Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
Julie Delpy et Adam Goldberg dans "Two Days in Paris"
Comédies / Comédies dramatiques 0

Two Days in Paris

Par Bertrand Mathieux · Le 21 décembre 2016

Film de Julie Delpy
Année de sortie : 2006
Pays : France, Allemagne
Scénario et montage : Julie Delpy
Photographie : Lubomir Bakchev
Avec : Julie Delpy, Adam Goldberg, Marie Pillet, Albert Delpy, Daniel Brühl, Aleksia Landeau, Alexandre Nahon

Marion: It’s a pretty minor event. Don’t you think?
Jack: I would actually say it’s not a minor event… if you wanna start talking in the grander political scheme of things. If you think about it, it was a blowjob after all, that brought down America’s last chance at a healthy democracy.

Avec Two Days in Paris, Julie Delpy signe un long métrage à la fois léger et mordant, qui détourne les codes de la comédie romantique avec une fraîcheur communicative.

Synopsis du film

Marion (Julie Delpy) a grandi en France mais vit désormais à New York avec son petit ami Jack (Adam Goldberg). De retour d’un voyage en Italie, tous deux décident de passer deux jours à Paris, chez les parents de Marion (Marie Pillet et Albert Delpy).

Très rapidement, la tension s’installe et les sujets de dispute se multiplient entre Marion et Jack. Leur séjour parisien s’annonce compliqué…

Critique de Two Days in Paris

Jack: This isn’t Paris. This is hell.

Deux amoureux, de passage à Paris, s’aiment, s’engueulent, se réconcilient… À partir de cette situation de base, on peut imaginer une comédie un peu fade donnant à la capitale française des airs de carte postale, ou encore un énième film bavard et un peu poseur sur les turpitudes de la vie de couple. Mais voilà, Julie Delpy est à l’écriture et derrière la caméra (devant aussi, d’ailleurs), et son style dynamite naturellement ce genre de stéréotypes.

Avec un budget certes plus important que pour son premier long, sorti cinq plus tôt (il faut dire que Looking for Jimmy a couté 5000 dollars seulement), mais néanmoins très modeste, la réalisatrice et scénariste mise sur l’énergie et la spontanéité. Les dialogues – crus, drôles et bien ciselés – fusent allègrement, lancés par des personnages truculents, tous bien définis, et composés par les différents comédiens avec un plaisir visible à l’écran.

La mise en scène et le montage adoptent une vivacité similaire : Julie Delpy cherche ici davantage à saisir la dynamique entre les comédiens qu’à faire de jolis plans bien léchés (un partis pris qu’on ne retrouvera pas sur son long métrage suivant, La Comtesse, volontairement plus travaillé sur le plan esthétique). S’il n’est pas exclu que le budget du film ait eu une influence sur ce choix, celui-ci s’avère en l’occurrence des plus cohérents, et contribue largement au charme et au caractère de Two Days in Paris.

Julie Delpy et Adam Goldberg dans "Two Days in Paris"

Julie Delpy et Adam Goldberg dans « Two Days in Paris »

Le duo Julie Delpy – Adam Goldberg fonctionne à merveille : on croit instantanément à leur couple. Delpy s’est amusée à les plonger tous deux dans un Paris dont elle exacerbe volontiers certains travers, se jouant des clichés pas toujours flatteurs que l’on associe, parfois à raison (It’s a cliché but it’s true, répond Jack à des touristes américains qui lui font remarquer l’impolitesse des français), à cette ville dans laquelle la franco-américaine a grandi, et qu’elle filme avec un touchant mélange de tendresse et d’acidité.

C’est que l’on aime les gens et les choses avec leurs qualités et défauts – cette morale simple mais vraie, qui s’applique au couple dans le film, vaut également pour Paris comme pour la quasi-totalité des personnages, à quelques exceptions près (dont le chauffeur de taxi raciste interprété par Ludovic Berthillot). On appréciera au passage la manière dont le film parodie affectueusement les mœurs françaises (la moitié des personnages français ne parlent pratiquement que de sexe !).

Two Days in Paris fait partie de ces films où l’on sent que l’auteur nous invite un peu dans son monde, avec ses références à la fois culturelles, personnelles et sa dimension intime. Marion est d’ailleurs manifestement l’alter ego de Julie Delpy, et si ses parents sont des personnages fictifs (en partie du moins), ils sont interprétés par les véritables parents de la cinéaste, à savoir les comédiens Marie Pillet et Albert Delpy (lequel reprendra son rôle de père « rabelaisien » cinq ans plus tard dans Two Days in New York, qui forme un diptyque avec Two Days in Paris). Leurs répliques souvent grossières et politiquement incorrectes ne les rend pas moins attachants pour autant (au contraire), et visent notamment à créer un décalage comique (et culturel) avec Jack, cet américain plutôt prude et réservé qu’Adam Goldberg incarne fort bien.

Julie Delpy, Adam Goldberg et Albert Delpy dans "Two Days in Paris"

Julie Delpy, Adam Goldberg et Albert Delpy dans « Two Days in Paris »

C’est aussi un film qui, par le biais de nombreux petits détails, s’inscrit dans son époque. Par exemple, Jack a peur de prendre le métro ; une angoisse évidemment post-11 septembre que Marion tente d’apaiser en lui expliquant qu’il n’y a aucun risque d’attentat à Paris. Réplique à laquelle les événements de 2015 donnent bien entendu une résonance toute particulière…

Tout cela est alerte, vif, pertinent et drôle. Coté musique, le bon goût est de mise, puisque l’on entend entre autres Boris Vian, Nouvelle Vague (la chanson Lalala, interprétée et co-écrite par Julie Delpy elle-même), Brigitte Fontaine (C’est pas d’ma faute), Bertrand Burgalat et Arthur H (en featuring sur un morceau d’Adanowsky).

7.5 Note globale

Two Days in Paris est l'exemple même d'un cinéma d'auteur indépendant à la fois divertissant et intelligent, personnel et généreux, léger mais pas superficiel. En 2009, Julie Delpy se livrera à un exercice très différent (tant sur le fond que sur la forme) avec La Comtesse, un film en costumes basé sur la vie d'Elizabeth Báthory, avant de revenir à des films plus intimistes en 2011 (Le Skylab, en partie autobiographique) et 2012 (Two Days in New York, la suite de Two Days in Paris). Elle prépare actuellement My Zoe, dont le tournage débutera au printemps 2017.

Adam GoldbergAlbert DelpyChronique intimisteJulie DelpyMarie PilletRéalisatrice
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

Vous aimerez également

  • Two Days in New York Comédies / Comédies dramatiques

    Two Days in New York

  • Bergman Island Comédies / Comédies dramatiques

    Bergman Island

  • Leur Algérie Documentaire

    Leur Algérie

Aucun commentaire

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une critique de film

Facebook

Facebook

Dernières actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022

Critiques les plus récentes

  • Petite fleur

    Petite fleur

    21 mars 2023
  • Les Petits câlins

    Les Petits câlins

    25 février 2023

Critiques les plus consultées

Le Troisième homme
Snow Therapy
Wounds
Carnivores
La Moustache
L'Apparition
Scarface
The Woman

Rechercher un film par thématique

  • Chronique intimiste
  • Critique sociale
  • Couples en plein doute
  • Détectives
  • Disparitions
  • Fantômes et apparitions
  • Féminisme
  • Jeux de l'amour et du hasard
  • Joies du libéralisme
  • Monstres et cie
  • Onirique
  • Politique
  • Questionnement identitaire
  • Réalisatrices
  • Récit initiatique
  • Relation vénéneuse
  • Sorcellerie
  • Transformation
  • Le travail c'est la santé

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact

Dossiers cinéma

  • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    19 avril 2020
  • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    22 novembre 2018
  • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    30 mai 2018

Actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022
  • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    12 décembre 2022

Musique et cinéma

  • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    3 avril 2021
  • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    25 avril 2020
  • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    26 mars 2020

Recherche

Consultez l’index des critiques de films.

Sites conseillés

Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.