Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
Ike Barinholtz et Tiffany Haddish dans "The Oath"
Comédies / Comédies dramatiques 0

The Oath

Par Bertrand Mathieux · Le 3 juillet 2019

Film d’Ike Barinholtz
Année de sortie : 2018
Pays : États-Unis
Scénario : Ike Barinholtz
Photographie : Cary Lalonde
Montage : Jack Price
Musique : Bret Mazur, Cliff Eidelman
Avec : Ike Barinholtz, Tiffany Haddish, Nora Dunn, Chris Ellis, Jon Barinholtz, Meredith Hagner, Carrie Brownstein, Billy Magnussen, John Cho

The Oath est un mélange de comédie noire et de satire politique qui parvient à articuler un discours à la fois engagé et non dépourvu de nuances.

Synopsis du film

Dans un futur proche, aux États-Unis. En réponse à de nombreux mouvements contestataires, le gouvernement fédéral propose aux citoyens de signer un document témoignant de leur allégeance à la nation. La signature, non obligatoire, est possible jusqu’au jour du Black Friday, au lendemain de Thanksgiving.

Chris (Ike Barinholtz) et Kay (Tiffany Haddish), mari et femme, sont bien décidés à ne pas signer ce document qu’ils jugent absurde, malgré les pressions que semblent subir les citoyens réfractaires.

Pour fêter Thanksgiving, ils reçoivent les parents ainsi que la sœur et le frère de Chris, accompagnés de leur conjoints respectifs. Rapidement, les désaccords politiques affleurent et créent une tension grandissante, qui culmine avec la visite inattendue de deux agents du gouvernement, Peter (John Cho) et Mason (Billy Magnussen). La situation va rapidement dégénérer…

Critique de The Oath

C’est l’élection du controversé Donald Trump comme président des États-Unis, à l’automne 2017, qui a été le point de départ du script de The Oath. Peu de temps après l’élection, Ike Barinholtz – dont les idées se situent de toute évidence plutôt du côté démocrate – a constaté à différentes occasions (y compris celle d’un repas de famille visiblement houleux) que cet événement créait une tension et une division très fortes au sein de la société américaine, probablement davantage que les précédentes élections ne l’avaient fait (tout simplement parce que la politique, mais aussi la personnalité et le comportement de Trump divisent particulièrement). Il a donc eu l’idée, pour son premier film comme réalisateur (on le connait initialement pour sa participation à des spectacles et films majoritairement comiques), d’une comédie dystopique explorant ce phénomène de division et ses différents impacts aussi bien à l’échelle collective qu’intime et familiale.

À partir du fameux serment (« oath ») auquel fait directement référence le titre du film, le cinéaste (mais aussi scénariste et interprète principal) entreprend de montrer les différentes positions, plus ou moins assumées, que les membres d’une famille américaine adoptent à son égard.

La réussite de The Oath tient à plusieurs choses. D’abord, le film n’est pas binaire ; par exemple, le démocrate convaincu incarné par Barinholtz, s’il reflète très probablement la sensibilité politique de l’auteur, est régulièrement égratigné par le scénario, notamment quand il se montre plus ou moins incapable de respecter les opinions d’autrui (quand elles divergent des siennes) ou encore quand il en vient, face à des circonstances extrêmes, à envisager des solutions qui le rapprochent, fort ironiquement, des attitudes (violentes) qu’il est le premier à condamner d’ordinaire.

Autour de lui gravitent des personnages tantôt truculents (voire volontairement assez caricaturaux, mais toujours crédibles), tantôt plus nuancés (à l’image de Kai, la femme de Chris, très bien interprétée par Tiffany Haddish), tandis que Barinholtz parvient à concocter un huis clos équilibré qui amuse le spectateur tout en dégageant, par moment, une véritable tension ; et le fait que le film fonctionne sur ces deux registres n’est pas le moindre de ses atouts.

Au final, The Oath illustre les contradictions des uns et des autres tout en critiquant, de façon assez explicite, l’atteinte à la liberté d’expression et un certain patriotisme primaire dont Trump a régulièrement témoigné (par exemple, quand il a pointé du doigt le joueur de football Colin Kaepernick pour être resté assis, en signe de protestation, pendant l’hymne national). Sans laisser un souvenir mémorable, le film, maîtrisé en termes de rythme, de ton et de mise en scène, s’affirme donc comme un divertissement plutôt malin, qui incite à suivre les prochaines réalisations de son auteur.

6.5 Note globale

Pour son premier film comme réalisateur, Ike Barinholtz réussit, avec The Oath, à exprimer son esprit critique à l'égard de la présidence américaine actuelle, tout en pointant intelligemment les contradictions et les difficultés à communiquer propres à chaque citoyen, indépendamment de sa sensibilité politique.

Critique socialeIke BarinholtzPolitiqueTiffany Haddish
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

Vous aimerez également

  • La Porte du paradis Western

    La Porte du paradis

  • Severance Horreur

    Severance

  • Les Étendues imaginaires Policier / Thriller

    Les Étendues imaginaires

Aucun commentaire

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une critique de film

Facebook

Facebook

Dernières actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022

Critiques les plus récentes

  • Ashkal

    Ashkal

    28 janvier 2023
  • Wekufe

    Wekufe

    26 janvier 2023

Critiques les plus consultées

L'Apparition
PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador
Ashkal
The Woman
XX
Moloch
Resurrection
Blue Velvet

Rechercher un film par thématique

  • Chronique intimiste
  • Critique sociale
  • Couples en plein doute
  • Détectives
  • Disparitions
  • Fantômes et apparitions
  • Féminisme
  • Jeux de l'amour et du hasard
  • Joies du libéralisme
  • Monstres et cie
  • Onirique
  • Politique
  • Questionnement identitaire
  • Réalisatrices
  • Récit initiatique
  • Relation vénéneuse
  • Sorcellerie
  • Transformation
  • Le travail c'est la santé

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact

Dossiers cinéma

  • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    19 avril 2020
  • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    22 novembre 2018
  • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    30 mai 2018

Actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022
  • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    12 décembre 2022

Musique et cinéma

  • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    3 avril 2021
  • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    25 avril 2020
  • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    26 mars 2020

Recherche

Consultez l’index des critiques de films.

Sites conseillés

Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.