Film de Benjamin Barfoot
Année de sortie : 2017
Pays : Royaume-Uni
Scénario : Danny Morgan
Photographie : Laura Bellingham
Montage : Benjamin Barfoot
Avec : Danny Morgan, Georgia Groome, Michael Socha, Kelly Wenham, Dougie Poynter, Brooke Norbury
Double Date est une comédie horrifique où règne un bon équilibre entre humour, hémoglobine et bons sentiments.
Synopsis du film
En raison de sa timidité et de son manque de confiance en lui, Jim (Danny Morgan), à bientôt trente ans, n’a toujours pas couché avec une femme. Son ami Alex (Michael Socha), dragueur invétéré, compte bien l’aider à vaincre ses peurs.
La veille de son anniversaire, Jim réalise que deux jolies jeunes femmes lui font apparemment de l’œil. Alex le pousse aussitôt à passer à l’attaque. Le problème, c’est que Kitty (Kelly Wenham) et Lulu (Georgia Groome) sont des tueuses d’hommes, qui poursuivent un bien macabre projet…
Critique de Double Date
On se souvient de 40 ans, toujours puceau (2005) du tandem Judd Apatow/Martin Fuller qui, malgré son titre français lourdingue et son sujet casse-gueule, s’affirma au final comme une comédie plutôt bien troussée. En quelques sortes, Double Date en propose une relecture certes très éloignée à bien des égards, mais qui repose sur la même dynamique de base : un homme toujours vierge à trente ans (c’est dix de moins que le personnage joué par Steve Carrell dans le film d’Apatow) cherche désespérément à perdre son pucelage, encouragé par un ami plus débrouillard que lui en la matière. Les deux films partagent également un aspect « buddy movie » très marqué ; d’ailleurs, Double Date semble de toute évidence être l’œuvre d’un duo d’amis, à savoir Danny Morgan (scénariste et acteur) et Benjamin Barfoot (réalisateur), qui avaient déjà signé ensemble trois courts-métrages (Where Did It All Go Ron?, Who Is Albert Plum? et Fist) – ce qui laisse présumer, sinon une bonne entente sur le plan humain, au moins une estime professionnelle réciproque.
Mais ne nous y trompons pas : les points communs s’arrêtent ici. Double Date est un pur film de genre qui reprend le motif de la femme tueuse et vengeresse, variante horrifique d’un « girl power » qui en l’occurrence ne fait pas dans le détail. Comme souvent, car il faut bien créer de la tension dramatique au cinéma comme en littérature, le redoutable tandem incarné par Georgia Groome et Kelly Wenham est contrasté, la première ayant nettement plus de scrupules que la seconde.
Face à ces deux vamps aussi séduisantes que dangereuses et expéditives, le duo formé par Jim (Danny Morgan) et Alex (Michael Socha), s’il repose volontairement sur des stéréotypes (le puceau maladroit ; le dragueur un peu lourd), est drôle et attachant ; il suscite ainsi d’emblée l’empathie du spectateur au même titre que le personnage de Lulu (Georgia Groome, aperçue notamment dans Bienvenue au Cottage), largement manipulée et influencée par sa sœur Kitty (Kelly Wenham).
Évidemment, les personnages de Jim et de Lulu, qui sont à leur manière deux « marginaux » un peu paumés (parce qu’ils ne parviennent pas à accomplir ce qu’ils sont supposés faire, principalement en raison de leur sensibilité et de leur humilité), vont se sentir attirés l’un par l’autre ; en cela, Double Date utilise des schémas assez classiques de la comédie romantique mais il les combine habilement avec des ingrédients horrifiques et surtout, parvient à créer des personnages suffisamment consistants, grâce à une écriture intelligente et au talent de leurs interprètes respectifs.
Le film possède par ailleurs un certain cachet sur le plan visuel, grâce notamment à la photo réussie de la chef opératrice Laura Bellingham et aux images léchées dont Benjamin Barfoot ponctue habilement son long métrage. On a droit, par ailleurs, à un générique de début graphique à souhait, rythmé par un morceau efficace (Run To Your Mama) du groupe de rock alternatif suédois Goat.
Bande-annonce
Run To Your Mama, de Goat
Voici la chanson Run To Your Mama, de Goat, utilisée dans le générique de début de Double Date. Elle est disponible sur l’album World Music (2012).
Double Date propose un alliage plutôt réussi de film d'horreur, de comédie romantique et de buddy movie. Une bonne raison de suivre le parcours de ses auteurs, dont l'approche rafraîchissante du genre fantastique inspire une sympathie immédiate.
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