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Gérard Depardieu et Isabelle Huppert dans "Loulou"
Drame 1

Loulou

Par Bertrand Mathieux · Le 12 mai 2009

Film de Maurice Pialat
Année de sortie : 1980
Pays : France
Scénario : Maurice Pialat, Arlette Langmann
Image : Pierre-William Glenn, Jacques Loiseleux
Montage : Sophie Coussein , Yann Dedet
Musique : Philippe Sarde
Avec : Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Guy Marchand, Humbert Balsan, Bernard Tronczak.

Michel : Oui mais admettons que tout soit possible, qu’est-ce que vous aimeriez faire dans la vie?
Loulou : Bah, rien.

Avec Loulou, Maurice Pialat signe un drame réaliste dans lequel on retrouve sa capacité à créer des moments de cinéma d’une justesse saisissante. Ce film largement autobiographique marque sa première collaboration avec Gérard Depardieu.

Synopsis de Loulou

A Paris, Nelly (Isabelle Huppert) quitte André (Guy Marchand) pour Loulou (Gérard Depardieu), un jeune loubard oisif. Ils vivent d’abord à l’hôtel avant de s’installer dans un meublé.

Critique

Le cinéma de Maurice Pialat se caractérise par une constante, un élément propre à tous ses films : la quête de l’instant, du moment. Les scénarios de ses films évitent toujours la moindre dramatisation, la plus petite surenchère et, conformément à ce parti pris, sa mise en scène dédaigne tout effet de style – rarement on pense aussi peu à la caméra que devant une œuvre de cet immense réalisateur. C’est un peu comme s’il écartait tout ce qui pouvait le détourner de cette vérité spontanée, directe, brute, que sa caméra guette dans les mouvements et les regards des comédiens qu’il dirige – d’une manière qui, on le sait, n’était pas toujours des plus délicates.

Gérard Depardieu et Isabelle Huppert dans "Loulou"

Gérard Depardieu et Isabelle Huppert dans « Loulou »

Si on devait le comparer à un réalisateur américain, il s’agirait probablement de John Cassavetes. Chez l’un comme chez l’autre, les dialogues sont d’une grande spontanéité et la caméra paraît chercher sans cesse l’authenticité, la « vérité » propre à une situation et à des personnages. Leur réalisation est dénuée de toute sophistication visible (ce qui ne signifie évidemment pas qu’elle n’est pas réfléchie, pensée), l’essentiel étant de capter un moment dont on imagine qu’il n’était pas entièrement prédéterminé mais qu’il se dessinait sur le plateau, au fil des répétitions, et que tout l’enjeu était de le fixer sur la pellicule.

L’exercice devait être épuisant et difficile, car ces moments faisaient souvent directement écho à des épisodes douloureux de la vie du cinéaste. Loulou, à l’instar de Nous ne vieillirons pas ensemble, relate ainsi une rupture amoureuse vécue par Pialat, dont l’alter égo dans le film n’est autre qu’un Guy Marchand particulièrement émouvant en amoureux délaissé.

Loulou marque la toute première collaboration entre Gérard Depardieu, qui se fond littéralement dans son personnage de zonard désinvolte, et Maurice Pialat. Les deux hommes, liés par une profonde amitié, allaient par la suite tourner trois autres grands films ensemble : Police, Sous le soleil de Satan et Le Garçu.

Quant à Isabelle Huppert, elle traversera l’Atlantique dès la fin du tournage pour aller jouer sous la direction d’un autre génie du cinéma, Michael Cimino, dans le magistral La Porte du paradis.

Isabelle Huppert et Guy Marchand dans "Loulou"

Isabelle Huppert et Guy Marchand dans « Loulou »

8 Note globale

Avec Loulou, Maurice Pialat filme (comme à son habitude) des personnages taillés dans le roc du quotidien, et livre une chronique à la fois intime et sociale dont la justesse de ton défie le passage des années.

Chronique intimisteGérard DepardieuGuy MarchandIsabelle HuppertMaurice Pialat
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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

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Un commentaire

  • mariaque dit : 22 juin 2009 à 12 h 50 min

    A n’en pas douter nous aimerions aimer davantage le travail de Maurice Pialat (le Pialat 80’s, voulons-nous dire, ayant un fort goût pour L’Enfance Nue ou Passe ton Bac d’Abord). Et pas seulement pour apparaître plus intelligent, plus sensible ou quoi – ou qu’est-ce même (nous savons certes nous montrer aussi superficiels que ça mais tâchons fraîchement d’y remédier, parmi toutes nos belles résolutions de nouvelle année). Plutôt parce que nous la voyons bien là l’énergie, nous les constatons sans grand peine ce bruit et cette fureur du quotidien cabossé, nous l’envisageons aisément ce choc douloureux, éperdu, des corps vivacément libres (Depardieu offre un animal sexuel comme jamais ou presque !) et donc largués, errants, hésitants. Mais nous ne les ressentons guère. Hélas.
    Nous entendons la colère et le désespoir (Loulou est en outre un opus assez autobiographique pour le barbu atrabilaire), mais ils ne nous sont que cacophonie hystériquement conflictuelle, petit théâtre un rien trop passionné pour nos frileuses oreilles. Les gars bourrés qui baffent et les filles larguées qui crient (en une valse tendrement sordide où chacun son tour commande la titubante danse), les petits hommes d’affaire aboyant contre les loubards à grand coeur, les vioques qui râlent leurs boîtes aux lettres en-foncées ou leurs gendres dé-, les amers amants pithiatiques et les torves lovers de zinc, aucun ni aucune ne parvient à susciter notre empathie.
    Le film seul (malgré la superbe séquence du banlieusard déjeuner familial) ne saurait ainsi nous suffire, pourtant précis et pointu dans son apparente liberté et sa patente improvisation (et son casting d’impossibles amateurs !), et quant bien même est-ce lui qui illustre la couve de la belle somme de Frodon (L’Age Moderne du Cinéma Français), qui nous passionna voilà une grosse douzaine d’années, il nous faudra du métafilmique pour nous intriguer davantage, l’émotion ne grandissant jamais seule, cinématographiquement, dans notre triste sein.
    Heureusement, ce qu’on ne trouva pas à l’écran, on le trouva là: http://www.maurice-pialat.net/bio31.htm
    Sachant tout ceci, on réenvisage. Enfin, on réenvisagera…

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