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Sylvie Fennec dans "Midi Minuit" de Pierre Philippe
Horreur 1

Midi minuit

Par Bertrand Mathieux · Le 24 mai 2012

Film de Pierre Philippe
Année de sortie : 1970
Pays : France
Scénario : Pierre Philippe
Photographie : Pierre Willemin
Montage : Hélène Arnal
Avec : Sylvie Fennec, Béatrice Arnac, Daniel Emilfork, Jacques Portet, Laurent Vergez, Patrick Jouané, Véronique Lucchesi, Kosta

Elsa : Je ne connais pas de pompiste plus sentimental dans tout le département.

Projeté récemment dans le cadre d’un cycle dédié au cinéma fantastique français à la Cinémathèque française, Midi minuit, de Pierre Philippe, est un bis espiègle, aux personnages et aux dialogues truculents.

Synopsis de Midi minuit

Hélène et Jacques, un couple de citadins, rendent visite à Laurent, que Jacques a connu aux Beaux-Arts. Il vit avec ses parents (Robert et Elsa Lorrain) dans un manoir situé dans les Baux-de-Provence.

Rapidement, Hélène réalise que la famille Lorrain a de curieuses et déroutantes habitudes : Robert passe ses nuits enchaîné dans une dépendance du manoir, tandis qu’Elsa, véritable croqueuse d’hommes, se livre à des jeux sadiques avec ses amants.

Hélène est d’autant plus inquiète que les journaux locaux font état des actes criminels d’un mystérieux assassin…

Critique du film

Passionné par le cinéma épique allemand et soviétique et se sentant en décalage avec le cinéma français des années 60, l’auteur de chansons, écrivain et cinéaste Pierre Philippe perçut dans le cinéma bis – une expression dont il revendique la paternité – l’opportunité de s’exprimer librement.

C’est donc naturellement que son premier long métrage, Midi minuit (titre faisant référence à une salle de cinéma spécialisée dans le fantastique), se présente comme un hommage parodique à un genre qui était déjà très dédaigné à l’époque (fin des années 60) en France. Un genre dont le réalisateur détourne d’ailleurs volontiers les codes, ne serait-ce que dans le choix d’un décor naturel – les Baux de Provence – inhabituel dans ce type de films.

Disposant d’un budget dérisoire, Philippe boucle la plupart des scènes en une ou deux prises. Ce manque de moyens est évidemment visible à l’écran, que ce soit à travers des enchaînements bancals ou un jeu parfois approximatif ; mais pas question d’y voir ici un frein quelconque, le charme du film étant indissociable de son côté fauché et artisanal.

Daniel Emilfork dans "Midi minuit"

Robert Lorrain (Daniel Emilfork) jouant Ivan le Terrible dans « Midi minuit »

Humilité et bonnes intentions ne suffisent pas à faire un film ne serait-ce que regardable, or Midi minuit se regarde justement avec plaisir, pour peu que l’on porte au genre suffisamment d’affection ou simplement que l’on n’attende pas systématiquement du cinéma une forte rigueur technique et artistique – même si le film réserve quelques plans plutôt bien pensés. Ce plaisir tient à plusieurs choses : au charme des paysages ensoleillés de la Provence, aux personnages hauts en couleur, aux dialogues truculents, à des comédiens drôles et attachants (dont la très jolie Sylvie Fennec) ainsi qu’au regard espiègle du metteur en scène sur une bourgeoisie provençale totalement débauchée, qu’il oppose à un jeune parisien candide, voire totalement creux (Jacques).

Difficile également de ne pas sourire devant les excentricités de Béatrice Arnac (parfaite en artiste mégalo, dandy et dominatrice) et Daniel Emilfork, dont le rôle permit à Pierre Philippe de glisser des références explicites à deux films de Sergueï Eisenstein (l’un de ses réalisateurs favoris) – à savoir Alexandre Nevski et Ivan le Terrible.

Midi minuit est un petit film dont on sent qu’il a été tourné dans la joie et la bonne humeur, et dont la liberté de ton finit par compenser les faiblesses aussi évidentes qu’attachantes. D’autant plus que l’on devine, derrière une façade biscornue, un auteur cultivé, intelligent et humble, qui avait visiblement trouvé dans le tout petit monde du cinéma fantastique français un moyen de s’amuser et de s’exprimer en toute liberté.

Interview de Pierre Philippe

Dans cette interview, donnée dans le cadre de la rétrospective sur le cinéma fantastique français organisée par la Cinémathèque française, Pierre Philippe revient sur son parcours et sur Midi minuit.

À propos du casting

Daniel Emilfork fait partie de ces comédiens prédisposés, de par leur physionomie atypique, à des rôles d’originaux ou de méchants. Il a joué, le plus souvent dans des seconds rôles, sous la direction de réalisateurs comme Henri-Georges Clouzot, Roger Vadim, Jacques Cardiff (chef opérateur sur Le Narcisse noir et Les Chaussons rouges), Alain Robbe-Grillet, Romain Gary, George Cukor, Federico Fellini, Jean Yanne, Roman Polanski… Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet lui offrirent en 1995 l’un de ses rôles les plus connus du grand public, à savoir le personnage de Krank dans La Cité des enfants perdus.

Béatrice Arnac, particulièrement drôle dans Midi minuit, était sur les écrans la même année dans Dernier domicile connu, un polar de José Giovanni avec Lino Ventura.

L’envoutante Sylvie Fennec était également à l’affiche d’un autre film cette année-là, à savoir l’adaptation cinématographique, par Marc Allégret, du très beau roman de Radiguet Le Bal du comte d’Orgel.

L’affiche de Midi minuit

5 Note globale

Midi minuit est une rareté qui plaira exclusivement aux amateurs d'un cinéma bis décomplexé, celui qu'on apprécie davantage pour son humour, ses références et son absence de prétention que pour ses qualités artistiques.

Béatrice ArnacDaniel EmilforkPierre PhilippeSylvie Fennec
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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Léa Mysius ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman...

Un commentaire

  • Eric GRUNDMANN dit : 30 octobre 2017 à 8 h 25 min

    Et pas Tarentino ? Bien !

    Répondre
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