Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
Robert Mitchum dans "The Friends of Eddie Coyle"
Policier / Thriller 3

The Friends of Eddie Coyle

Par Bertrand Mathieux · Le 22 octobre 2009

Film de Peter Yates
Année de sortie : 1973
Pays : États-Unis
Scénario : Paul Monash, d’après un roman de George V. Higgins
Photographie : Victor J. Kemper
Montage : Patricia Lewis Jaffe
Musique : Dave Grusin
Avec : Robert Mitchum, Peter Boyle, Richard Jordan, Steven Keats, Alex Rocco, Joe Santos.

Jackie Brown: This life’s hard, man, but it’s harder if you’re stupid.

Dave Foley: The only one fuckin’ Eddie Coyle is Eddie Coyle.

Avec The Friends of Eddie Coyle, Peter Yates, le réalisateur de Bullitt, signe un film policier réaliste, élégant et subtil.

Synopsis de The Friends of Eddie Coyle

Eddie Coyle (Robert Mitchum) fournit des armes volées à un gang de braqueurs de banques sévissant à Boston. Sur le point de passer plusieurs années en prison pour détournement de chargement, Coyle propose à l’inspecteur Dave Foley (Richard Jordan) de lui « donner » son fournisseur d’armes, un nommé Jackie Brown (Steven Keats). En retour, Coyle espère que sa condamnation sera annulée…

Critique

Peter Yates est surtout connu pour Bullitt, avec Steve McQueen, et sa fameuse course poursuite en voiture dans les rues de San Francisco. Film dans lequel le metteur en scène avait déjà témoigné de ce style et de cette approche très particulières que l’on retrouve dans The Friends of Eddie Coyle ; approche qui réside notamment dans cette manière de maintenir une certaine distance entre le spectateur et les personnages.

Yates ne cherche pas à dramatiser l’action ; il la filme d’une manière sobre et précise, parvenant à capter ainsi une sorte d’intensité contenue. Son sens du cadre et du découpage, cette façon qu’il a de laisser l’action s’installer, se développer devant la caméra (voir la mise en place progressive de la poursuite dans Bullitt ainsi que les scènes de braquage et l’arrestation de Jackie Brown dans The Friends of Eddie Coyle), lui permettent de captiver le spectateur sans jamais avoir recours à des effets spectaculaires. Les coups de feu sont rares, et Yates ne leur donne pas de dimension dramatique. Ici, ils font simplement partie d’un quotidien (This life’s hard, man, déclare à deux reprises le personnage de Jackie Brown, interprété par Steven Keats).

Steven Keats dans "The Friends of Eddie Coyle"

Jackie Brown (Steven Keats) dans « The Friends of Eddie Coyle »

Comme tout bon réalisateur, Peter Yates s’intéresse réellement à ses personnages – à leurs motivations, leur histoire, leur point de vue, leur mystère aussi. Déjà, le flic campé par McQueen dans Bullitt sortait de l’ordinaire ; il émanait de son allure une élégance évidente, certes, mais aussi quelque chose d’assez opaque et mystérieux. Dans The Friends of Eddie Coyle, tous les personnages sont intéressants parce qu’ils sont crédibles, nuancés, finement caractérisés. Nul n’est noirci ou magnifié, diabolisé ou sublimé. Ce sont de ceux que l’on croiserait, dans la réalité, si l’on évoluait dans le même univers, et c’est ce qui est particulièrement frappant dans le film : la justesse des personnages, de l’environnement et des situations. Il faut d’ailleurs rappeler que The Friends of Eddie Coyle est l’adaptation cinématographique du premier roman publié de George V. Higgins, un écrivain américain reconnu en particulier pour la qualité et le réalisme de ses dialogues (lire la fiche Wikipédia EN de George V. Higgins).

Le style sobre et épuré de Peter Yates sert parfaitement le roman de Higgins. Au même titre que la distance avec laquelle il filme les personnages, laquelle permet de mieux apprécier la dimension ironique du récit (soulignée par le titre du film). Il n’y a en effet guère de place pour la sincérité, la confiance et l’amitié dans The Friends of Eddie Coyle, et nul personnage n’est en position de s’en plaindre, car chacun est à sa manière le reflet de cette réalité.

The Friends of Eddie Coyle

Si le réalisateur y est pour beaucoup dans la réussite de The Friends of Eddie Coyle, l’apport des comédiens est tout aussi majeur. Robert Mitchum est excellent ; sa présence physique lui permet d’asseoir son personnage sans jamais en faire trop (on appréciera également le décalage entre la force que Mitchum dégage naturellement, et la relative faiblesse de son personnage). Son jeu, à l’image de la mise en scène de Yates, est tout en nuances et en retenue. Aux côtés de Mitchum, on retrouve notamment Peter Boyle, à la filmographie plus que respectable (Taxi Driver de Martin Scorsese, Hardcore de Paul Schrader, Outland de Peter Hyams), et Steven Keats qui interprétait son premier rôle au cinéma, mais qu’on croisera ensuite dans Un Justicier dans la ville (Michael Winner, 1974) et Le Flambeur (Karel Reisz, 1974).

Visuellement, le film est une réussite totale : la précision du montage, les plans millimétrés de Yates et la remarquable photographie de Victor J. Kemper (Un Après-midi de chien, Les Yeux de Laura Mars) donnent à The Friends of Eddie Coyle un joli cachet sur le plan esthétique.

8 Note globale

The Friends of Eddie Coyle se distingue par une ironie subtile et une esthétique racée que le passage du temps n'entame pas. On ne comprend pas bien pourquoi ce film est resté aussi confidentiel en France, d'autant plus qu'il offrit l'un de ses plus beaux rôles au grand Robert Mitchum. Mais d'un autre côté, sa relative rareté ne fait que davantage scintiller ce joyau noir du cinéma américain des années 70...

Peter BoylePeter YatesRobert Mitchum
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

3 commentaires

  • Princécranoir dit : 22 avril 2013 à 10 h 34 min

    Alors que sort en DVD « Cogan », autre adaptation de George Higgins, toujours nulle trace d’une édition française de « the friends of Eddy Coyle ». A moins que vous n’ayez une piste à me fournir ?

    Répondre
    • Bertrand Mathieux dit : 22 avril 2013 à 11 h 34 min

      Bonjour, hélas non, à ma connaissance aucune édition française en vue…

      Répondre
  • Jean-Pascal Mattei dit : 12 août 2013 à 15 h 38 min

    Si « Jackie Brown » demeure le seul film supportable de l’ex-employé de vidéoclub, il le doit à son couple vedette et au roman d’Elmore Leonard.

    Répondre
  • Laisser un commentaire Annuler la réponse.

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Rechercher une critique de film

    Facebook

    Facebook

    Dernières actualités

    • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

      Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

      2 janvier 2023
    • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

      PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

      13 décembre 2022

    Critiques les plus récentes

    • Petite fleur

      Petite fleur

      21 mars 2023
    • Les Petits câlins

      Les Petits câlins

      25 février 2023

    Critiques les plus consultées

    Le Troisième homme
    Snow Therapy
    Wounds
    La Moustache
    L'Apparition
    My Cousin Rachel
    Scarface
    Les Miens

    Rechercher un film par thématique

    • Chronique intimiste
    • Critique sociale
    • Couples en plein doute
    • Détectives
    • Disparitions
    • Fantômes et apparitions
    • Féminisme
    • Jeux de l'amour et du hasard
    • Joies du libéralisme
    • Monstres et cie
    • Onirique
    • Politique
    • Questionnement identitaire
    • Réalisatrices
    • Récit initiatique
    • Relation vénéneuse
    • Sorcellerie
    • Transformation
    • Le travail c'est la santé

    Abonnez-vous !

    Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

    • Critiques de films
      • Toutes les critiques de films
      • Drame
      • Policier / Thriller
      • Horreur
      • Fantastique
      • Science-fiction
      • Comédies / Comédies dramatiques
      • Western
      • Espionnage
      • Guerre
      • Aventures / Action
      • Documentaire
      • Courts métrages
    • Extraits de films
    • Musique et cinéma
    • Dossiers
      • Dossiers thématiques
      • Portraits croisés
      • Personnalités
    • Recueil de nouvelles
    • Contact

    Dossiers cinéma

    • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

      Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

      19 avril 2020
    • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

      Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

      22 novembre 2018
    • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

      Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

      30 mai 2018

    Actualités

    • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

      Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

      2 janvier 2023
    • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

      PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

      13 décembre 2022
    • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

      PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

      12 décembre 2022

    Musique et cinéma

    • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

      Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

      3 avril 2021
    • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

      « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

      25 avril 2020
    • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

      « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

      26 mars 2020

    Recherche

    Consultez l’index des critiques de films.

    Sites conseillés

    Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

    Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

    Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.