Film de Jen McGowan
Année de sortie : 2019
Pays : États-Unis
Scénario : Julie Lipson, d’après une idée de Stu Pollard
Photographie : Michelle Lawler
Montage : David Hopper
Musique : H. Scott Salinas
Avec : Hermione Corfield, Jay Paulson, Sean O’Bryan, Micah Hauptman
À mi-chemin entre le survival et le polar, Rust Creek accuse plusieurs points faibles mais reste agréable à suivre en raison d’un attachant duo de personnages, d’une interprétation convaincante et d’une réalisation soignée.
Synopsis du film
Sawyer (Hermione Corfield) est une brillante diplômée qui vient de décrocher un entretien d’embauche. Pour se rendre sur place, elle doit faire un détour par des petites routes du fait de problèmes de circulation sur la voie principale. Elle finit par se perdre dans un coin perdu du Kentucky, et tombe alors sur deux hommes qui se proposent de l’aider. Mais leurs véritables intentions sont beaucoup moins louables…
Critique de Rust Creek
Voilà un film de genre bien dans l’air du temps, comprenez, avec un personnage féminin qui sait se battre, encaisse les blessures et donne du fil à retordre à de méchants rednecks. Cette inversion de la figure classique de la demoiselle en détresse est un peu trop grossière et systématique de nos jours pour constituer un argument en soi ; heureusement, Rust Creek ne se contente pas simplement de mettre en scène une énième supergirl à l’écran.
Les vingt premières minutes commencent comme un survival très classique, avec les schémas d’opposition habituels : une citadine et brillante étudiante américaine, de bonne famille évidemment, se retrouve dans un coin isolé, en partie peuplé de beaufs libidineux. Le prétexte est un peu mince et comme tout démarre sur les chapeaux de roues, on redoute que l’ennui ne pointe rapidement le bout de son nez au milieu de cette confrontation vue et revue au cinéma depuis, notamment, le fameux Délivrance de John Boorman (pour ne citer que lui).
Heureusement, le scénario de Julie Lipson, basé sur une histoire originale de Stu Pollard, introduit un personnage masculin nettement moins caricatural que les bad guys aux trousses de Sawyer (convaincante Hermione Corfield, pour son premier rôle principal au cinéma) et aussitôt, un vent de fraîcheur vient survoler le « ruisseau de la rouille » auquel fait référence le titre du film.
Celui-ci évolue alors du pur survival à un genre plus proche du polar, compensant une intrigue mineure (une banale affaire de trafic de drogue) par la dynamique plutôt intelligente et sensible qu’il parvient à instaurer entre l’américaine modèle jouée par Corfield et un dealer énigmatique (Jay Paulson), à la fois protecteur et ambigu moralement (du moins de prime abord).
Rust Creek tire d’autant mieux parti de cette attachante relation centrale que la réalisation de Jen McGowan est plutôt soignée et que les comédiens s’en sortent très bien. Au final, on obtient un film mineur, largement stéréotypé et un poil anecdotique, mais nettement plus regardable que de nombreux longs métrages qui démarrent sur les mêmes rails. On aurait donc tort de s’en détourner si on apprécie ce registre cinématographique.
Bande-annonce
Rust Creek compense une caractérisation parfois caricaturale et la relative pauvreté de son intrigue par un duo convaincant de personnages (Sawyer et Lowell), dont la relation sensible et délicate éclaire joliment un ensemble qui de fait, s’avère divertissant au final.
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