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Terence Stamp dans "Histoires extraordinaires"
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Histoires extraordinaires

Par Bertrand Mathieux · Le 10 novembre 2017

Film à sketches de Roger Vadim, Louis Malle et Federico Fellini
Pays : France, Italie
Titre italien : Tre Passi nel delirio
Année de sortie : 1968
Scénario : Roger Vadim et Pascal Cousin (pour Metzengerstein), Louis Malle et Daniel Boulanger (pour William Wilson), Federico Fellini et Bernardino Zapponi (pour Toby Dammit ou Il ne faut jamais parier sa tête avec le diable)
Montage : Hélène Plamiannikov, Franco Arcalli, Suzanne Baron, Ruggiero Mastroianni
Photographie : Claude Renoir, Tonino Delli Colli, Giuseppe Rotunno
Musique : Jean Prodomidès, Diego Masson, Nino Rota
Avec : Jane Fonda, Alain Delon, Peter Fonda, Brigitte Bardot, Terence Stamp

Histoires extraordinaires est un film à sketches basé, comme son titre l’indique, sur trois nouvelles d’Edgar Allan Poe.

Synopsis du film

1er segment, intitulé Metzengerstein – La cruelle et sensuelle comtesse Frederica (Jane Fonda) mène une vie de débauche dans son vaste manoir. La propriété voisine est occupée par son cousin Wilhelm (Peter Fonda), dont elle est amoureuse mais qui repousse ses avances. Un jour, les écuries de Wilhelm prennent feu…

2ème segment, intitulé William Wilson – William Wilson (Alain Delon) est un officier autrichien qui aime les jeux pervers en tout genres. Un homonyme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau fait régulièrement irruption dans sa vie, pour couper court au sadisme et à la perfidie de Wilson. Un jour, celui-ci craque et provoque son « double » en duel…

3ème segment, intitulé Toby Dammit ou Il ne faut jamais parier sa tête avec le diable – Le célèbre comédien britannique Toby Dammmit (Terence Stamp) se rend à Rome pour les besoins d’un western inspiré de la vie du Christ. Alcoolique, drogué et tourmenté, Dammit supporte mal les affres de la célébrité, et joue péniblement son rôle de star à l’occasion d’une émission de télévision dont il est l’invité d’honneur. Il est d’autant plus anxieux qu’il est hanté par la présence d’une petite fille inquiétante (Marina Yaru) qu’il semble être le seul à voir, et qu’il pense être l’incarnation du diable en personne…

Critique d’Histoires extraordinaires

Dans les années 60, les films à sketches sont plutôt tendance, au même titre que les adaptations cinématographiques d’Edgar Allan Poe, largement popularisées (aux États-Unis) par le cinéaste et producteur Roger Corman (figure majeure du cinéma bis). Ces deux raisons sont à l’origine du projet qui nous intéresse ici, qui sur le papier a tout pour plaire : les noms de Malle, Fellini, Fonda, Stamp, Bardot ou Delon, pour ne citer qu’eux, ont en effet de quoi stimuler la curiosité du spectateur, surtout si celui-ci est un amateur du génial auteur du Double assassinat rue Morgue, de Aventures sans pareil d’un certain Hans Pfaal, de La Vérité sur le cas de M. Valdemar ou encore de Descente dans le Maelstrom – autant de nouvelles remarquables qui bénéficièrent (en la personne de Charles Baudelaire) d’un prestigieux traducteur dans l’hexagone.

Metzengerstein et William Wilson

Malheureusement, le résultat de cette entreprise séduisante – pour laquelle Orson Welles fut approché – est très inégal. Metzengerstein, le segment de Roger Vadim, est même un naufrage total, filmé n’importe comment, et dont l’unique intérêt semble résider dans la présence sensuelle de Jane Fonda (alors compagne du metteur en scène), vêtue d’improbables tenues toutes plus sexy les unes que les autres. Son non moins célèbre frère Peter Fonda est également de la partie, et il semblerait pour l’anecdote qu’il ait d’ailleurs commencé à écrire le culte Easy Rider à peu près à l’époque du tournage.

Daté et maladroit autant dans sa narration, sa mise en scène que dans sa volonté de provoquer le public pudibond de l’époque, Metzengerstein ne fait vraiment pas honneur à la nouvelle éponyme de Poe et il est fort probable que Vadim lui-même n’en ait pas gardé un souvenir impérissable. À noter la présence à l’écran de la toute jeune Anny Dupeyrey dans le rôle d’une courtisane. La même année (1968) sortira le fameux Barbarella du même Vadim, toujours avec Jane Fonda, un objet cinématographique pop et kitsch non dénué de charme.

Jane Fonda dans "Metzengerstein"

Frederica (Jane Fonda) dans « Metzengerstein »

Louis Malle, si on est en droit de le juger en général meilleur réalisateur que Roger Vadim (sans vouloir manquer de respect à ce dernier), ne fait pas beaucoup mieux avec William Wilson, variation sur le thème du double dans laquelle Alain Delon donne la réplique à une Brigitte Bardot affublée d’une perruque brune. L’ensemble est tout de même mieux filmé que Metzengerstein mais reste plutôt anecdotique.

Il faut dire que Malle s’est engagé à reculons sur ce projet, que les conditions de tournage ne lui convenaient guère et que l’auteur de l’excellent Atlantic City n’a pas vraiment eu son mot à dire sur le casting (le choix de Bardot n’était pas le sien, même s’il n’avait rien contre la comédienne qu’il avait déjà dirigée dans Vie privée). Tout cela fait que le segment ressemble à un quelconque téléfilm ; les défauts formels ne sont pas criants en soi (à l’exception d’un plan de chute raté), mais William Wilson ne parvient jamais à susciter mieux qu’une vague indifférence chez le spectateur, tandis que la « patte » de Poe, comme celle de Malle, demeurent imperceptibles.

Brigitte Bardot dans "William Wilson"

Giuseppina (Brigitte Bardot) dans « William Wilson »

Toby Dammit

Le segment de Federico Fellini est d’une toute autre envergure, et l’écart de niveau est quelque peu embarrassante pour les deux réalisateurs français précités (dont il ne faut évidemment pas réduire la carrière à cette page bien spécifique de leur filmographie). L’auteur d’Amarcord réussit à proposer quelque chose de personnel et s’approprie totalement l’univers de Poe – dont il ne reste pas grand chose au final, tant Toby Dammit est du pur Fellini (le scénario, même, ne conserve qu’une ou deux idées de la nouvelle dont il est tiré).

Terence Stamp dans "Toby Dammit"

Toby Dammit (Terence Stamp) dans « Toby Dammit »

Plans riches chargés de détails ; atmosphère largement fantasmagorique et onirique ; lumière et couleurs surréalistes ; musique de Nino Rota (bien sûr) : l’esthétique est typique du cinéma de Fellini. Le contenu aussi : l’ironie, le sens de l’absurde et l’humour grinçant du célèbre réalisateur sont omniprésents. Il se moque ainsi de la télévision, des producteurs de cinéma, des journalistes, de la publicité (et à travers elle de la société de consommation), autant d’univers dans lesquels erre désespérément le dandy drogué et alcoolique incarné par l’acteur britannique Terence Stamp. L’aura et le charisme de celui qui, la même année, incarna le mystérieux visiteur du Théorème de Pasolini (et qui bien plus tard jouera dans l’excellent The Hit de Stephen Frears), apporte beaucoup au film.

Indéniablement maîtrisé et cohérent sur le plan formel, Toby Dammit donne une idée de ce qu’aurait pu donner Histoires extraordinaires si les deux premiers sketchs avaient ne serait-ce qu’approché le niveau du troisième. En somme, pour faire un parallèle sportif, c’est ici une victoire sans conteste de l’Italie…

5.5 Note globale

Histoires extraordinaires est une curiosité bancale, qui vaut principalement pour le segment inspiré de Federico Fellini. À noter que l'actrice Asia Argento (Boarding Gate) a cité ce dernier (Toby Dammit), et notamment sa bande originale (de Nino Rota), dans une interview publiée sur le site Trois Couleurs.

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Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

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