Documentaire de Romy Trajman, Anaïs Straumann-Lévy
Année de sortie : 2022
Chefs opérateurs des parties chantées : Margaux Bellynck, François Nolla
Montage : Romy Trajman, Anaïs Straumann-Lévy et Marielle Sade, assistées d’Anaïs Belluet
Musique : Romy Trajman et Alexandre de la Baume
Avec : Romy Trajman, Marielle Sade, Paul Trajman, Denise Cohen, Gary Trajman, Anaïs Straumann-Lévy
Le divorce c’est marrant, ça permet de remonter le temps
Chanson extraite du documentaire Le Divorce de mes marrants
Le Divorce des mes marrants séduit par l’honnêteté de sa démarche et son alliage de gravité et de fraîcheur, de personnel et d’universel.
Synopsis
Romy a vingt-trois ans. Après avoir éconduit un homme au cours d’une soirée, elle s’interroge : est-ce que quelque chose, dans son passé, l’empêcherait d’avancer dans sa vie personnelle ?
Avec son amie Anaïs, elle décide d’enquêter sur le divorce de ses parents, en questionnant les différents membres de sa famille. Elle commence par rendre visite à son père Paul, un peintre bipolaire qui vit à Bruxelles. Dix années se sont écoulées depuis leur dernière rencontre…
Critique
Une jeune femme, assistée d’une amie, questionne les membres de sa famille pour tenter de comprendre les raisons du divorce de ses parents, survenu plus d’une décennie plus tôt. Le résultat pourrait ressembler à une émission de télé voyeuriste, que seul un état de fatigue et de désœuvrement justifierait qu’on la regarde (et encore). Qu’est-ce qui fait que ce n’est pas le cas ici ? C’est difficile à dire. La frontière entre un documentaire familial et le mauvais feuilleton est sans doute trouble, mais Le Divorce de mes marrants se situe du bon côté. C’est bien là l’essentiel.
On suit en effet avec plaisir et curiosité cette investigation intime, reflet d’une réalité à la fois unique et plus universelle. Les questionnements et difficultés personnelles qui ont motivé la démarche de Romy Trajman (ancienne étudiante au sein de l’école de cinéma lancée par Luc Besson) résonnent plus ou moins en chacun de nous. Il est forcément difficile de se construire sur la base d’un parcours ponctué de non-dits, de zones d’ombre, de crises inexpliquées, d’angoisses dont on ignore la cause. Et dans le même temps, quelle structure familiale peut faire office de modèle, de parfait exemple ? En explorant les bizarreries et traumatismes de sa famille, la co-réalisatrice et musicienne ne cherche pas à les diaboliser. Quelque part, elle leur doit une partie de sa singularité, de sa force, de sa créativité peut-être.
On sourit souvent, même si le film comporte aussi des moments de gravité. Ces différentes émotions ne sont jamais exploitées, surlignées ; tout porte à croire que Romy Trajman et Anaïs Straumann-Lévy n’ont pas cherché à manipuler ou à dramatiser quoi que ce soit. C’est donc un documentaire sincère, honnête qu’elles nous livrent ici, dont la réussite tient aussi aux séquences musicales. Basées sur des chansons (plutôt bonnes ma foi !) co-écrites et interprétées par Romy Trajman elle-même, ces scènes apportent des couleurs, une fantaisie mais aussi un éclairage supplémentaires à l’ensemble.
Sorti le 22 juin dernier, Le Divorce de mes marrants est encore en salles. En région parisienne, vous pouvez le voir à l’Espace Saint Michel ou au cinéma Utopia (Saint-Ouen et Pontoise).
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