Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
Tom Wilkinson dans "In the Bedroom" (2001)
Drame 0

In the Bedroom

Par Bertrand Mathieux · Le 1 novembre 2020

Film de Todd Field
Année de sortie : 2001
Pays : États-Unis
Scénario : Todd Field et Robert Festinger, d’après la nouvelle Killings d’Andre Dubus
Photographie : Antonio Calvache
Montage : Frank Reynolds
Musique : Thomas Newman
Avec : Sissy Spacek, Tom Wilkinson, Nick Stahl, Marisa Tomei

In The Bedroom déroule une narration précise et implacable, servie par une réalisation et une interprétation d’une égale rigueur. Un modèle de récit noir et dramatique, genre dans lequel les auteurs américains excellent particulièrement.

Synopsis du film

La famille Fowler mène une vie confortable et heureuse à Camden, dans le Maine. Mais quand leur fils Frank, brillant étudiant, se met à fréquenter une femme plus âgée, les choses se compliquent ; il faut dire que l’ex-compagnon de la femme en question est un homme particulièrement jaloux et violent…

Critique de In The Bedroom

In the Bedroom est basé sur une nouvelle d’Andre Dubus, un écrivain américain disparu en 1999 (soit peu de temps avant la sortie du film) dont la vie personnelle a été ponctuée d’événements dramatiques, un peu comme celle de l’uruguayen Horacio Quiroga. Killings (la nouvelle en question, au titre plus explicite, moins métaphorique, que celui du film) n’est d’ailleurs pas un récit gai et enjoué. On se situe plutôt dans la tradition des récits sombres, réalistes et parfois violents dont la littérature américaine du 20ème siècle est remplie. Son sujet évoque, indirectement, la propre expérience de Dubus, et on suppose que l’écriture a de ce fait été un processus douloureux pour l’auteur.

Nick Stahl et Tom Wilkinson dans In the Bedroom
Nick Stahl et Tom Wilkinson dans « In the Bedroom »

Le résultat a manifestement séduit Todd Field, également réalisateur du très réussi Little Children (2006), qui est aussi l’adaptation d’un texte littéraire. Depuis ces deux longs métrages, Field n’est pas retourné derrière la caméra et la vision de In The Bedroom fait espérer qu’il aura l’occasion, et l’envie, de le faire un jour. Il s’agit en effet d’un film solide, d’une sobriété et d’une maîtrise exemplaires. On y retrouve ce coté sec, épuré, sans fioritures propre à une certaine littérature américaine, et que quelques réalisateurs aiment à retranscrire au cinéma. D’une gravité indéniable, le film ne tombe toutefois jamais dans le piège du mélo et du pathos ; il n’y a pas un plan de trop, un mot superflu, un geste téléphoné. C’est par ailleurs remarquablement bien cadré (on le voit dès la première séquence, pourtant très simple, montrant un couple étendu dans l’herbe : la scène capte un moment de bonheur amoureux parfait, immortalisé dans de multiples compositions picturales) et surtout, les plans disent, ou plutôt suggèrent souvent quelque chose de significatif.

Marisa Tomei et Nick Stahl dans In the Bedroom
Marisa Tomei et Nick Stahl dans la première scène du film, très évocatrice d’un bonheur amoureux parfait…

L’erreur de certains réalisateurs est de chercher une complexité parfois vaine alors que l’un des enjeux principaux, pour un réalisateur, est de filmer un élément qui véhicule une idée, une émotion liée à l’histoire, même si cela doit passer par un plan très simple. Par exemple, vers la fin de In the Bedroom – fin dont nous ne révélerons rien ici –, il y a un plan sur le panneau Welcome to Camden, qui est lourd de sens : il vient rappeler, douloureusement, un cadre de vie synonyme, pour les personnages, d’un bonheur désormais lointain…

« Bienvenue à Camden » : ce panneau, vers la fin du film, prend un sens bien précis

L’histoire, qui est relativement banale si on la résume grossièrement, pourrait ne pas captiver le spectateur ; mais tout est dans l’art de raconter et Field, comme Dubus sans doute, maîtrise cet art. Il sait par exemple que ce genre d’histoire a besoin d’un contexte ; or dans In the Bedroom, l’atmosphère de la ville de Camden, dans le Maine, est palpable, de même que le milieu social, plutôt aisé, des protagonistes. La même rigueur s’applique à la caractérisation des personnages, tous crédibles et suffisamment consistants pour qu’on puisse se sentir concernés, a minima, par leur sort. À partir de là, chaque repère du récit étant bien défini, Field peut dérouler la narration, étape par étape (la composition du récit est exemplaire), jusqu’à son implacable dénouement, et même faire le choix (en l’occurrence cohérent) d’une certaine lenteur – quand tout est bien en place, et que le rythme du récit est maîtrisé, celui-ci peut bien être lent : il n’est pour autant jamais ennuyeux.

Sissy Spacek dans In The Bedroom
Sissy Spacek dans « In The Bedroom »

Les comédiens sont ici tous à la hauteur, de Marisa Tomei à Nick Stahl en passant par William Mapother, Sissy Spacek et Tom Wilkinson. Celui-ci est particulièrement saisissant dans une dernière séquence dont le relatif silence dit beaucoup de choses, et rien de trop précis à la fois. Au cinéma comme en littérature, il faut savoir suggérer, retirer des plans, effacer des lignes. Todd Field, de toute évidence, a ce sens de l’épure et de l’économie. Conjuguée à sa maîtrise de la forme et de la construction narrative, cette qualité fait de lui un auteur précieux.

8 Note globale

Salué à juste titre par la critique et le public, In The Bedroom fait partie des belles pièces du cinéma indépendant US des années 2000. Il se situe dans la tradition des récits noirs, épurés, réalistes et resserrés dont moult auteurs américains ont le secret. Todd Field confirmera dans la foulée son talent avec Little Children et depuis, silence radio, ce qui ne semble pas relever d’un choix mais plutôt être le résultat de projets contrariés. Field est d’ailleurs cité dans une liste intitulée Top 10 American Indie Filmmakers Missing in Action. Elle a déjà 5 ans et pour l’instant, elle est toujours, en partie, d’actualité…

Andre DubusFilm noirMarisa TomeiNick StahlSissy SpacekThomas NewmanTodd FieldTom Wilkinson
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

Aucun commentaire

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une critique de film

Facebook

Facebook

Dernières actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022

Critiques les plus récentes

  • Petite fleur

    Petite fleur

    21 mars 2023
  • Les Petits câlins

    Les Petits câlins

    25 février 2023

Critiques les plus consultées

Le Troisième homme
Snow Therapy
Wounds
La Moustache
L'Apparition
Carnivores
Scarface
The Woman

Rechercher un film par thématique

  • Chronique intimiste
  • Critique sociale
  • Couples en plein doute
  • Détectives
  • Disparitions
  • Fantômes et apparitions
  • Féminisme
  • Jeux de l'amour et du hasard
  • Joies du libéralisme
  • Monstres et cie
  • Onirique
  • Politique
  • Questionnement identitaire
  • Réalisatrices
  • Récit initiatique
  • Relation vénéneuse
  • Sorcellerie
  • Transformation
  • Le travail c'est la santé

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact

Dossiers cinéma

  • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    19 avril 2020
  • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    22 novembre 2018
  • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    30 mai 2018

Actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022
  • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    12 décembre 2022

Musique et cinéma

  • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    3 avril 2021
  • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    25 avril 2020
  • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    26 mars 2020

Recherche

Consultez l’index des critiques de films.

Sites conseillés

Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.