Citizen Poulpe - Critiques de films
  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact
Maria Popistasu et Mimi Brănescu dans "Mardi, après Noël"
Drame 0

Mardi, après Noël

Par Bertrand Mathieux · Le 4 avril 2016

Film de Radu Muntean
Année de sortie : 2010
Pays : Roumanie
Titre original : Marţi, după Crăciun
Scénario : Alexandru Baciu, Radu Muntean, Răzvan Rădulescu
Photographie : Tudor Lucaciu
Montage : Alma Cazacu
Avec : Mimi Brănescu, Maria Popistașu, Mirela Oprisor, Victor Rebengiuc, Dragoş Bucur, Sasa Paul-Szel

Mardi, après Noël est un film très représentatif de l’actuelle Nouvelle Vague du cinéma roumain, portée sur une approche naturaliste et épurée.

Synopsis du film

De nos jours, à Bucarest. Paul (Mimi Branescu) partage son temps libre entre son épouse Adriana (Mirela Oprisor) et sa maîtresse Raluca (Maria Popistașu), l’orthodontiste de sa fille Mara (Sasa Paul-Szel). Adriana ignore tout de la double vie amoureuse de son époux.

Un jour, les deux femmes se rencontrent dans le cabinet de Raluca, au sujet d’un appareil que Mara devra porter afin de corriger une mauvaise position dentaire. Cette rencontre contrarie Raluca, et Paul commence à comprendre que la situation ne va pas pouvoir durer éternellement…

Critique de Mardi, après Noël

Mardi, après Noël est le quatrième long métrage du réalisateur Radu Muntean, l’un des figures majeures de ce qu’on appelle la Nouvelle Vague Roumaine. Ce mouvement, dont l’acte de naissance officiel est semble-t-il Trafic, de Cătălin Mitulescu (qui remporta la Palme du court métrage à Cannes en 2004), se caractérise notamment par une approche réaliste et minimaliste. Deux adjectifs qui s’appliquent très bien au film qui nous intéresse ici.

Pour raconter cette classique histoire d’adultère, le cinéaste roumain mise en effet sur une sobriété constante, que ce soit au niveau de l’écriture ou de la mise en scène, d’une limpidité remarquable. La grande majorité des scènes sont des plans séquences, au cours desquelles la caméra ne vient jamais troubler l’intimité des personnages. Nul changement d’angle, aucun champ-contrechamp, mais un seul et unique plan qui capture des instants simples, dont le réalisme découle d’un type d’interprétation et de dialogues qu’on qualifie souvent de naturaliste quand ils visent à ce point, comme c’est le cas ici, à se rapprocher du quotidien. Puis, à partir du moment où l’histoire prend une tournure plus grave, – que l’équilibre précaire, au sein du triangle amoureux, s’effondre soudain -, Muntean fait des plans de coupe, se rapproche du visage d’un acteur, pour mieux saisir la crispation qu’il reflète. Sans changer réellement de style (les longs plans sont encore omniprésents dans la dernière partie du film), ni de rythme, il souligne par ce changement de procédé l’évolution de la situation vécue par les protagonistes, dont la séparation est rendue plus évidente par le fait qu’ils se retrouvent, par moment, isolés dans un plan serré.

Mimi Brănescu dans "Mardi, après Noël"

Paul (Mimi Brănescu) dans « Mardi, après Noël »

Mardi, après Noël évite avec soin toute dramatisation, tout comme il ne juge personne – il montre, il rend compte, il observe. Pas de musique originale, aucun lyrisme apparent, mais un soin tout particulier à regarder vivre les personnages, à guetter leurs pensées, leurs réactions et leurs sentiments, sans jamais chercher à les surligner. De cette pudeur évidente découle une émotion ténue, suggérée, au point qu’elle échappera sans doute à une vision pas suffisamment attentive.

Car c’est au spectateur de la deviner à travers des mouvements en apparence anodins – à l’image de cette scène où un couple, dont on sait qu’il n’en est plus un, effectue mécaniquement le rituel des cadeaux de Noël. Les enfants sont hors champ, tout comme les beaux parents. On distingue l’homme placer discrètement les cadeaux sous le sapin, on voit la femme lui en tendre un autre à l’aveugle. Les gestes sont précis : ils ont été accomplis plusieurs fois, dans des contextes similaires. A ceci près que rien ne sera plus jamais pareil, ni tout à fait différent ; et si Radu Muntean parvient à capter ces nuances, c’est en grande partie grâce à la patience et à la discrétion de sa mise en scène. La caméra, qu’on agite parfois un peu vainement pour impressionner le public, semble ici simplement se poser, là où il faut, et attendre. En d’autres termes, Muntean ne fait pas de bruit : il écoute ses acteurs, et c’est une démarche qui fait défaut à bien des films.

Mimi Brănescu et Mirela Oprisor dans "Mardi, après Noël"

Adriana (Mirela Oprisor) et Paul (Mimi Brănescu) dans « Mardi, après Noël »

Elle est ici d’autant plus fructueuse que les comédiens, et en particulier le trio constitué de Mimi Brănescu, Maria Popistașu, Mirela Oprisor, livrent chacun une composition précise, qui contribue grandement à la justesse tonale du film.

7 Note globale

Mardi, après Noël est un film maîtrisé, qui convaincra par sa sobriété ou ennuiera pour les mêmes raisons. On pourra, en tous cas, difficilement nier sa cohérence formelle.

Dragoş BucurMaria PopistașuMimi BrănescuVictor Rebengiuc
Partager Tweet

Bertrand Mathieux

Principal contributeur du blog Citizen Poulpe. Parmi mes cinéastes préférés : Michael Cimino ; Claude Chabrol ; Maurice Pialat ; Michael Powell ; Kelly Reichardt ; Arthur Penn ; Olivier Assayas ; Emmanuel Mouret ; Guillaume Brac ; Francis Ford Coppola ; Michel Deville ; Guillaume Nicloux ; Karim Moussaoui ; Woody Allen ; Sam Peckinpah ; Nacho Vigalondo ; Danielle Arbid ; Jean-Pierre Melville ; David Lynch ; Billy Wilder ; David Mamet ; William Friedkin ; Nicolas Pariser ; Sergio Leone ; Jane Campion ; Miguel Gomes ; Ari Aster ; Christian Vincent ; Sidney Lumet ; Dominik Moll ; Ernst Lubitsch ; Gilles Marchand ; Alfred Hitchcock ; John Carpenter ; Otto Preminger ; Whit Stillman ; Nicholas Ray...

Aucun commentaire

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher une critique de film

Facebook

Facebook

Dernières actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022

Critiques les plus récentes

  • Petite fleur

    Petite fleur

    21 mars 2023
  • Les Petits câlins

    Les Petits câlins

    25 février 2023

Critiques les plus consultées

Le Troisième homme
Snow Therapy
Wounds
La Moustache
L'Apparition
Scarface
The Woman
Carnivores

Rechercher un film par thématique

  • Chronique intimiste
  • Critique sociale
  • Couples en plein doute
  • Détectives
  • Disparitions
  • Fantômes et apparitions
  • Féminisme
  • Jeux de l'amour et du hasard
  • Joies du libéralisme
  • Monstres et cie
  • Onirique
  • Politique
  • Questionnement identitaire
  • Réalisatrices
  • Récit initiatique
  • Relation vénéneuse
  • Sorcellerie
  • Transformation
  • Le travail c'est la santé

Abonnez-vous !

Abonnez-vous à Citizen Poulpe pour recevoir une notification par email à chaque nouvel article publié.

  • Critiques de films
    • Toutes les critiques de films
    • Drame
    • Policier / Thriller
    • Horreur
    • Fantastique
    • Science-fiction
    • Comédies / Comédies dramatiques
    • Western
    • Espionnage
    • Guerre
    • Aventures / Action
    • Documentaire
    • Courts métrages
  • Extraits de films
  • Musique et cinéma
  • Dossiers
    • Dossiers thématiques
    • Portraits croisés
    • Personnalités
  • Recueil de nouvelles
  • Contact

Dossiers cinéma

  • Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    Les « Dinner Parties From Hell » au cinéma

    19 avril 2020
  • Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    Qui suis-je ? Exemples de troubles identitaires au cinéma

    22 novembre 2018
  • Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    Les légendes urbaines dans le cinéma des années 90 et 2000

    30 mai 2018

Actualités

  • Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    Le TOP cinéma 2022 de Citizen Poulpe

    2 janvier 2023
  • PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    PIFFF 2022 : La Montagne, de Thomas Salvador

    13 décembre 2022
  • PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    PIFFF 2022 : courts-métrages internationaux

    12 décembre 2022

Musique et cinéma

  • Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    Le Ballon rouge : réécriture de la musique originale

    3 avril 2021
  • « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    « Safe Travels » par Peter and the Wolf dans « Villains »

    25 avril 2020
  • « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    « Soul on Fire » par LaVern Baker dans « Angel Heart »

    26 mars 2020

Recherche

Consultez l’index des critiques de films.

Sites conseillés

Découvrez une sélection de sites conseillés par Citizen Poulpe.

Citizen Kane, c’est un film qui a révolutionné le cinéma, aussi bien par ses innovations visuelles que narratives. Le poulpe, et en particulier le poulpe géant, est un animal marin mythique, qui se démarque par son charisme, sa capacité d’adaptation, et sa connaissance de lui-même. Citizenpoulpe.com est un hommage au cinéma et à la grandeur solennelle du poulpe.

Blog sous license Creative Commons. Propulsé par WordPress.