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L'Apparition (2018)
Drame 19

L’Apparition

Par Bertrand Mathieux · Le 17 février 2018

Film de Xavier Giannoli
Année de sortie : 2018
Pays : France
Scénario : Jacques Fieschi, Xavier Giannoli et Marcia Romano
Photographie : Éric Gautier
Montage : Cyril Nakache
Avec : Vincent Lindon, Galatéa Bellugi, Patrick d’Assumçao, Anatole Taubman, Elina Löwensohn

Avec L’Apparition, Xavier Giannoli prolonge sa réflexion sur les frontières entre imposture et vérité, illusion et réalité, avec une rigueur et un savoir-faire évidents. Malheureusement, il se prend à son propre piège dans un dernier quart d’heure qui ébranle la solidité de l’ensemble.

Synopsis du film

Jacques Mayano (Vincent Lindon) file un mauvais coton. Ce grand reporter de guerre a en effet perdu un collègue et ami précieux, mort des suites d’une explosion alors que tous deux couvraient le conflit syrien. À son retour en France, Jacques souffre de stress post-traumatique et d’une douleur lancinante dans l’oreille droite.

C’est alors que le Vatican le contacte et lui confie une mission délicate : celle de mener une enquête canonique visant à reconnaître, ou non, l’authenticité d’une apparition supposée de la Vierge, survenue dans le sud de la France. Jacques accepte et fait rapidement la connaissance d’Anna (Galatéa Bellugi), la jeune religieuse qui prétend avoir eu la vision en question.

Avec l’aide d’autres émissaires du Vatican, le reporter va tenter, tant bien que mal, de démêler le vrai du faux dans cette troublante histoire…

Critique de L’Apparition

NOTE : une fois n’est pas coutume, cette critique comprend exceptionnellement des spoilers dans sa dernière partie. Il m’était en effet difficile, dans ce cas bien particulier, d’exprimer mon point de vue sans me référer aux événements relatés à la fin du métrage. Je déconseille donc la lecture de cet article aux personnes qui n’ont pas vu le film et, quelles que soient mes réserves, invite chacun à se faire sa propre opinion sur cette oeuvre de qualité.

Donc, c’est vous qui allez décider si tout cela est vrai ? lance une femme interrogée par le reporter incarné par Vincent Lindon dans une séquence de L’Apparition.

Cette question, sur laquelle se clôt immédiatement la scène au cours de laquelle elle est formulée (signe de son importance), résume bien l’une des problématiques principales du 7ème long métrage de Xavier Giannoli. Il n’est en effet pas toujours, et même rarement simple pour un individu donné, si neutre et objectif s’efforce-t-il d’être, de trancher définitivement sur la réalité, ou non, d’un événement ou d’un phénomène. Croire, ne pas croire – que ce soit en l’existence d’un dieu, des sirènes, des esprits ou du yéti – est un choix qui dépend de nombreux facteurs intimes, factuels mais aussi culturels, familiaux et éducatifs. Un choix éclairé (comme le rappelle judicieusement un personnage du film) – ou du moins qui dans l’idéal doit l’être – et auquel la science (qui explique beaucoup de choses, mais pas tout et c’est aussi ce qui la rend passionnante et nécessaire) ne peut pas systématiquement opposer une explication intégrale et définitive.

Toute la mécanique du film repose sur cette ambiguïté, ambiguïté intéressante que l’on soit croyant, agnostique (comme Jacques Mayano dans le film) ou athée (ce qui, il est peut-être en l’occurrence utile de le préciser, est le cas de l’auteur de ces lignes). La question de l’imposture, récurrente dans le cinéma de Giannoli (auteur entre autres du très réussi Quand j’étais chanteur et de À l’origine), occupe également une place centrale dans l’histoire de L’Apparition et est en l’occurrence intimement liée avec la question de la foi, dans la mesure où pour envisager que le cas d’apparition étudié par le protagoniste n’est pas une imposture, il faut nécessairement envisager la possibilité de l’existence de dieu.

Il est particulièrement intéressant d’aborder ces différents sujets au cinéma, puisque c’est un art qui repose sur l’illusion et qui consiste à faire croire en quelque chose de totalement faux (la caméra ment 24 fois par seconde, nous dit Brian De Palma) ; et cela tout en entretenant des liens étroits et complexes avec le réel (les films sont des fantasmes, des rêves mais qui nous parlent à leur manière de la réalité, ou constituent une réaction par rapport à cette dernière).

Le cinéma est souvent plus passionnant quand il n’assène pas des réponses toutes faites, quand il ne nous dit pas explicitement quoi penser, quand il laisse planer un certain mystère ; car non seulement il laisse alors au spectateur la possibilité de réfléchir par lui-même, mais il renvoie par ailleurs à une certaine réalité : face aux nombreux événements et observations qui ponctuent notre existence, nous n’avons pas toujours une réponse simple, précise, absolue. Admettre et composer avec les nuances, les hypothèses est probablement – au cinéma comme dans la vie – la promesse d’une vision plus riche, plus tolérante, plus stimulante aussi.

Xavier Giannoli, qui n’a pas pour habitude de juger ses personnages, a bien compris les vertus du mystère et des non-dits au cinéma. Son dernier film tente un numéro d’équilibriste en prenant le louable parti de poser des questions sans donner de réponses fermes. Pour ce faire, il choisit intelligemment de placer le spectateur dans la position du reporter (Lindon) chargé de mener l’enquête canonique qui sert de point de départ au récit, et qui se définit lui-même – lorsque le Vatican le questionne sur son rapport à la religion – comme agnostique. Bien sûr, le métier du protagoniste de L’Apparition ne découle pas d’un choix hasardeux. Il permet de fournir un background dramatique au personnage, mais également de placer une question intemporelle (celle de la foi) dans un contexte moderne bien précis (les conflits au Moyen-Orient et plus précisément la guerre en Syrie). Enfin, la profession de reporter conditionne l’approche de Mayano dans son enquête – approche qui privilégie les faits, les preuves (auxquels tout journaliste rigoureux est censé être attaché).

Galatéa Bellugi dans "L'Apparition"

Galatéa Bellugi dans « L’Apparition ». La comédienne livre une prestation absolument remarquable.

L’Apparition épouse en partie la logique d’un film policier, avec un héros tentant de recueillir divers indices afin de séparer le vrai du faux, le fantasme de la réalité. On s’identifie clairement au personnage dans le processus – le charisme et l’aura de Vincent Lindon aidant –, tandis que l’écriture précise de Giannoli et des autres scénaristes (Jacques Fieschi et Marcia Romano) évite les clichés et les raccourcis (par exemple, le scénario prend soin de ne pas caricaturer l’Église catholique, alors que c’est plus ou moins à la mode de le faire). Tout cela donne à la narration une solidité d’autant plus forte qu’il est évident que des recherches pointues ont précédé l’écriture du film, comme l’a d’ailleurs confirmé son réalisateur.

La qualité d’écriture se ressent également dans la caractérisation des personnages, servis par le talent de leurs interprètes respectifs. Face à un Vincent Lindon toujours impeccable, Galatéa Bellugi compose brillamment une jeune femme intéressante car à la fois crédible (sa diction, ses expressions, ses attitudes : tout sonne juste) et mystérieuse (ce qu’on apprend d’elle dans le film n’efface pas toutes les zones d’ombre qui la concernent, loin s’en faut). Autour de ce duo central gravite une galerie de personnages tout aussi bien croqués, et parfois ambigus : certains ont avant tout vocation à véhiculer une position, une mentalité (l’un des membres de la commission d’enquête représente l’archétype du religieux coincé dans des dogmes et préjugés rigides), d’autres sont plus difficiles à cerner (la frontière entre le charlatanisme, la manipulation et l’égarement personnel étant parfois ténue).

Néanmoins, on peut faire – à mon sens – au film deux reproches, malheureusement de taille. Le premier concerne la forme : dans ses vingt dernières minutes, Xavier Giannoli use et abuse des plans contemplatifs remplis de violons, surlignant maladroitement l’émotion et le sentiment de spiritualité que le récit cherche à susciter. Le procédé, trop facile et répétitif, finit par produire l’effet inverse à celui recherché. Ensuite, toujours en ce qui concerne la forme, la lettre qui accompagne le rapport que Jacques soumet au Vatican, et que Vincent Lindon lit en voix off, est loin d’égaler la subtilité de ce qui a précédé ; on avait très bien compris ce que l’histoire avait remué chez le protagoniste, il était inutile de le formuler explicitement – qui plus est en des termes qui flirtent avec le pathos.

Le second problème concerne le fond. Le parti pris louable – et même intéressant – de ne pas trancher, de ne pas juger, devient plus problématique compte tenu de la tournure des événements. Au final, le bilan de cette histoire est simple : une toute jeune femme inexpérimentée s’est laissée mourir devant des adultes sinon complaisants, du moins d’une condamnable impuissance, au beau milieu d’un troupeau de pèlerins aveuglés par un récit qui, si le doute subsiste quant à son origine première, est de toutes façons faux à 99%. Il n’y a rien de beau dans tout cela : c’est triste, pour ne pas dire franchement pathétique. L’Apparition aurait pu condamner l’illusion et les mensonges quand ils contribuent directement à la mort d’une personne et à une tromperie collective, et cela sans renoncer bien sûr à un point de vue nuancé sur son sujet.

Car si la frontière entre réalité et fantasme est souvent trouble, celle entre sagesse et faiblesse l’est parfois aussi. Dans sa conclusion, entre une forme un peu lourdaude et un fond qui manque de lucidité, L’Apparition finit par vaciller alors qu’il était parvenu jusque-là à maintenir un bel équilibre. Dommage.

6.5 Note globale

Partant d’un sujet passionnant, qui renvoie à la question de la foi mais aussi à l’art cinématographique lui-même, Xavier Giannoli livre dans un premier temps un récit consistant, dont il soigne tous les aspects avec la même rigueur et la même retenue que celle adoptée par le protagoniste du film. La fin bascule toutefois dans une certaine facilité, sur le plan formel et, plus gênant encore, sur le plan du fond, qui se refuse à qualifier les principaux faits du film pour ce qu’ils sont : une énième illusion collective, soldée par une tragédie, qui inspire davantage un soupir blasé qu'un sentiment de mystère.

Galatéa BellugiVincent LindonXavier Giannoli
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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger...

19 commentaires

  • Gaston dit : 6 mars 2018 à 23 h 50 min

    Tant qu’à évoquer la fin du film, pourriez-vous éclairer un spectateur qui ne l’a pas comprise ? Qu’est-ce cette tombe sur laquelle se recueille Lindon à la fin ? Qui était exactement Meriem ? Qui avait crié ? Pourquoi ? Pourquoi Anna a-t-elle menti ? Pourquoi s’est-elle laissé mourir ? Jusqu’à la fin du cinquième chapitre j’avais encore le sentiment de suivre le film, mais devant l’épilogue intitulé Meriem, c’était comme si je ne comprenais plus rien.

    Répondre
    • Bertrand Mathieux dit : 16 mars 2018 à 8 h 42 min

      C’est Meriem qui a crié, ça c’est certain, parce qu’elle a vu une apparition (selon elle, bien sûr, on ne sait pas si c’est un fait objectif ou une hallucination). Mais en effet la fin est confuse : on suppose que Anna a menti pour que la « publicité » autour de l’affaire se concentre sur elle et non sur son amie qui souhaitait quitter le pays discrètement. Mais Anna aurait aussi bien pu ne rien dire du tout : sur ce point, le scénario est totalement bancal. Quant au fait qu’elle se laisse mourir, là aussi c’est flou, je pense que c’est l’acte d’une jeune femme immature qui finit par se prendre pour une sainte à force que tout le monde le lui répète, et aussi probablement qui souffre d’un passé douloureux, marqué par la solitude et l’instabilité familiale. L’explication se trouve aussi probablement dans l’aspect fusionnel de sa relation avec Meriem, qui est telle que c’est comme si Anna avait elle-même été touché par vision, et qu’elle acceptait d’en endosser la « responsabilité ». Mais je comprends vos doutes : clairement, la conclusion du film est confuse, en dehors du fait que je désapprouve le propos général (encore une fois, je trouve néanmoins que le film a de réelles qualités).

      Répondre
    • Mathieu dit : 4 avril 2019 à 0 h 26 min

      Bonsoir, la tombe à la fin du film n’est pas une tombe dans la réalité mais un château en jordanie, Qasr Amra, a quelques kms de la frontière syrienne, que j’ai eu la chance de visiter et le plaisir de reconnaître, un pays chargé d’histoire chrétienne (site du baptême du Christ…). Le réalisateur nous fait profiter de ses pérégrinations qui l’ont conduits à son film fait de pays et de paysages, de villes et de villages pour dire qu’il voyage au sens large, et nous embarque – ou non – avec lui. Ce fut plutôt mon cas ce soir après l’avoir visionné mais j’avoue que les nombreux commentaires du site m’ont aidé à cerner quelques éléments du film. Je reste sur une bonne impression.

      Répondre
      • Bertrand Mathieux dit : 4 avril 2019 à 8 h 03 min

        Merci pour cette précision !

        Répondre
      • Jario dit : 19 mai 2019 à 14 h 33 min

        Je viens de voir le film, je suis un peu déçu car le scénario ne permets pas d’apprécier ce film magnifique à ça juste valeur, mais ce n’est que mon avis. En effet, JACQUES se raccroche à des preuves, or, il n’enquete Jamais sur la deuxième apparition citée par Anna, ensuite le scénario est en contradiction avec les faits du films, c’est-a-dire qu’Anna c’est sacrifiée pour son amie et est morte en sainte, alors même que la fin du film fait la part belle à une imposture, dommage.

        Répondre
  • Xavier Pichelin dit : 19 mars 2018 à 23 h 30 min

    Totalement d accord avec l’analyse. On a frôlé un bel éloge à la vérité, pour terminer sur un questionnement spirituel douteux, basé sur un scénario absurde et loufoque. Dommage.

    Répondre
  • BARON dit : 20 mars 2018 à 19 h 14 min

    Je ?n’ai pas compris qui était la jeune femme retrouvée morte en sang au milieu du film ? Quelqu’un peut m’éclairer

    Répondre
    • Bertrand Mathieux dit : 20 mars 2018 à 19 h 48 min

      Je ne voudrais pas vous dire de bêtise, car je ne me souviens pas très bien, mais de mémoire je dirais qu’il s’agit de la mère de Meriem.

      Répondre
      • BARON dit : 21 mars 2018 à 10 h 14 min

        Merci, et les icônes ? D’où viennent elles ? J’avoue que j’ai un peu décroché pendant le film, trop long un peu abscons, Et Meriem , pourquoi a t’elle parlé à Anna de sa vision et étaient-elles ensemble ce jour là ?

        Répondre
  • Strum dit : 22 mars 2018 à 14 h 12 min

    Bonjour, c’est vrai que la fin est peu claire et trop bavarde. A mon avis, c’est parce que Giannoli ne s’intéresse plus qu’au vrai miracle du film (l’icone de Kazan retrouvée par Lindon) et néglige un peu l’épilogue de la soit-disante apparition. Mais du coup, le scénario a effectivement quelque chose de bancal. Ca reste pas mal tout de même et Giannoli condamne sans ambiguité l’attitudes des prêtres qui exploitent sans vergogne les dires d’Anna.

    Répondre
    • PierrePPC dit : 25 mars 2018 à 19 h 12 min

      Bonjour. Je ne vois pas bien comment on peut parler de miracle pour le fait que l’icone ait été retrouvée par Lindon. Si ce n’est que, le lien entre la photo (qui semble avoir été prise par son ami journaliste décédé au début du film), et la « trouvaille » chez les parents adoptifs d’Anna et de Miriem, ne relevant pas d’une suite logique tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Quel est le lien entre l’affaire de l’icône, les parents adoptifs, les deux jeunes femmes, Pavel… Mystère… ou alors, je n’ai tout simplement pas compris. Merci de votre éclairage.

      Répondre
      • Bertrand Mathieux dit : 25 mars 2018 à 20 h 52 min

        Bonjour, pour ma part je ne parlerais pas de miracle mais je comprends pourquoi ce terme a été utilisé. C’est une telle coïncidence que c’est surtout une manière, pour le réalisateur, de créer une relation directe entre l’enquête du personnage joué par Lindon et la vie intime de ce dernier. C’est un schéma assez classique au cinéma : un personnage mène une investigation sur d’autres personnes, mais il est amené en chemin à réfléchir sur lui-même et à sa propre expérience. Ici, Lindon accepte une mission qui concrètement l’éloigne, ou du moins lui permet de se libérer quelque peu de la situation dans laquelle il se trouve au début (le deuil son ami ; le choc post traumatique). Mais paradoxalement, il trouve dans le cadre de cette mission un objet qui le renvoie à tout ça. Dans la vie réelle, certains vont voir ce type d’événements comme du pur hasard, d’autres comme des signes du destin. C’est comme l’apparition supposée qui est au cœur du film : chacun appréciera en fonction de ses convictions personnelles et de sa sensibilité. Mais en tout cas, pour le réalisateur, c’est un ressort dramatique efficace, qu’on est en droit de trouver un peu facile mais qui a du sens au sein du récit.

        Répondre
  • Strum dit : 25 mars 2018 à 20 h 58 min

    Bonjour, retrouver l’icône relève pourtant d’une trouvaille « miraculeuse », comme Lindon le laisse entendre à sa femme quand il l’a ensuite au téléphone. Car il n’y a pas d’explication « logique » à cette trouvaille. C’est à partir de là que les certitudes du personnage de Lindon vacillent et qu’il se rapproche encore plus du personnage d’Anna. Le film raconte le passage d’une fausse apparition (qui concerne Anna) à une sorte de vraie miracle (qui concerne Lindon via l’icône et qui lui permet de guérir de son traumatisme). C’est en tout cas comme cela que je l’ai interprété.

    Répondre
    • Bertrand Mathieux dit : 25 mars 2018 à 21 h 21 min

      Je comprends, je ne suis pas à l’aise avec le mot miracle qui désigne un fait extraordinaire, inexplicable scientifiquement, quand la trouvaille de Lindon peut relever de la pure coïncidence ; maintenant vous avez parfaitement raison de souligner que le personnage perçoit clairement cela comme un signe et que cela contribue à brouiller un peu sa position initiale, plutôt rationaliste. C’est donc en effet un élément clé du scénario, mais là aussi je pense que le réalisateur nous laisse le choix de l’interpréter ou non comme un miracle.

      Répondre
      • Strum dit : 25 mars 2018 à 21 h 24 min

        Je pense que pour Giannoli, qui est croyant, c’est un miracle, mais en effet il laisse chacun l’interpréter en fonction de sa sensibilité et de sa croyance ou de son agnosticisme.

        Répondre
        • Bertrand Mathieux dit : 25 mars 2018 à 21 h 29 min

          Vous avez certainement raison, je ne connaissais pas les convictions du réalisateur sur ce point.

          Répondre
  • Vampyr dit : 11 février 2019 à 11 h 22 min

    Merci pour vos lumières C’est bien le problème de ce film. Encore quelques autres obscurités ? Ce n’est pas ce qui manque . Et donc pourquoi avoir glisser une enquête policière à l’intérieur de ce beau sujet ? Photos de meurtre, Miriam a crié pour une apparition où pour une agression ? Où a été trouvé le vieux drap taché d’ailleurs. Le tueur de la mère de Miriam et qui a aussi été son amant y serait pour quelque chose dans la (fausse ?) apparition. Car il y bien le sang d’un homme sur le drap dans cette histoire. Bref pourquoi avoir l’envie d’épater le spectateur coco, comme on peut le voir tous les soirs sur les séries à peu près sur toutes les chaine TV. Bref on a senti qu’on aurait pu frôler le chef-oeuvre et qu’on est tombé sur le démon d’un communiquant (Un peu comme la caricature de prêtre qui est si bien dépeinte dans ce films.
    Mais merci pour votre blog et votre critique éclairée !

    Répondre
    • Bertrand Mathieux dit : 11 février 2019 à 11 h 55 min

      De rien, merci pour votre commentaire !

      Répondre
  • LUSTRO dit : 27 mars 2019 à 14 h 57 min

    Bonjour à tous,

    Canal vient de diffuser le film et je trouve vos critiques et réflexions très intéressantes…et je vois que l’on se pose tous les mêmes questions ? (Xavier Giannoli à donc bien réussi son coup !),

    Il est vrai que ce qui m’a troublé au long du film, c’est  » l’apparition  » de l’icône de Kazan et toutes les interrogations que l’on se pose à ce moment là…le réalisateur nous a un peu « baladé » entre ça et les apparitions d’Anna devant l’église murée, ou lorsque qu’elle est au sol les bras écartés et son rosaire dans la main avec son regard perdu au ciel !!

    Et je suis assez d’accord pour la « réponse » écrite plus haut, que c’est une certaine façon d’ébranler les convictions de Jacques à ce moment du film où tout peut arriver et tout bascule dans le mystère de la vie ? Que vient faire cette icone ici, alors que son ami l’a prise en photo quelques mois avant ? Jacques commence à douter et la vie lui donne sinon une réponse UN SIGNE ! Moi qui croit plus aux signes depuis une déception amoureuse, me voilà revenu en arrière, enfin je me comprends…vous pas, ce n’est important ! Ce qui est important ou plutôt à retenir, c’est la magie du cinéma de ce film qui vous fera poser beaucoup de questions sans jamais avoir de réponses !!! Carpe Diem

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