Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
    • Fuites d’encre – Nouvelles
    • Entre-deux – Nouvelles
  • Contact
Katie Aselton et Lake Bell dans "Black Rock"
Horreur 0

Black Rock

Par Bertrand Mathieux · Le 26 juin 2017

Film de Katie Aselton
Année de sortie : 2012
Pays : États-Unis
Scénario : Mark Duplass
Photographie : Hillary Spera
Montage : Jacob Vaughan
Musique : Ben Lovett
Avec : Katie Aselton, Lake Bell, Kate Bosworth, Will Bouvier, Jay Paulson, Anslem Richardson

Black Rock est un survival féministe qui compense un déroulement assez convenu par une mise en scène soignée, une approche plutôt réaliste et un bon trio de comédiennes.

Synopsis du film

Sarah (Kate Bosworth), Lou (Lake Bell) et Abby (Katie Aselton) – trois amies âgées d’une trentaine d’années – partent camper sur une île isolée où elles venaient souvent jouer du temps de leur adolescence. Après une dispute entre Lou et Abby, liée à une vieille histoire, toutes trois se retrouvent sur la plage dans une atmosphère plutôt tendue.

À ce moment-là, trois hommes armés sortent d’un bois. D’abord effrayées, le trio réalise rapidement qu’il s’agit simplement de chasseurs, parmi lesquels Lou reconnaît le frère d’une connaissance de lycée. Abby leur propose de passer la soirée avec elles.

Le soir venu, autour d’un feu sur la plage, Abby boit plus que de raison et drague Henry (Will Bouvier). Tous deux se retrouvent à l’écart dans les bois, mais Abby, contrairement à Henry, ne veut pas aller plus loin que quelques baisers. La situation dégénère rapidement et bientôt, les trois amies vont devoir lutter pour survivre…

Critique de Black Rock

Black Rock est le second long métrage comme réalisatrice de Katie Aselton après The Freebie (2010). Le film a été écrit par Mark Duplass, le compagnon de la cinéaste, et produit par Adele Romanski, une productrice indépendante que l’on peut voir au générique de The Myth of the American Sleepover (2010), de The Freebie que nous évoquions à l’instant, de l’amusante comédie horrifique Bad Milo (2013) et plus récemment du multi-récompensé Moonlight (2016).

Si The Freebie appartient au registre de la comédie romantique indépendante, Aselton explore ici un genre tout à fait différent puisque Black Rock est un pur survival, basé (comme souvent dans ce genre) sur une histoire très simple : trois amies partent en vacances dans un endroit isolé (une île dont l’emplacement exact n’est pas précisé dans le film), font une mauvaise rencontre et se retrouvent à devoir lutter pour leur survie.

Lake Bell et Katie Aselton dans "Black Rock"
Lou (Lake Bell) et Abby (Katie Aselton) dans « Black Rock »

Plus d’un cinéaste se vautre régulièrement en se frottant à ce genre cinématographique au fond ultra-balisé qui, justement parce qu’il adopte plus ou moins toujours des schémas similaires, exige de la rigueur et de la précision. Des qualités dont Aselton, Duplass et l’ensemble du casting ont su faire preuve ici.

La mise en place est plutôt soignée et permet de faire connaissance avec les personnages et quelques bribes de leur histoire commune. On s’attache rapidement à ce sympathique trio de trentenaires, d’autant qu’elles sont fort bien interprétées par Katie Aselton elle-même, Lake Bell (qui est également mannequin et réalisatrice) et Kate Bosworth.

Kate Bosworth dans "Black Rock"
Sarah (Kate Bosworth) dans « Black Rock »

La bonne idée du film est d’insérer le basculement dramatique au cœur d’une situation crédible : les trois amies ne tombent pas directement sur trois fous à lier, mais sur des chasseurs – anciens militaires – qu’on a de prime abord un peu de mal à cerner. La séquence de la soirée autour du feu nous fait peu à peu redouter le pire, puisque Abby (Katie Aselton) se montre très entreprenante avec le dénommé Henry (Will Bouvier), surtout après quelques verres de trop. Et ce dernier ne voudra pas entendre les « non » pourtant très clairs que la jeune femme lui opposera un peu plus tard, après quelques baisers échangés dans les sous-bois.

Jay Paulson dans "Black Rock"
Derek (Jay Paulson) dans « Black Rock »

C’est à partir de là que la situation dégénère, ce qui renvoie bien évidemment à un phénomène hélas connu : Henry et ses amis incarnent le prototype de l’homme qui ne comprend pas qu’une femme puisse flirter tout en fixant des barrières quand bon lui semble. Là où le scénario est malin, c’est que le dit Henry semble au départ des plus sympathiques et « normal », ce qui donne d’autant plus de résonance au propos.

Will Bouvier et Katie Aselton dans "Black Rock"
Henry (Will Bouvier) et Abby (Katie Aselton) dans « Black Rock »

Black Rock met donc en scène un cas de violence masculine « ordinaire » envers les femmes, ce pourquoi la lutte qui suit a évidemment une dimension féministe, au-delà du simple fait qu’elle oppose des femmes à des hommes.

Une fois passé le tournant du film, le scénario suit les codes du survival sans grande créativité mais avec un visible souci de réalisme, à l’image de cette séquence assez longue où Abby et Lou (Lake Bell) déambulent nues dans la forêt, ayant retiré leurs vêtements mouillés pour éviter l’hypothermie. Non seulement les images soulignent le côté « retour à l’état sauvage » stimulé par l’instinct de survie, mais le geste est tout simplement logique en pareille situation – or bien des films auraient fait l’impasse sur ce « détail ». On retrouve un réalisme similaire dans les scènes de combat, où la mise en scène insiste sur la difficulté de tuer et de puiser suffisamment de violence en soi pour se défendre quand on est un citoyen (en l’occurrence une citoyenne) ordinaire.

Lake Bell dans "Black Rock"
Lou (Lake Bell) dans « Black Rock »

L’efficacité des scènes de tension doit beaucoup à la justesse du jeu des comédiennes, dont les réactions et les émotions sont crédibles et authentiques. Le scénario a bien recours au cliché de la scène de réconciliation dont on se demande – comme toujours – ce qu’elle vient faire là vu le contexte (même si d’un point de vue dramatique, l’effet souhaité est évident), mais l’ensemble reste néanmoins solide, au même titre que la réalisation maîtrisée d’Aselton. On pourra toutefois regretter la caractérisation un peu simpliste des deux copains de Henry, qu’il aurait été intéressant de rendre plus ambigus ; manifestement, Mark Duplass s’est davantage concentré sur l’écriture des personnages féminins.

Bande-annonce

6 Note globale

Black Rock est un survival modeste qui ne réinvente pas la poudre, mais son propos féministe, le talent des comédiennes et le soin apporté à la mise en scène font que le résultat est un divertissement honnête. Katie Aselton n'est pas repassée derrière la caméra depuis, en revanche Lake Bell signa l'année suivante (en 2013) la sympathique comédie féministe In a World, qui remporta un certain succès public et critique. De son côté, Kate Bosworth a récemment tenu l'un des rôles principaux dans Before I Wake (2016), de Mike Flanagan (auteur de l'excellent Absentia).

FéminismeKate BosworthKatie AseltonLake BellRéalisatriceSurvival
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Léa Mysius ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman...

Vous aimerez également

  • XX Fantastique

    XX

  • Blow the Man Down Policier / Thriller

    Blow the Man Down

  • The Watermelon Woman Comédies / Comédies dramatiques

    The Watermelon Woman

Aucun commentaire

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une critique de film

Facebook

Facebook

Dernières actualités

  • Les Lueurs d’Aden

    Les Lueurs d’Aden

    7 décembre 2023
  • Chroniques du festival Chéries-Chéris 2023 : Norwegian Dream et Sans Cœur

    Chroniques du festival Chéries-Chéris 2023 : Norwegian Dream et Sans Cœur

    3 décembre 2023

Critiques les plus récentes

  • Les Lueurs d’Aden

    Les Lueurs d’Aden

    7 décembre 2023
  • Avant que les flammes ne s’éteignent

    Avant que les flammes ne s’éteignent

    23 novembre 2023

Critiques les plus consultées

Anatomie d'une chute
Affliction
Chroniques de l'Étrange Festival 2023 : "Vermines"
Deux ou trois choses que je ne sais pas d'elle
La Mort aux trousses
XX
Scarface
Lemming

Rechercher un film par thématique

  • Chronique intimiste
  • Critique sociale
  • Couples en plein doute
  • Détectives
  • Disparitions
  • Fantômes et apparitions
  • Féminisme
  • Jeux de l'amour et du hasard
  • Joies du libéralisme
  • Monstres et cie
  • Onirique
  • Politique
  • Questionnement identitaire
  • Réalisatrices
  • Récit initiatique
  • Relation vénéneuse
  • Sorcellerie
  • Transformation
  • Le travail c'est la santé

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
    • Fuites d’encre – Nouvelles
    • Entre-deux – Nouvelles
  • Contact

Dossiers cinéma

  • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    19 avril 2020
  • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    22 novembre 2018
  • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    30 mai 2018

Actualités

  • Les Lueurs d’Aden

    Les Lueurs d’Aden

    7 décembre 2023
  • Chroniques du festival Chéries-Chéris 2023 : Norwegian Dream et Sans Cœur

    Chroniques du festival Chéries-Chéris 2023 : Norwegian Dream et Sans Cœur

    3 décembre 2023
  • Bye Bye Tibériade

    Bye Bye Tibériade

    20 novembre 2023

Musique et cinéma

  • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    3 avril 2021
  • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    25 avril 2020
  • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    26 mars 2020

Recherche

Consultez l’index des critiques de films.

Sites conseillés

Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.