Film d’Andy Mitton
Pays : États-Unis
Année de sortie : 2018
Scénario : Andy Mitton
Photographie : Justin Kane
Montage : Andy Mitton
Musique : Andy Mitton
Avec : Alex Draper, Charlie Tacker, Carol Stanzione, Greg Naughton, Arija Bareikis
The Witch in the Window s’inscrit parmi les productions horrifiques indépendantes réussies, le film combinant une caractérisation aboutie des personnages, un bel enjeu dramatique ainsi qu’un vrai sens de l’atmosphère.
Synopsis du film
Simon (Alex Draper) décide de passer quelques jours avec son fils Finn (Charlie Tacker) dans une maison qu’il vient d’acquérir, dans le Maine. Une fois sur place, tous deux entendent rapidement parler de l’ancienne propriétaire, dont la biographie n’est pas des plus rassurantes…
Critique de The Witch in the Window
Des histoires de vampires, de fantômes, de sorcières, le cinéma fantastique en regorge. Il n’est pas rare que les films puisant dans ces figures récurrentes du folklore horrifique donnent l’impression d’un recyclage peu inspiré, uniquement destiné à procurer quelques sursauts superficiels. La différence se fait, comme souvent, dans la manière dont l’auteur se les approprie.
En l’occurrence, la figure de la sorcière auquel fait référence le titre du film d’Andy Mitton est utilisée avant tout pour raconter quelque chose d’intime, de personnel, et c’est la raison pour laquelle The Witch in the Window se distingue assez nettement des innombrables ratés du genre.

La qualité la plus immédiatement perceptible du métrage se situe au niveau de l’écriture des protagonistes : Alex Draper et le jeune Charlie Tacker composent un duo père/fils auquel on croit instantanément, et qui évite, par petites touches, les facilités d’écriture qu’on observe souvent dans des contextes familiaux similaires au cinéma. C’est dû au talent des comédiens, certes, mais aussi à la plume du réalisateur, qui leur fournit des répliques justes, bien senties, et en cohérence avec le sens de l’histoire.
Le spectateur, de fait, éprouve rapidement une empathie et un sentiment d’immersion qui, inévitablement, le rendent plus sensible, voire plus vulnérable aux événements qui vont se produire ensuite ; événements qui, parce qu’ils sont bien amenés et tout aussi bien mis en scène, ne manqueront pas de faire frémir même les spectateurs les plus férus de cinéma de genre, pourtant rompus aux procédés prisés par celui-ci.
C’est que Mitton ne se contente pas, justement, d’utiliser des procédés classiques de réalisation : il s’efforce d’impliquer émotionnellement le spectateur, pour mieux faire lever les barrières de l’habitude. Et cela fonctionne très bien : regardé dans de bonnes conditions, The Witch in the Window procure une expérience inquiétante, dont les enjeux dramatiques ne sont jamais surlignés, mais bien réels.
Le film esquisse en effet une réflexion sur la parentalité, sur le rapport entre le noyau familial et un monde extérieur tourmenté, effrayant parfois, toujours troublant et ambigu. Le choix des cadrages souligne cette thématique : le réalisateur et son chef opérateur (Justin Kane) jouent sur la notion d’arrière-plan avec intelligence, montrant à plusieurs reprises la silhouette floue du père derrière celle du fils ce qui, évidemment, présente une dimension symbolique. Ces qualités narratives et visuelles aboutissent à une jolie réussite, évidemment totalement ignorée par la majorité des distributeurs.
Situé dans un Maine qui paraîtra familier aux amateurs de Stephen King, The Witch in the Window s'affirme comme un film singulier et sensible, dont l'aspect fantastique est intelligemment intégré à un récit intime et familial.
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