Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
Metropolitan
Comédies / Comédies dramatiques 0

Metropolitan

Par Bertrand Mathieux · Le 27 septembre 2019

Film de Whit Stillman
Pays : États-Unis
Année de sortie : 1990
Scénario : Whit Stillman
Photographie : John Thomas
Montage : Christopher Tellefsen
Musique : Jock Davis, Tom Judson, Mark Suozzo
Avec : Carolyn Farina, Edward Clements, Taylor Nichols, Christopher Eigeman, Allison Rutledge-Parisi, Dylan Hundley, Isabel Gillies, Bryan Leder, Will Kempe

Metropolitan comporte tous les ingrédients de la comédie de mœurs à la manière de Whit Stillman : un humour jamais surligné ; une touche de mélancolie et une élégance de chaque instant.

Synopsis du film

À New York, à la fin des années 80. Tom Townsend (Edward Clements), un étudiant de Princeton originaire de la classe moyenne, se retrouve par hasard dans une soirée organisée par de jeunes gens issus de la haute société locale. En dépit de ses convictions personnelles – plutôt à gauche -, le jeune homme se met à les fréquenter régulièrement, et se rapproche plus particulièrement d’Audrey Rouget (Carolyn Farina), qui ne tarde pas à tomber amoureuse de lui.

Des discussions littéraires et philosophiques, mais aussi des déceptions sentimentales et rivalités amoureuses, vont rythmer le quotidien de ce petit groupe éphémère, voué à se dissoudre.

Critique de Metropolitan

C’est au cours des années 80 (précisément entre 1984 et 1988) que Whit Stillman écrit le scénario de ce qui deviendra son premier long métrage, Metropolitan ; il a alors dans la trentaine, et s’inspire vaguement de ses propres souvenirs d’étudiant à Harvard pour composer le récit.

Le film, qui coûta 225 000 dollars, est un pur produit du cinéma indépendant américain de l’époque. Il se heurta d’abord au scepticisme des distributeurs, avant de connaître un accueil critique favorable lors du fameux festival de Sundance (où il fut salué notamment par Roger Ebert, éminente figure de la critique cinéma américaine).

Metropolitan (1990)

Comme la quasi totalité des films de son auteur, Metropolitan explore les dynamiques au sein d’un groupe, dont les membres appartiennent à la haute bourgeoisie (en dehors du personnage de Tom Townsend). Le ton, souvent léger, ne verse jamais dans la farce (je n’aime pas l’humour gras ou trop évident […] je préfère même que cela n’ait pas l’air drôle, affirma Stillman dans une interview donnée aux Inrockuptibles) et frôle parfois une mélancolie discrète. On pourrait parler d’une tonalité douce-amère, comme chez un certain Woody Allen (auquel Stillman est d’ailleurs régulièrement comparé ; en France, on l’associe également – trop hâtivement sans doute – au cinéma d’Eric Rohmer).

Metropolitan (1990)

La dimension sociale du récit est omniprésente, de nombreuses scènes de Metropolitan illustrant des attitudes et des rites (tels que les fêtes de « débutantes ») typiques de la haute société américaine. On décèle parfois dans cette observation placide un soupçon de causticité, de distance amusée mais pas d’acidité ou de mépris ; le regard du cinéaste semble au contraire refléter une empathie, une bienveillance même à l’égard de la majorité des personnages, croqués avec finesse.

Metropolitan

Parfois préoccupés par l’avenir de leur classe, à l’image de Charlie Black (Taylor Nichols) qui se dit condamné (doomed), les protagonistes de Metropolitan sont également traversés par des questionnements plus universels – concernant leur identité, leur avenir, leurs sentiments. C’est précisément ce moment de flottement, cette phase d’incertitude sociale et sentimentale que la caméra de Whit Stillman semble vouloir saisir ; et elle y parvient, notamment dans un dernier plan significatif (les protagonistes hèlent une voiture de passage, qui les ignorent parfaitement) autant qu’émouvant.

Metropolitan

La caméra de Whit Stillman, d’une grande précision quand on y regarde à deux fois mais avare de manœuvres trop visibles (comme chez la plupart des grands metteurs en scène), observe des groupes de jeunes gens se réunir et s’éloigner, des modes battre leur plein puis s’éteindre (voir son film Les Derniers jours du disco), sans chercher à dramatiser plus que de raison ces phénomènes. Le temps passe, les choses évoluent, se répètent souvent ; et on a le sentiment que Stillman regarde tout cela avec un haussement d’épaule, un léger sourire et, peut-être, une pointe de mélancolie. Mais rien, jamais, ne sera surligné – c’est toute la distinction de ce cinéaste précieux qui, mine de rien (il reste largement méconnu du grand public), compte parmi les plus subtiles et talentueuses figures du cinéma indépendant américain de ces trente dernières années ; Metropolitan, comme le plus récent Love and Friendship, en font, délicatement, la démonstration.

Bande-annonce

7.5 Note globale

Metropolitan ouvre élégamment le triptyque que viendront compléter, successivement, Barcelona et Les Derniers jours du disco. Le film marque surtout la naissance d'un auteur au style raffiné, dont l’œuvre témoigne d'une belle cohérence.

Carolyn FarinaChristopher EigemanComédie de moeursEdward ClementsTaylor NicholsWhit Stillman
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

Vous aimerez également

  • Damsels in Distress Comédies / Comédies dramatiques

    Damsels in Distress

  • Love & Friendship Comédies / Comédies dramatiques

    Love & Friendship

Aucun commentaire

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une critique de film

Facebook

Facebook

Dernières actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022

Critiques les plus récentes

  • Petite fleur

    Petite fleur

    21 mars 2023
  • Les Petits câlins

    Les Petits câlins

    25 février 2023

Critiques les plus consultées

Le Troisième homme
Snow Therapy
Wounds
La Moustache
My Cousin Rachel
L'Apparition
The Woman
Les Miens

Rechercher un film par thématique

  • Chronique intimiste
  • Critique sociale
  • Couples en plein doute
  • Détectives
  • Disparitions
  • Fantômes et apparitions
  • Féminisme
  • Jeux de l'amour et du hasard
  • Joies du libéralisme
  • Monstres et cie
  • Onirique
  • Politique
  • Questionnement identitaire
  • Réalisatrices
  • Récit initiatique
  • Relation vénéneuse
  • Sorcellerie
  • Transformation
  • Le travail c'est la santé

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact

Dossiers cinéma

  • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    19 avril 2020
  • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    22 novembre 2018
  • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    30 mai 2018

Actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022
  • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    12 décembre 2022

Musique et cinéma

  • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    3 avril 2021
  • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    25 avril 2020
  • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    26 mars 2020

Recherche

Consultez l’index des critiques de films.

Sites conseillés

Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.