Film de Mark Tonderai
Pays : États-Unis, Canada
Année de sortie : 2012
Titre original : House at the End of the Street
Scénario : David Loucka, Jonathan Mostow
Montage : Steve Mirkovich, Karen Porter
Photographie : Miroslaw Baszak
Musique : Theo Green
Avec : Jennifer Lawrence, Max Thieriot, Gil Bellows, Elisabeth Shue, Eva Link, Nolan Gerard Funk, Allie MacDonald
La Maison au bout de la rue est un thriller horrifique qui ne réinvente pas la poudre, mais qui se suit agréablement grâce à un récit plutôt sobre et bien construit.
Synopsis du film
Sarah Cassidy (Elisabeth Shue) et sa fille Elissa (Jennifer Lawrence) emménagent dans une petite bourgade isolée. Sarah a pu y acheter une grande maison à un prix raisonnable. Et pour cause, elle est située tout près d’une demeure qui, quelques années plus tôt, a été le cadre d’un double meurtre : celui des Jacobson, assassinés par leur propre fille (portée disparue depuis).
Sarah ignorait, en revanche, que le survivant du massacre, Ryan Jacobson (Max Thieriot), habitait toujours dans cette maison. Un soir, en rentrant chez elle, Elissa fait la connaissance du jeune homme…
Critique de La Maison au bout de la rue
La Maison au bout de la rue est un projet qui connut quelques difficultés. Il fut initié dès 2003 ; à l’origine, c’est Richard Kelly, alors auréolé du succès de son premier long (le culte et brillant Donnie Darko), qui devait écrire le scénario, que Jonathan Mostow se chargerait de mettre en scène. Mais pour une raison ou pour une autre, le projet demeura au point mort pendant plusieurs années. Il émergea à nouveau à l’aube de la décennie 2010, sans Richard Kelly (qui depuis Southland Tales et The Box, deux échecs commerciaux et critiques, a pratiquement disparu des radars hollywoodiens) mais toujours avec Jonathan Mostow, qui signa le script en collaboration avec David Loucka. Le britannique Mark Tonderai, auteur de Hush (un thriller à petit budget assez bancal, mais qui commence plutôt bien), fut chargé de la mise en scène.
Le film fut tourné en 2010 mais pour d’obscurs motifs, ne fut distribué dans les salles obscures que deux ans plus tard. Sans doute opportunément : La Maison au bout de la rue sortit en effet le 21 septembre 2012, soit quelques mois après le premier volet de la série à succès Hunger Games. Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour en déduire que les distributeurs (Relativity Media) ont voulu surfer sur la notoriété grandissante de Jennifer Lawrence, héroïne de Hunger Games et interprète principal du film qui nous intéresse ici.
Mais entrons dans le vif du sujet : que vaut La Maison au bout de la rue ? Beaucoup mieux que ne l’affirma la majeure partie de la presse à l’époque (heureusement, le public a parfois meilleur goût que les journalistes et le film rencontra un certain succès), et mieux également que ne le laisse présager sa catastrophique bande-annonce, qui renvoie l’image trompeuse d’un énième slasher bourrin et décérébré. En réalité, nous sommes ici face à un long métrage au titre un peu caricatural (il faudrait compter le nombre de films d’horreur avec le mot « house » dans le titre) mais qui tient bien la route et se regarde avec plaisir, si l’on ne cherche pas davantage qu’un divertissement bien mené.
Certes l’histoire repose, dans le fond, sur un canevas archi classique, mais elle est habilement racontée. David Loucka et Jonathan Mostow ont en effet particulièrement soigné la mise en place et il ne se passe rien de particulier pendant de longues minutes ; ils prennent le temps de planter le décor, de définir les personnages et leur background (en particulier celui de la fille et de la mère, envers lesquelles on éprouve une réelle sympathie), quand beaucoup de films d’horreur pêchent par excès de précipitation.
La réalisation de Tonderai, classique mais élégante (il filme très bien les deux comédiennes principales), et le jeu convaincant des actrices (le tandem Jennifer Lawrence et Elisabeth Shue – vue notamment dans Leaving Las Vegas – fonctionne bien), participent à la bonne tenue de l’ensemble. Le script réserve un twist qui fait son petit effet, tandis que même dans son dénouement, La Maison au bout de la rue conserve une sobriété louable (pas de fin interminable, de bad guy increvable ou de violence gratuite). Bref, nous sommes ici face à un honnête petit thriller horrifique, bien interprété et sans grosse faute de goûts.
Une bonne mise en place, des actrices talentueuses et une réalisation maîtrisée font de La Maison au bout de la rue un divertissement tout à fait recommandable, injustement brocardé par la presse à l'époque.
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