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Florence Pugh dans "Midsommar"
Horreur 0

Midsommar

Par Bertrand Mathieux · Le 2 août 2019

Film d’Ari Aster
Pays : États-Unis, Suède
Année de sortie : 2019
Scénario : Ari Aster
Photographie : Pawel Pogorzelski
Montage : Lucian Johnston
Musique : Bobby Krlic
Avec : Florence Pugh, Jack Reynor, William Jackson Harper, Vilhelm Blomgren, Will Poulter

Simon: So we just going to ignore the bear then?

Un an après l’effrayant Hérédité, Ari Aster propose un nouveau film horrifique d’une grande maîtrise formelle, à la fois distinct de son prédécesseur tout en partageant avec lui une approche et certaines thématiques communes.

Synopsis du film

Dani Ardor (Florence Pugh), une jeune étudiante, perd brutalement sa sœur aînée et ses parents. Son petit ami Christian Hughe (Jack Reynor) tente de la soutenir, souvent maladroitement. Lors d’une soirée, elle apprend que Christian a prévu de partir en Suède avec des amis qui, comme lui, sont étudiants en anthropologie ; un étudiant suédois qu’ils connaissent bien, Pelle (Vilhelm Blomgren), leur a en effet proposé de rendre visite à sa famille, qui vit dans une sorte de communauté secrète en plein cœur de la campagne suédoise.

Pour se rattraper de ne pas lui avoir parlé plus tôt de ce projet, Christian propose à Dani de les accompagner, et celle-ci accepte.

Pour les jeunes gens, c’est le début d’un étrange voyage…

Critique de Midsommar

En 2018, Hérédité s’était rapidement imposé comme un film d’épouvante exigeant, dont les qualités esthétiques et le récit malin et tortueux avaient séduit au-delà des seuls amateurs d’un genre qui, si passionnant et riche soit-il, est malheureusement encombré par une pléiade de produits formatés et de franchises prévisibles. Par moment, Hérédité convoquait l’ombre d’un Polanski mais pour autant, il portait bel et bien la marque d’un auteur de caractère, davantage soucieux de proposer une expérience singulière (et perturbante) aux spectateurs que d’enchaîner les références et les facilités de mise en scène.

On dit souvent que réussir son deuxième film n’est pas chose facile, or avec Midsommar, Aster est parvenu à la fois à se renouveller (le cadre et l’histoire diffèrent grandement de ceux de Hérédité) tout en dessinant, déjà, un parcours cohérent, avec un style identifiable et des thématiques récurrentes.

En effet le film s’ouvre, comme le précédent, sur un deuil familial qui exerce un impact fondamental sur l’évolution de la protagoniste et le déroulement du scénario. Chez Aster, l’horreur commence donc toujours par une tragédie intime qui, d’une certaine façon, expose celles et ceux qui y sont confrontés à divers tourments et menaces, lesquels semblent presque être les échos, les conséquences dérangés et exacerbés de cet événement initial. Dans le cinéma fantastique et d’horreur, ce lien entre l’intimité des personnages et la dimension horrifique du récit est plus ou moins perceptible selon les cas, mais c’est souvent lui qui donne la majeure partie de sa force à l’histoire (l’horreur, quand elle ne fait pas résonner une peur intime, est souvent superficielle et un peu gratuite, même si elle peut être divertissante).

Midsommar prend ensuite une direction bien différente de celle d’Hérédité en s’aventurant sur les sentiers ruraux et inquiétants de la folk horror, sous-genre qui comporte des références précieuses telles que The Wicker Man (Robin Hardy, 1973), pour citer l’une des plus célèbres. Comme le film précité mais d’une façon distincte et avec des enjeux dramatiques très différents, Midsommar propose une variation sur le thème des croyances collectives, des rituels (longuement décrits, d’où l’aspect en partie anthropologique du récit), de la manipulation et de l’annihilation de la volonté et de la morale individuelles, thèmes en soi classiques mais toujours aussi effrayants (car renvoyant à des phénomènes bien réels) et particulièrement bien traités en l’occurrence (puisque mis en perspective avec le sentiment de deuil éprouvé par l’héroïne).

Une fois que le film s’est bel et bien inscrit dans le registre de l’horreur folk, tout le talent d’Aster est de parvenir à maintenir l’attention du spectateur malgré une trame principale en partie prévisible. Les raisons de cette réussite reposent sur plusieurs facteurs.

On soulignera d’abord les indéniables qualités immersives du film : le cadre (dans le sens du plan de caméra) excelle dans l’art complexe de rendre compte du point de vue des personnages principaux, tandis que le travail sur les couleurs, l’espace et la lumière (éclatante, très loin de certains clichés du genre) permet d’offrir une expérience hautement sensorielle, quasi hypnotique, au spectateur ; l’environnement, et tout ce qui le traverse, est en effet pratiquement palpable à l’écran.

Ensuite, et c’est un point commun qu’il partage avec Hérédité, Midsommar parvient régulièrement à glisser un élément surprenant (souvent choquant) au sein de son développement relativement balisé par les conventions inhérentes à cette typologie de récit. Et enfin, la plume d’Ari Aster se révèle une nouvelle fois très précise en ce qui concerne la caractérisation des différents personnages (point faible de nombreux films de genre), incarnés d’ailleurs par d’excellents comédiens (Florence Pugh est particulièrement impressionnante).

Le couple dysfonctionnel qu’incarnent Florence Pugh et Jack Reynor à l’écran représente de son côté un exemple typique de relation amoureuse illusoire, presque absurde (tant leur incompatibilité est évidente) quoique tout à fait crédible. Ari Aster a d’ailleurs prétendu dans une interview donnée au magazine Première que Midsommar était avant tout, selon lui (précision importante), un film de rupture. Certains y verront autre chose, ou plusieurs choses à la fois ; ce n’est d’ailleurs pas très important. Le film ne fournit pas de grille de lecture, pas plus qu’il ne cherche à articuler un message ou un commentaire précis. Il laisse au spectateur le soin de composer avec le chaos, la douleur, la folie qu’il lui donne à voir. C’est une autre de ses qualités.

8 Note globale

Midsommar confirme, après Hérédité, la capacité qu'Ari Aster a de mettre en perspective des schémas horrifiques avec l'expérience intime de ses personnages, le tout avec un sens aigu de l'immersion.

Ari AsterDeuilEnvironnement déstabilisantFlorence PughFolk horrorJack ReynorVilhelm BlomgrenWill PoulterWilliam Jackson Harper
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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

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