Film de Stephen Cedars et Benji Kleiman
Pays : États-Unis
Année de sortie : 2019
Scénario : Stephen Cedars, Scott Yacyshyn et Benji Kleiman
Photographie : Nate Hurtsellers
Musique : Christopher Doucet
Avec : Mary Nepi, Gabrielle Elyse, J.J. Nolan, Austin Fryberger, Nick Gomez, Rick Fulcher, Amy Landecker
Snatchers est une comédie horrifique réjouissante, bien emmenée par ses interprètes et ses dialogues truculents.
Synopsis du film
Sara (Mary Nepi) fait partie des filles populaires du lycée. Elle s’est éloignée de l’une de ses meilleures amies, Hayley (Gabrielle Elyse), pour s’entourer de filles plus superficielles et obsédées par l’apparence.
Un soir, Sara décide de perdre sa virginité dans les bras d’un certain Skyler (Austin Fryberger), avec lequel elle avait eu une amourette quelques temps plus tôt. Mais dès le lendemain, la jeune femme présente les symptômes d’une grossesse étonnamment avancée…
Paniquée, Sara va se tourner vers Hayley, plus discrète et moins encline à propager des rumeurs que ses nouvelles copines. Toutes deux vont se rapprocher à nouveau, pour faire face à un ennemi des plus hostiles…
Critique de Snatchers
Les grossesses suspectes sont légion dans le cinéma d’horreur et fantastique, en particulier depuis Rosemary’s Baby (1968). Cela donne rarement des films aussi légers que ce Snatchers évoquant par son titre le fameux film de Don Siegel (Invasion of the Body Snatchers) mais affirmant très rapidement son registre comique.
Initialement, il s’agit d’un projet de web série qui, au fil des circonstances, est devenu le premier long métrage de deux amis d’enfance, Stephen Cedars et Benji Kleiman. Ils en ont également signé le scénario (avec Scott Yacyshyn).
Financé par des sociétés de production indépendantes (dont celle de Cedars et Kleiman, d’ailleurs, à savoir Olde Money Boyz), Snatchers démarre vite et conserve jusqu’à son terme un tempo entraînant. Les comédiens, en particulier Mary Nepi et Gabrielle Elyse, déploient une énergie communicative, débitant des répliques drôles et bien tournées à vitesse grand V.
Là où Snatchers marque des points, c’est que cette écriture fun, qui pourrait tomber à plat si le reste ne suivait pas, est soutenue par une assez bonne maîtrise technique, tandis que l’équilibre gore/comédie est maintenu tout du long grâce à l’efficacité des scènes horrifiques (plus drôles qu’effrayantes, mais c’est voulu) et à des effets spéciaux qui remplissent parfaitement le cahier des charges du film.
Mélange d’horreur, de SF et de teen-movie (comme The Faculty, le film culte de Robert Rodriguez), le pitch de Snatchers véhicule un message féministe pro-avortement (voire notamment la séquence où la jeune héroïne est interpellée par un pro-life qui ponctue son sermont d’un bitch!
) qui ne gâte rien.
Autour de l’attachant duo central gravite une galerie de personnages hauts en couleur, qui possèdent tous un petit quelque chose, indépendamment de leur temps d’exposition à l’écran. On passe un moment d’autant plus appréciable en leur compagnie que les comédies d’horreur ratées se comptent en très grand nombre. Snatchers n’est pas de celles-là, ce qui explique sans doute pourquoi il a été programmé, notamment, dans l’édition 2019 du célèbre festival de cinéma fantastique de Catalogne (Sitges), dont les spectateurs ont également pu découvrir le dernier Rob Zombie (3 from Hell, suite de The Devil’s Rejects). Il fait également partie des dix longs métrages en compétition au festival de Gérardmer.
Rythmé par des répliques qui font mouche, Snatchers est un film dont on sent qu'il a été réalisé dans un climat plein d'entrain, par des gens enthousiastes et généreux dans leur amour du genre. Talentueux aussi, car les comédies horrifiques qui tiennent la route ne se bousculent pas chaque année.
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