Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
Unfriended: dark web
Horreur 0

Unfriended: Dark Web

Par Bertrand Mathieux · Le 8 janvier 2019

Film de Stephen Susco
Année de sortie : 2018
Pays : États-Unis
Scénario : Stephen Susco
Photographie : Kevin Stewart
Montage : Andrew Wesman
Avec : Colin Woodell, Betty Gabriel, Rebecca Rittenhouse, Andrew Lees, Connor Del Rio, Stephanie Nogueras

Unfriended: Dark Web repose entièrement sur un parti pris de mise en scène à la fois efficace et limité, voire discutable sur le plan cinématographique. Le tout avec un savoir-faire évident, mais sans parvenir à raconter grand chose.

Synopsis du film

Matias O’Brien (Colin Woodell) rentre chez lui après avoir récupéré un mac portable qui traînait depuis plusieurs jours dans le cybercafé où le jeune homme a ses habitudes. L’ordinateur appartient visiblement à un certain « Norah C. IV ».

Matias parvient rapidement à trouver le mot de passe permettant l’accès au bureau, et compte bien profiter de la puissance de l’appareil pour travailler sur Papaya, un programme censé l’aider à communiquer avec sa petite amie muette, Amaya (Stephanie Nogueras).

Mais alors qu’il échange avec ses amis par webcam interposée, Matias découvre un fichier caché sur le disque dur de l’ordinateur. Peu à peu, il réalise que son propriétaire pourrait bien être quelqu’un de peu recommandable, voire de très dangereux…

Critique de Unfriended: Dark Web

Environ 4 ans après Unfriended (2014), le producteur russo-kazakh Timur Bekmambetov exploite le même principe de mise en scène avec Unfriended: Dark Web, en confiant cette fois la réalisation et l’écriture du projet à Stephen Susco, scénariste et producteur de films de genre depuis le début des années 2000 (il avait signé notamment le scénario du remake américain de The Grudge en 2004). C’est toujours Blumhouse Productions, spécialisée dans les films d’horreur à petit budget, qui est aux commandes.

Mais de quel principe de mise en scène s’agit-il exactement ? Et bien c’est assez simple : Unfriended: Dark Web est composé en quelques sortes d’un seul et unique plan sur un écran d’ordinateur, lequel se décompose ponctuellement en plusieurs fenêtres (conversations sur skype, messenger, installations de logiciels, ouverture d’un programme, etc.), en fonction de l’activité sociale et informatique du personnage principal. Le visage des comédiens n’apparaît donc que via les fenêtres de conversation online, par le biais de la webcam dont sont équipés les différents personnages du film.

Unfriended: darkweb

L’ensemble du film est composé de ce type d’image, montrant l’écran d’ordinateur de Matias O’Brien (Colin Woodell). Dans la fenêtre principale on peut voir Betty Gabriel et Serena Lange ; en bas, de gauche à droite : Colin Woodell, Andrew Lees, Connor Del Rio et Savira Windyani.

Ce parti pris formel est la force et la faiblesse de Unfriended: Dark Web. La force, parce qu’il faut admettre que le procédé est immersif : face à une image et à un environnement familiers (du moins pour tout utilisateur régulier d’un ordinateur), le spectateur est rapidement plongé dans l’action et se met aisément à la place du protagoniste, dont le point de vue est représenté par l’angle de caméra principal (on peut dire que le film reprend le principe du POV shot, la nouveauté étant que le cadre affiché se limite à un écran d’ordinateur, portable en l’occurrence). Le jeu plutôt convaincant des comédiens facilite cette immersion : chacun parvient, en dépit d’une caractérisation volontairement simple, à exprimer les principaux traits de caractère de son personnage et les émotions qu’il traverse au fil du récit.

On rentre donc très vite dans Unfriended: Dark Web, d’autant que Stephen Susco témoigne d’un certain sens du rythme et de la progression. Mais deux aspects problématiques se révèlent peu à peu.

L’un concerne le fond : au-delà de son format visuel atypique, et profondément ancré dans la vie quotidienne moderne (ce qui contribue à son intérêt d’ailleurs), le film se révèle totalement vide. On assiste à un banal jeu du chat et de la souris, dont les aspects technologiques (les bad guys sont des pros de l’informatique et du hackage) ne masquent pas la vacuité, d’autant que le scénario n’échappe guère au piège de la surenchère et s’avère au final lourdement tiré par les cheveux. Pas de sujet, de propos (à part nous rappeler que nous sommes tous traçables une fois connectés, mais bon, c’est léger…) ni d’enjeux dramatiques particuliers en dehors de la seule survie des personnages principaux.

Colin Woodell et Connor Del Rio dans "Unfriended: dark web"

Matis (Colin Woodell) et AJ Jeffcock (Connor Del Rio) dans Unfriended: Dark Web

La forme utilisée finit elle-même par poser question, sans doute parce qu’elle est mise à nu par l’absence de fond évoquée à l’instant : voir un écran de PC pendant une heure et demie relève davantage de l’expérience vidéoludique – ou d’une attraction en ligne – que de cinéma à proprement parler, qui exige tout de même un minimum de point de vue (même dans un huis clos traditionnel, les possibilités sont grandes en termes d’angles de caméra par exemple). On peut d’ailleurs se demander si le procédé d’Unfriended n’exclut pas, par définition, l’existence de tout point de vue ; en tout cas, et en dépit d’un savoir-faire évident, Stephen Susco ne nous aura pas démontré le contraire ici.

Bande-annonce

5 Note globale

Unfriended: Dark Web capitalise sur un principe de réalisation qui possède des qualités immersives et que Stephen Susco maîtrise assez bien, mais qui le rapproche pour l’instant davantage du 10ème que du 7ème art. On pourra rétorquer que cette distinction est sans importance ou encore, à raison, qu’il est vain de hiérarchiser les disciplines artistiques. Mais dans tous les cas, l’intérêt d’entrer dans une salle de cinéma pour assister à un spectacle aussi dénué de fond et de point de vue reste discutable. Pour nuancer ce constat, il faudrait sans doute que le producteur Timur Bekmambetov prenne en compte qu’un procédé formel (si ingénieux soit-il) ne donne jamais grand-chose de mémorable s'il n'est pas associé à une histoire un tant soit peu consistante.

Andrew LeesBetty GabrielColin WoodellConnor Del RioRebecca RittenhouseStephanie NoguerasStephen SuscoTimur Bekmambetov
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

Aucun commentaire

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une critique de film

Facebook

Facebook

Dernières actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022

Critiques les plus récentes

  • Petite fleur

    Petite fleur

    21 mars 2023
  • Les Petits câlins

    Les Petits câlins

    25 février 2023

Critiques les plus consultées

Le Troisième homme
Snow Therapy
Wounds
La Moustache
L'Apparition
Scarface
My Cousin Rachel
Blue Velvet

Rechercher un film par thématique

  • Chronique intimiste
  • Critique sociale
  • Couples en plein doute
  • Détectives
  • Disparitions
  • Fantômes et apparitions
  • Féminisme
  • Jeux de l'amour et du hasard
  • Joies du libéralisme
  • Monstres et cie
  • Onirique
  • Politique
  • Questionnement identitaire
  • Réalisatrices
  • Récit initiatique
  • Relation vénéneuse
  • Sorcellerie
  • Transformation
  • Le travail c'est la santé

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact

Dossiers cinéma

  • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    19 avril 2020
  • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    22 novembre 2018
  • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    30 mai 2018

Actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022
  • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    12 décembre 2022

Musique et cinéma

  • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    3 avril 2021
  • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    25 avril 2020
  • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    26 mars 2020

Recherche

Consultez l’index des critiques de films.

Sites conseillés

Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.