Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
Leïla Bekhti et Zita Hanrot dans "Carnivores" (film, 2018)
Policier / Thriller 0

Carnivores

Par Bertrand Mathieux · Le 1 avril 2018

Film de Yannick et Jérémie Renier
Année de sortie : 2018
Pays : France
Scénario : Bulle Decarpentries, Jérémie Guez, Yaël Langmann, Agnès de Sacy, Jérémie Renier, Yannick Renier
Photographie : George Lechaptois
Montage : Nico Leunen
Musique : Pierre Aviat
Avec : Leïla Bekhti, Zita Hanrot, Bastien Bouillon, Johan Heldenbergh, Hiam Abbass, Octave Bossuet

Pour leur premier long comme cinéastes, les frères Rénier livrent un thriller maîtrisé formellement, servie par deux bonnes comédiennes. Hélas, un déroulement trop prévisible et approximatif finit par trahir les limites de l’exercice.

Synopsis du film

Samia Barni (Zita Hanrot) est une actrice de renom, tandis que sa sœur cadette Mona (Leïla Bekhti), bien que talentueuse, a du mal à décrocher un premier rôle au cinéma.

Samia est engagée sur le nouveau film de Paul Brozek (Johan Heldenbergh), un cinéaste réputé. Mais sur le tournage, éprouvée par ses problèmes de couple, elle a toutes les peines du monde à se concentrer et demande l’aide de Mona, qui lui fait répéter le texte.

Un jour, après le tournage d’une scène éprouvante, Samia disparaît brusquement…

Critique de Carnivores

On se souvient de Jérémie et Yannick Renier chahutant puis s’engueulant franchement dans l’étouffant Nue propriété (2006) de Joachim Lafosse, où ils jouaient deux frères envahissants face à une mère (Isabelle Huppert) totalement dépassée. Mais c’est bien sûr surtout à leur lien fraternel bien réel que l’on songe à la lecture du pitch de Carnivores, qui met en scène la relation vénéneuse entre deux sœurs rivales.

Il faut croire que les frères Renier entretiennent un rapport plus serein que les protagonistes de leur premier film, car en termes de réalisation et d’esthétique, ce Carnivores est cohérent. Les apprentis cinéastes savent créer une atmosphère et filmer leurs comédiens (le fait d’être eux-mêmes acteurs n’est peut-être pas sans lien avec cette dernière qualité). La réalisation utilise habilement les codes du thriller psychologique et imprime à l’ensemble une tension palpable, un rythme efficace et une dimension sensuelle, charnelle sous-tendue par le titre du film.

Carnivores doit beaucoup à Leïla Bekhti et Zita Hanrot, deux belles comédiennes dont la justesse de jeu et la présence intense donnent corps à ce duo de sœurs rongées par la jalousie et la compétition. Jérémie et Yannick Renier, encore une fois, ont su tirer parti de cet atout, et ce puissant tandem d’actrices est fort bien filmé et éclairé (soulignons sur ce point la photographie très réussie de George Lechaptois).

De son côté, l’acteur Johan Heldenbergh (vu tout récemment dans Gaspard va au mariage) incarne une caricature de réalisateur narcissique, colérique et prétentieux, dont la dimension assez grotesque était probablement souhaitée par les cinéastes (du moins faut-il l’espérer). Sans compter que le film dans le film – une adaptation arty du Justine de Sade – est fort improbable ; mais là aussi, gageons que l’idée était de tourner en dérision les réalisateurs aussi pervers que médiocres, qui se prennent pour des génies (il n’est pas évident de saisir les intentions réelles des frères Renier lors des scènes en question).

Leïla Bekhti dans "Carnivores"

Mona (Leïla Bekhti) dans « Carnivores »

On suit dans tous les cas avec un certain plaisir ce thriller techniquement bien exécuté, en attendant de voir où le scénario va nous conduire. Et c’est sur ce point (le dénouement) que le bât blesse.

L’idée d’une relation tendue entre deux sœurs – ou deux colocataires comme dans JF partagerait appartement (1992) de Barbet Schroeder (auquel on pense vaguement à un moment du film) – est en soi assez classique mais au fond, de nombreux thrillers reposent sur des canevas vus et revus ; le tout, quand on fait une variation autour d’un schéma de ce type, c’est d’y injecter un peu de nouveauté ou, du moins, de rester juste jusqu’au bout sur le plan de la psychologie des personnages.

Ici, on a du mal à croire à certaines réactions, soit parce qu’elles manquent de nuances, soit parce que le background des personnages n’a pas été développé de manière à justifier une telle radicalité (ce qui, dans les deux cas, est un problème d’écriture). Par ailleurs, on assiste dans les grandes lignes à un dénouement qu’on avait vu venir d’assez loin – et cela, quand il semblait pourtant possible d’exploiter une scène existante (la rencontre entre les sœurs Barni et deux voyageurs inquiétants) pour faire prendre à l’ensemble une toute autre direction, impliquant un audacieux changement de registre cinématographique.

Cette fin en demi-teinte n’efface bien sûr pas toutes les qualités du film, mais nous laisse sur une impression mitigée alors que le potentiel – aussi bien au niveau de la réalisation que du casting – était bien là. Potentiel qui, dans tous les cas, justifie la vision de Carnivores, quels que soient ses défauts (moins rédhibitoires, au final, que ceux de nombreux films encensés par la presse en ce début d’année).

Bande-annonce

6 Note globale

Il y a de bonnes choses dans Carnivores : des qualités esthétiques évidentes, un cadre précis, un rythme resserré et deux comédiennes de caractère. Dommage que le dénouement soit à la fois téléphoné et peu crédible. Pour autant, si frustrante soit-elle en partie, la vision du film reste loin d'être désagréable, et le duo Leïla Bekhti / Zita Hanrot, bien mis en valeur par la réalisation, offre de beaux moments de cinéma.

Jérémie RenierLeïla BekhtiThriller psychologiqueYannick RenierZita Hanrot
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

Vous aimerez également

  • Nue propriété Drame

    Nue propriété

  • L’Amant double Policier / Thriller

    L’Amant double

Aucun commentaire

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une critique de film

Facebook

Facebook

Dernières actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022

Critiques les plus récentes

  • Petite fleur

    Petite fleur

    21 mars 2023
  • Les Petits câlins

    Les Petits câlins

    25 février 2023

Critiques les plus consultées

Le Troisième homme
Snow Therapy
Wounds
La Moustache
L'Apparition
Scarface
The Woman
Sueurs froides

Rechercher un film par thématique

  • Chronique intimiste
  • Critique sociale
  • Couples en plein doute
  • Détectives
  • Disparitions
  • Fantômes et apparitions
  • Féminisme
  • Jeux de l'amour et du hasard
  • Joies du libéralisme
  • Monstres et cie
  • Onirique
  • Politique
  • Questionnement identitaire
  • Réalisatrices
  • Récit initiatique
  • Relation vénéneuse
  • Sorcellerie
  • Transformation
  • Le travail c'est la santé

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact

Dossiers cinéma

  • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    19 avril 2020
  • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    22 novembre 2018
  • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    30 mai 2018

Actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022
  • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    12 décembre 2022

Musique et cinéma

  • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    3 avril 2021
  • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    25 avril 2020
  • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    26 mars 2020

Recherche

Consultez l’index des critiques de films.

Sites conseillés

Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.