Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
Jennifer Lawrence dans "Mother!"
Horreur 0

Mother!

Par Bertrand Mathieux · Le 12 septembre 2017

Film de Darren Aronofsky
Année de sortie : 2017
Pays : États-Unis
Scénario : Darren Aronofsky
Photographie : Matthew Libatique
Montage : Andrew Weisblum
Musique : Jóhann Jóhannsson
Avec : Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris, Michelle Pfeiffer

Avec Mother!, Darren Aronofsky explore des thèmes récurrents dans son cinéma avec une habileté technique évidente mais aussi, et c’est là où le bât blesse, un manque de finesse embarrassant.

Synopsis du film

Une jeune femme (Jennifer Lawrence) et son mari écrivain (Javier Bardem) vivent dans une grande maison isolée. Elle s’occupe de la restauration de la demeure, qui a été ravagée par un incendie, tandis qu’il essaie, sans résultats, d’écrire son prochain roman.

Ils reçoivent un soir la visite d’un homme de passage (Ed Harris), qui se présente comme un médecin. C’est le début d’un long cauchemar pour la jeune femme, dont la tranquillité va être bouleversée par une succession d’invités tous plus indésirables les uns que les autres…

Critique de Mother!

AVERTISSEMENT : la critique ci-dessous donne certaines indications sur le développement du film.

La sortie de Mother!, le dernier film de Darren Aronofsky, était d’autant plus attendue que la campagne promotionnelle organisée autour du film avait de quoi aiguiser les impatiences. Une affiche choc diffusée le jour de la fête des mères (aux États-Unis) avait fait son petit effet, tandis que la bande-annonce (comme souvent trop explicite sur le contenu du film) trahissait une atmosphère paranoïaque et anxiogène qui n’était pas sans évoquer le très réussi Black Swan (2010), du même réalisateur. Quant au casting, il ajoutait à l’envie de découvrir Mother! puisqu’il comprend Jennifer Lawrence (l’actuelle compagne du metteur en scène), Javier Bardem, Ed Harris et Michelle Pfeiffer. Soit des acteurs éminemment talentueux et dont certains – comme Pfeiffer mais aussi Javier Bardem – se sont fait plutôt discrets ces dernières années ; on se faisait donc une joie de les retrouver, qui plus est devant la caméra d’un cinéaste talentueux.

Le film nous place rapidement dans un terrain connu, si du moins l’on est familiarisé avec une partie de l’oeuvre de son auteur. On retrouve en effet d’emblée des ingrédients présents, par exemple, dans Black Swan, à savoir une héroïne qui semble psychologiquement instable (le Polanski de Rosemary’s Baby ne paraît pas très loin, même si au final les deux films n’ont aucun rapport) et aussi l’idée d’une œuvre en gestation (dans Black Swan, il s’agit d’une nouvelle version du Lac des Cygnes et dans Mother!, du prochain roman de l’écrivain incarné par Javier Bardem). Le point de vue toutefois est différent : si The Wrestler et Black Swan sont montrés depuis le point de vue de la personne qui créé, qui fabrique en quelques sortes, ce n’est pas le cas dans Mother! puisque le film adopte celui de l’épouse – et muse – de l’écrivain, interprétée par Jennifer Lawrence.

Jennifer Lawrence et Javier Bardem dans "Mother!"

Jennifer Lawrence et Javier Bardem dans « Mother! »

Bande son très travaillée, volontairement inconfortable ; caméra vacillante ; éclairage inquiétant ; décors lugubres : en termes de mise en scène, tout est fait pour renforcer le climat oppressant qui s’instaure dès l’arrivée saugrenue du couple campé par Ed Harris et Michelle Pfeiffer, climat dont l’étrangeté prend très vite des proportions… considérables. Car autant le dire d’emblée, Mother! ne fait pas franchement dans la dentelle et s’il y a certes un phénomène de progression, on peut dire que la tension et la bizarrerie atteignent rapidement un niveau assez élevé. C’est un parti pris davantage qu’une maladresse – car Aronofsky sait parfaitement ce qu’il fait -, mais il n’en reste pas moins que les nerfs et l’implication émotionnelles du spectateur pourront se retrouver anesthésiés par ce processus, en ce sens qu’une montée en tension est toujours (du moins souvent) plus efficace lorsqu’elle adopte une évolution plus subtile, plus dosée, plus discrète que ce que l’on nous donne à voir ici.

Le point de départ rocambolesque pousse logiquement le réalisateur (et scénariste) à aller très loin dans l’hystérie et la démesure dans la dernière partie du film, pour – paradoxalement – ne susciter que peu de réactions. La faute, sans doute, non seulement au mécanisme un peu grossier évoqué à l’instant, mais surtout à un récit qui privilégie la démonstration à l’émotion. Or comme le disait si bien Samuel Fuller dans Pierrot le fou (1965) de Jean-Luc Godard (dont le biopic sortira cette même semaine sur les écrans), le cinéma, […], en un seul mot, c’est l’émotion.

Si Mother! aborde, comme d’autres films de son auteur, le thème de la création – illustrant sa dimension destructrice, conflictuelle, torturée à travers une trame largement allégorique -, et comporte des références religieuses et mythologiques (la mythologie grecque en particulier) qui n’étonnent guère chez le réalisateur de Noé (2014) et The Fountain (2006), il le fait d’une manière assez peu subtile, aussi bien dans son fond (la création naît du chaos, de la douleur, de la destruction, etc. : cette idée n’est pas d’une grande originalité) que dans sa forme, particulièrement outrancière.

Black Swan nous touchait avant tout de par sa protagoniste sensible et consistante, qui suscitait une réelle empathie. À l’inverse, il n’y a pas de personnages à proprement parler dans Mother! : que des symboles qui s’agitent au sein d’une imagerie maîtrisée et réfléchie mais, surtout, un peu vaine.

Bande-annonce de Mother!

4 Note globale

Si brillant soit-il sur le plan de l'exécution, Mother! s'avère être au final un film assez pompeux qui exprime des idées éculées sur l'art et sur la création. Désamorcée par un récit peu progressif et des personnages désincarnés, la tension visiblement recherchée finit ainsi par se replier sur elle-même. Sans doute parce que le cinéaste a trop cherché, ici, à démontrer son propos et à impressionner le spectateur plutôt qu'à donner vie à une histoire et des personnages. Or cette démarche, si on ne questionnera pas sa sincérité en l'occurrence, produit rarement de très bons résultats...

Darren AronofskyEd HarrisJavier BardemJennifer LawrenceMichelle Pfeiffer
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

Vous aimerez également

  • Une affiche choc pour « Mother! », le prochain film d’Aronofsky Actualités

    Une affiche choc pour « Mother! », le prochain film d’Aronofsky

Aucun commentaire

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une critique de film

Facebook

Facebook

Dernières actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022

Critiques les plus récentes

  • Petite fleur

    Petite fleur

    21 mars 2023
  • Les Petits câlins

    Les Petits câlins

    25 février 2023

Critiques les plus consultées

Notre histoire
Le Troisième homme
Elle
La Moustache
Wounds
Sueurs froides
Nue propriété
Les chroniques de Pauline Kael

Rechercher un film par thématique

  • Chronique intimiste
  • Critique sociale
  • Couples en plein doute
  • Détectives
  • Disparitions
  • Fantômes et apparitions
  • Féminisme
  • Jeux de l'amour et du hasard
  • Joies du libéralisme
  • Monstres et cie
  • Onirique
  • Politique
  • Questionnement identitaire
  • Réalisatrices
  • Récit initiatique
  • Relation vénéneuse
  • Sorcellerie
  • Transformation
  • Le travail c'est la santé

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact

Dossiers cinéma

  • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    19 avril 2020
  • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    22 novembre 2018
  • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    30 mai 2018

Actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022
  • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    12 décembre 2022

Musique et cinéma

  • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    3 avril 2021
  • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    25 avril 2020
  • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    26 mars 2020

Recherche

Consultez l’index des critiques de films.

Sites conseillés

Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.