Film de Dan Berk et Robert Olsen
Année de sortie : 2019
Pays : États-Unis
Scénario : Dan Berk et Robert Olsen
Photographie : Matt Mitchell
Montage : Sofi Marshall
Musique : Andrew Hewitt
Avec : Bill Skarsgård, Maika Monroe, Blake Baumgartner, Jeffrey Donovan, Kyra Sedgwick
Mickey: This… it’s ultra fucked.
Bill Skarsgård dans Villains
Villains est un mélange réussi de thriller horrifique et de comédie, qui met en scène un duo de protagonistes attachant.
Synopsis du film
Mickey (Bill Skarsgård) et sa petite amie Jules (Maika Monroe) braquent une station-service. Malheureusement, Mickey oublie de faire le plein et ils tombent en panne sur une route isolée.
Ils se réfugient dans une demeure dont les habitants sont momentanément absents, et tentent de réfléchir à un plan. Ils font alors une découverte inquiétante : une petite fille est retenue prisonnière au sous-sol.
Pour Jules, les priorités changent : il faut d’abord libérer l’enfant. Mais quelques instants plus tard, les propriétaires reviennent chez eux…
Critique de Villains
Le couple central de Villains évoquerait presque, de loin, les braqueurs à la petite semaine campés par Tim Roth et Amanda Plummer dans Pulp Fiction (1994) ; d’ailleurs, le travail graphique sur le générique de fin suggère également une correspondance avec l’univers de Quentin Tarantino. Mais je disais de loin et en effet, Mickey et Jules ne sont pas du tout les répliques de Ringo et Yolanda : ils partagent simplement avec eux un certain amateurisme et semblent tout autant passionnés, ardents et amoureux.
La trame de Villains, en soi, repose sur un schéma assez simple, pas particulièrement original (mais de toutes manières, quelle histoire n’a pas déjà été racontée ?) mais efficace : deux braqueurs, en se retrouvant face à des individus bien plus louches et dangereux qu’eux, sont amenés à interroger leur propre sens moral et à grandir
, en quelques sortes.
Ce point de départ aurait pu donner un résultat quelconque, or le film de Dan Berk et Robert Olsen possède une fraîcheur indéniable, en grande partie liée à la bienveillance, à la tendresse même avec lesquels les auteurs ont écrit puis filmé les deux protagonistes. On s’attache très vite à ces sympathiques « losers », d’autant que le scénario a la bonne idée de les faire évoluer (dans le bon sens), d’où une touchante dimension initiatique.
Ils forment un duo complémentaire : Mickey (Bill Skarsgård, vu dans la version cinématographique de Ça) est doué pour certaines choses manuelles et pratiques (crocheter une serrure, par exemple) mais il panique totalement dans certaines circonstances ; tandis que Jules (Maika Monroe, connue pour son rôle dans It Follows) incarne une féminité forte, intuitive et lumineuse – c’est elle qui, au sein du couple, montre la voie et apporte la paix.
L’équilibre entre l’humour et le suspense est bien dosé, tandis que les auteurs font preuve de bon goût en matière de sélection musicale ; en témoignent le choix de la chanson Pedestrian at Best de Courtney Barnett et celui de Safe Travels, du groupe Peter and the Wolf, ballade qui accompagne une dernière séquence particulièrement délicate et émouvante.
Extraits de la musique de Villains
Voici deux morceaux de musique que l’on entend dans Villains. Le premier est Safe Travels, une ballade présente sur le second album de Peter and the Wolf, Lightness (2006). Le second est Pedestrian at Best, qui fait partie du premier album de Courtney Barnett, Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit (2015).
Safe Travels, de Peter and the Wolf
Pedestrian at Best, de Courtney Barnett
Villains commence comme un thriller comique efficace avant d'intégrer, par petites touches, une dimension émouvante qui fait mouche. De toute évidence, Dan Berk et Robert Olsen sont des cinéastes honnêtes et sensibles, qui méritent que l'on suive leur parcours.
Aucun commentaire