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Le monde du travail au cinéma : exemples de représentations

Par Bertrand Mathieux · Le 22 mai 2017

Le monde du travail a inspiré plus d’une fois le cinéma et le résultat est rarement des plus optimistes. Voici quelques exemples de films dont les protagonistes auraient mieux fait de rester dormir sous la couette.

Le travail au cinéma : des aspects psychologiques, sociaux et économiques

Le travail, c’est la santé : voilà un dicton dont nous savons tout un chacun (du moins les plus raisonnables d’entre nous) à quel point il doit être relativisé (comme beaucoup de dictons, d’ailleurs). S’il n’est bien entendu pas totalement et systématiquement faux, dans les faits le monde du travail peut générer des frustrations, des souffrances et être le cadre de manipulations et tromperies en tout genre. C’est que les qualités mais aussi les pires défauts de l’être humain s’illustrent naturellement dans l’entreprise, avec plus ou moins de discrétion et de réserve.

Le travail est aussi le reflet de la société dans laquelle il s’exerce et, à l’heure de la mondialisation, celui d’une réalité plus globale, au sein de laquelle le salarié lambda pèse de moins en moins lourd et est de plus en plus éloigné des véritables décideurs.

Dès lors, quand un cinéaste installe ses caméras à l’intérieur d’une entreprise, ou filme les impacts de celle-ci sur le quotidien d’un personnage, il peut mettre en lumière, selon les cas, des mécanismes psychologiques, économiques ou sociaux plus ou moins nuisibles (généralement, on ne fait pas un film pour dire que tout va bien).

Nous allons ici nous pencher sur quelques longs métrages qui, chacun à leur manière, donnent une image sinon cauchemardesque, du moins tourmentée et anxiogène du travail.

L’enfer de Paradis pour tous

Patrick Dewaere dans "Paradis pour tous"

Patrick Dewaere dans « Paradis pour tous »

Alain Jessua est un habitué de la critique sociale : dans Traitement de choc, il dénonçait déjà la marchandisation du bonheur et le traitement des immigrés ; dans Les Chiens, il pointait du doigt les dérives sécuritaires ainsi que la récupération politique de la peur (et de la colère) dans les quartiers sensibles. Paradis pour tous (1982) s’inscrit dans cette veine.

Alain Durieux (Patrick Dewaere, dans son dernier rôle) est un représentant en assurances totalement déprimé. Au point qu’il se jette de l’immeuble de La Mutuelle Vie, l’entreprise où il travaille. Mais les lettres de l’enseigne retiennent sa chute ; une malédiction davantage qu’un miracle. Un symbole aussi : la vie de Durieux, à défaut d’avoir de la valeur, a un prix.

Subissant un traitement novateur appelé « flashage », expérimenté par le docteur Pierre Valois (Jacques Dutronc), Durieux va sortir de la clinique dans un saisissant état de légèreté. Tout lui sera désormais prodigieusement indifférent, hormis les publicités à la télévision, les biens matériels et les primes que son employeur lui versera (Durieux, délesté de tout scrupule, devient un remarquable vendeur d’assurances).

Dans une société française gavée d’antidépresseurs, le flashage gagne peu à peu en popularité, malgré la tardive prise de conscience de son inventeur. Si le monde du travail ne représente qu’une partie de ce que dénonce le cinéaste, il est clairement ici le reflet d’une société qui a sacrifié la morale et la fraternité sur l’autel du profit. Pour devenir un employé performant, l’individu doit composer avec cette réalité – la logique consumériste et aussi la peur du chômage (nous sommes au début des années 80) faisant office de moteurs.

Une fable bien pessimiste. Pour couronner le tout, l’immense comédien Patrick Dewaere se donnera la mort, d’un coup de fusil, peu de temps avant la sortie du film (qui lui est dédié). Plus efficace – malheureusement – que son personnage en matière de suicide.

Lire la critique de Paradis pour tous

Piccoli, manager envahissant dans Une Étrange affaire

Michel Piccoli et Nathalie Baye dans "Une Étrange affaire"

Michel Piccoli et Nathalie Baye dans « Une Étrange affaire »

Louis Coline (Gérard Lanvin) est inquiet : le patron du magasin parisien pour lequel il travaille (en qualité de publicitaire) a passé l’arme à gauche et le jeune cadre ignore tout des méthodes de son successeur, comme de la place qui lui sera accordée dans la future organisation. Sur ce point, il sera rapidement rassuré : Bertrand Malair, redoutable manager incarné par Michel Piccoli, va rapidement faire de Coline une pièce maîtresse de sa stratégie commerciale (après avoir bien entendu pris soin de lui laisser croire le contraire).

Seulement voilà, l’investissement est de taille et bientôt le quotidien que le jeune homme partageait avec sa compagne Nina (Nathalie Baye) est totalement ébranlé. Réunions de travail interminables à des heures improbables ; coups de fils incessants ; sollicitations permanentes… Coline, flatté par la reconnaissance de son supérieur, rentre dans un jeu de plus en plus aliénant et ambigu (« étrange », comme le souligne le titre du film, signé Pierre Granier-Deferre) dont le meneur semble lui-même un peu perdu (C’est très important, Louis, tu sais, l’image d’un père. Ça explique tout. Ou rien. Mais même si ça n’explique rien, ça explique tout).

Une Étrange affaire (1981) décrit remarquablement bien certaines techniques de management mesquines qui s’apparentent à de la pure manipulation ; mais il illustre surtout le désarroi et la dépendance du salarié vis-à-vis de l’entreprise, à l’heure ou les rapports de force se déséquilibrent peu à peu (comme dans Paradis pour tous, nous sommes au début des années 80 et de la montée du chômage en France). Enfin, le film est complexe et nuancé sur le plan psychologique, l’ombre du père planant sur les rapports entre Louis Coline et Bertrand Malair. Un film brillant et un registre de jeu tout en fragilité et en détresse pour Gérard Lanvin, qui n’aura que trop rarement l’occasion d’explorer ces facettes par la suite (excepté dans des films comme Le Fils préféré, de Nicole Garcia).

Lire la critique d’Une Étrange affaire

Goûteur, un bien dangereux métier

Bernard Giraudeau et Jean-Pierre Lorit dans "Une Affaire de goût"

Bernard Giraudeau et Jean-Pierre Lorit dans « Une Affaire de goût » (2000)

Antoine Rivière (Jean-Pierre Lorit) enchaîne les petits boulots tout en coulant des jours tranquilles avec sa petite amie Béatrice (Florence Thomassin), vendeuse de journaux. Il croise un jour la route d’un riche homme d’affaires nommé Frédéric Delamont (Bernard Giraudeau). Delamont s’ennuie ; plus rien ne le surprend et socialement, il ne peut pas monter plus haut. Antoine, par contre, entrevoit la possibilité de grimper rapidement quelques marches de l’échelle sociale lorsque Delamont lui propose un bien curieux poste : celui de goûteur particulier. Les papilles raffinées d’Antoine aideront son nouveau patron à choisir les meilleurs plats lors de ses nombreux dîners d’affaires, en échange d’une généreuse rémunération.

Rapidement, ce « métier » qu’Antoine cache à tous ses proches (se présentant comme un conseiller stratégique) prend une dimension démesurée dans le quotidien du jeune homme. C’est que Delamont le veut partout, tout le temps, ou presque, et leur relation devient étrangement fusionnelle. Béatrice tente bien de tirer la sonnette d’alarme, en vain : la pente empruntée par les deux zigotos est de plus en plus dangereuse et glissante. Delamont est aux manettes mais son calme apparent masque un profond vertige ; quant à Antoine, tour à tour flatté et rejeté, il devient complètement dépendant, guettant avidement le moindre signe de reconnaissance de son employeur.

Une Affaire de goût (de Bernard Rapp) décrit avec beaucoup de finesse une relation tordue et ambigüe (on soupçonne un désir non avoué entre les deux protagonistes), qui à certains égards n’est pas sans rappeler celle entre Louis Coline et Bertrand Malair (dans ses mécanismes et dans ses conséquences, sur la vie privée notamment). Parallèlement à sa dimension psychologique, le film est aussi une fable sociale : c’est l’appât du gain et la quête d’un « meilleur » statut qui plonge Antoine dans la toile de son richissime prédateur. Une leçon à retenir : à choisir, écoutez les conseils d’une vendeuse de journaux plutôt que ceux du premier millardaire venu – vous gagnerez peut-être moins d’argent, mais vous vous porterez bien mieux.

Lire la critique d’Une Affaire de goût

La dure loi du marché selon Jean-Marc Moutout

Cylia Malki et Jérémie Renier dans "Violence des échanges en milieu tempéré"

Cylia Malki et Jérémie Renier dans « Violence des échanges en milieu tempéré »

Pas de relation bizarre ou de métaphore fantastique ici : Violence des échanges en milieu tempéré (2003) est un pur film social, qui décrit une réalité économique avec un parti pris, certes, mais aussi un évident souci de réalisme (l’approche est comparable à celle de l’excellent Ressources humaines, de Laurent Cantet, sorti 4 ans plus tôt).

Dans ce long métrage du trop rare Jean-Marc Moutout, nous suivons le parcours d’un jeune provincial nommé Philippe Seigner (Jérémie Renier), qui vient d’intégrer un cabinet d’audit. Récemment diplomé, Philippe débute dans le métier ; aussi quand son supérieur Hugo Paradis (Laurent Lucas) lui demande d’auditer la société Janson Metal Industrie, localisée à la Défense, Philippe veut faire les choses bien.

Au début, Philippe est sur un nuage : un premier travail prometteur ; la découverte de Paris et, cerise sur le gâteau, une relation amoureuse naissante avec la belle Eva (Cylia Malki). Mais quand il découvre que sa tâche va en grande partie consister à recommander un plan social massif, lié au rachat de Janson Metal Industrie par un grand groupe, le jeune homme est pris d’un cas de conscience. Eva, quant à elle, n’est pas emballée de voir en son amoureux un énième pantin du capitalisme moderne.

Les deux tourteraux auront bon aller faire du vélo en Bretagne pour y respirer un peu d’insousciance, la loi du marché et le carriérisme ramèneront vite Philippe sur des routes moins bucoliques.

Moutout construit à merveille ce récit initiatique engagé, qui dépeint intelligemment un monde du travail où l’employé, dans le contexte de la mondialisation et des concentrations des entreprises, est plus que jamais le dindon de la farce.

On notera le nom amusant du manager cynique incarné par Laurent Lucas : « Paradis », soit le même terme – et la même ironie – que dans Paradis pour tous. La boucle est bouclée.

Lire la critique de Violence des échanges en milieu tempéré

Conclusion

Les films abordés dans ce dossier témoignent d’approches tantôt similaires (ou du moins comparables), tantôt bien distinctes.

Ainsi Violence des échanges en milieu tempéré s’inscrit clairement (et brillamment) dans la veine du cinéma social et engagé, illustrant avant tout une réalité économique (les concentrations d’entreprise, les plans sociaux, la mondialisation), même si le talentueux Jean-Marc Moutout soigne tout particulièrement le profil psychologique des différents personnages et parvient à insuffler une véritable dimension romanesque.

Une Étrange affaire s’attaque plus spécifiquement au phénomène d’harcèlement au travail et aux méthodes de management les plus manipulatoires. Mais l’intérêt du film réside également dans l’ambiguïté et la complexité de la relation entre les personnages incarnés par Gérard Lanvin et Michel Piccoli. Cette relation repose certes sur leur rapport hiérarchique (et reflète donc à ce titre une réalité plus globale dans l’entreprise), mais aussi sur des mécanismes psychologiques propres à chacun d’eux.

Une Affaire de goût se rapproche d’Une Étrange affaire en ce sens que la narration se concentre sur un rapport pervers et ambigu entre deux individus, que l’on retrouve une dimension psychologique omniprésente ainsi que des notions de dépendance et de manipulation. Le vertige homosexuel est nettement plus évident (si tenté qu’il existe dans Une Étrange affaire : c’est peu probable) même s’il reste suggéré. Le film ne s’intéresse pas vraiment au monde du travail en tant que tel, pas plus qu’il n’illustre une réalité économique précise ; néanmoins, il montre comment le souci de faire carrière, de gagner plus d’argent, de progresser socialement peut être destructeur pour l’équilibre et l’épanouissement personnels.

Enfin, Paradis pour tous est peut-être le film le plus radical à sa façon, en ce sens que la critique du monde du travail s’inscrit dans le cadre d’une charge plus globale contre la société de consommation. Le flashage pratiqué sur Dewaere peut au fond se voir comme le symbole d’un lavage de cerveau bien réel, destiné à produire le parfait consommateur, doublé d’un salarié docile. Si on pousse l’analyse jusqu’au bout, on pourrait presque affirmer que la fable d’Alain Jessua illustre l’échec d’une civilisation…

Quelles que soient leurs différences (plus ou moins grandes), tous ces films présentent néanmoins des points communs importants. D’abord, le travail confronte l’individu à une réalité plus globale (économique et politique) qui le dépasse largement et sur laquelle il n’a pas de prise ; ensuite, le travail est le cadre de rapports de dépendance (à des personnes ou à un système) plus ou moins aliénants.

Enfin, les personnages de ces quatre films perdent tous, au fil de leur parcours professionnel tourmenté, une part d’eux-mêmes. À bon entendeur…

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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

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