citizen Poulpe dit : 3 janvier 2010 à 22 h 42 min

    Merci! je n’ai pas vu « le trésor de la sierra madre » depuis une éternité, mais c’est l’un de ses classiques et j’ai bien envie de le redécouvrir. Sinon je viens de commander le DVD de « fat city » (« les coups durs » en français), je crois qu’il est très bon aussi

    Répondre
  • Compte rendu 22e PCJ (13/01/2010). Séance unique : Le Faucon Maltais de John Huston (USA/1941/’’/N&B/35mm/1:37/Mono/DVD /VostFr). « dit : 24 février 2010 à 1 h 04 min

    […] https://www.citizenpoulpe.com/john-huston/ […]

    Répondre
  • Jean-Pascal Mattei dit : 12 août 2013 à 12 h 14 min

    « Les Désaxés », le plus beau rôle de Marilyn Monroe ? On peut en douter au vu du film et de son exténuant tournage, raconté par Spoto dans sa biographie. Cadeau empoisonné de Miller à son épouse honteuse, il replongea l’actrice dans sa lutte avec l’ange – on sait comment elle prit fin.
    Le cinéma de Huston, ses meilleurs films en tout cas, se caractérisent par une poétique de l’échec, dont « Le Trésor de la Sierra Madre » constitue l’étalon. Mais jamais de désespoir chez le réalisateur du neigeux et serein « Gens de Dublin », plutôt un rire féroce devant le sort qui s’acharne et vient réduire à néant les illusions cupides, une énergie du désir dont témoigne sa riche filmographie.
    De ce grand lecteur, on retiendra aussi le portrait nuancé qu’en fit Eastwood dans « Chasseur blanc, cœur noire, et son rôle de père incestueux abusant de Faye Dunaway dans « Chinatown ».

    Répondre
  • Laisser un commentaire Annuler la réponse.

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Rechercher une critique de film

    Facebook

    Facebook

    Dernières actualités

    • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

      Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

      2 janvier 2023
    • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

      PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

      13 décembre 2022

    Critiques les plus récentes

    • Petite fleur

      Petite fleur

      21 mars 2023
    • Les Petits câlins

      Les Petits câlins

      25 février 2023

    Critiques les plus consultées

    Notre histoire
    Elle
    La Moustache
    Le Troisième homme
    Wounds
    Sueurs froides
    Les chroniques de Pauline Kael
    Le Dossier 51

    Rechercher un film par thématique

    • Chronique intimiste
    • Critique sociale
    • Couples en plein doute
    • Détectives
    • Disparitions
    • Fantômes et apparitions
    • Féminisme
    • Jeux de l'amour et du hasard
    • Joies du libéralisme
    • Monstres et cie
    • Onirique
    • Politique
    • Questionnement identitaire
    • Réalisatrices
    • Récit initiatique
    • Relation vénéneuse
    • Sorcellerie
    • Transformation
    • Le travail c'est la santé

    Abonnez-vous !

    Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

    • Critiques de films
      • Toutes les critiques de films
      • Drame
      • Policier / Thriller
      • Horreur
      • Fantastique
      • Science-fiction
      • Comédies / Comédies dramatiques
      • Western
      • Espionnage
      • Guerre
      • Aventures / Action
      • Documentaire
      • Courts métrages
    • Extraits de films
    • Musique et cinéma
    • Dossiers
      • Dossiers thématiques
      • Portraits croisés
      • Personnalités
    • Recueil de nouvelles
    • Contact

    Dossiers cinéma

    • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

      Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

      19 avril 2020
    • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

      Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

      22 novembre 2018
    • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

      Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

      30 mai 2018

    Actualités

    • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

      Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

      2 janvier 2023
    • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

      PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

      13 décembre 2022
    • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

      PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

      12 décembre 2022

    Musique et cinéma

    • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

      Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

      3 avril 2021
    • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

      « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

      25 avril 2020
    • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

      « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

      26 mars 2020

    Recherche

    Consultez l’index des critiques de films.

    Sites conseillés

    Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

    Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

    Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.