Film de Lars Von Trier
Année de sortie : 2009
Pays : Allemagne, France, Danemark, Pologne, Suède, Italie
Scénario : Lars von Trier
Photographie : Anthony Dod Mantle
Montage : Anders Refn
Avec : Willem Dafoe, Charlotte Gainsbourg.
Elle : Satan’s church.
Lui : Jesus…
Elle : Nature is Satan’s church.
Antichrist, de Lars Von Trier, est un film dont la cohérence remarquable entre le fond et la forme témoigne du génie cinématographique propre au metteur en scène et scénariste danois. Objet d’un scandale ridicule et sujet à des interprétations absurdes et douteuses de la part de nombreux journalistes et critiques de cinéma, Antichrist a suscité des réactions révélatrices du fait que la perception de l’art a rarement été aussi conditionnée et étroite qu’à notre époque.
Synopsis d’Antichrist
Un couple qui a perdu son enfant dans des circonstances particulièrement culpabilisantes se retire dans un chalet perdu au cœur de la forêt. La femme est sujette à des peurs et des angoisses vertigineuses dont son mari, psychothérapeute, va tenter d’identifier les origines précises. Mais peu à peu, son travail et ses théories d’analyste vont révéler leurs limites…
Critique du film
AVERTISSEMENT : cet article livre une interprétation du film Antichrist. Si vous ne l’avez pas vu, il est déconseillé de le lire.
L’histoire d’Antichrist
Si Antichrist comporte de nombreux symboles (certains très évidents, mais est-ce un mal ?) et références aussi bien bibliques que cinématographiques (sa vision évoque un peu le cinéma de Tarkovski et Bergman), l’histoire du film est à la fois plus simple et plus belle que nombreuses personnes ne semblent le penser : c’est celle d’une femme qui, incapable d’être femme (qui aime et désire) et mère à la fois, se met à ne plus aimer son enfant – ou du moins, une part d’elle-même le rejette violemment. Antichrist raconte donc un conflit intérieur entre une mère et une épouse, et ses conséquences brutales. Devant l’impossibilité d’assumer et de comprendre cette dualité, ce personnage va peu à peu se convaincre que la nature et la femme (puisqu’il y a corrélation entre la nature – la végétation, les animaux – et la nature humaine) sont profondément mauvaises, manipulatrices, destructrices. Conclusion fortement inspirée par ses recherches sur les sorcières, dans le cadre de l’élaboration d’une thèse (sorcières dont on sait pertinemment qu’elles étaient des femmes innocentes, victimes de procès sexistes). Cette femme finira donc par détruire ce qu’elle juge responsable du chaos et de la mort : sa féminité, et ce qui la fait sentir femme.
Antichrist s’intéresse donc à la place de l’enfant dans le couple et à des syndromes par ailleurs tout à fait reconnus dans la psychanalyse, que développent certaines mères quand leur enfant grandit. Dès lors, les différents comportements du personnage joué (brillamment) par Charlotte Gainsbourg sont explicables (ce qui ne les rend pas moins condamnables, s’entend). Ses accès de nymphomanie grotesques et démesurés ne véhiculent nul message sur la femme en général ; il ne s’agit que d’un comportement pathologique propre au personnage du film, et logique compte tenu de la nature de ses angoisses. Quant à la violence extrême dont elle fait preuve, elle s’exerce sur ce qui éveille ses désirs et suscite son plaisir (coupable) de femme, ce qui à nouveau concorde avec le fait qu’elle ne parvient pas à s’imaginer femme et mère, que ces deux parts d’elle-même se livrent une terrible lutte.
Enfin, il est évident que le plan final, avec cette horde de femmes au visage flouté (détail significatif) traversant la forêt, exprime la perception du personnage interprété par Willem Dafoe, perception totalement déformée par les expériences éprouvantes (c’est le moins que l’on puisse dire…) qu’il a vécues. Il finit donc par croire ce en quoi croyait sa femme ; mais en aucun cas, on ne peut considérer que ce plan confirme objectivement ces croyances, puisqu’il s’agit justement d’une image subjective. Même si, bien sûr, il est souvent plus intéressant, pour un cinéaste, de laisser planer l’ambiguïté que d’expliciter lourdement sa démarche.
Antichrist ne livre donc pas une vision absurdement misogyne et grossière de la gente féminine, mais au contraire dresse le portrait tragique d’une jeune femme poussée par la folie, par ses conflits intérieurs et aussi par des préjugés sociaux et sexistes sur la féminité à détruire son enfant, son couple et elle-même. Et à aucun moment le metteur en scène ne la juge ni ne pousse le spectateur à le faire.
Antichrist : un film sans compromis et d’une grande cohérence
Ce qui frappe lorsque l’on repense à Antichrist, c’est la parfaite cohérence de l’ensemble, tant sur le fond que sur la forme. On sort de la salle de projection avec un certain scepticisme quant à l’intérêt de certains gros plans, une méfiance vis-à-vis de la scène d’ouverture, extrêmement sophistiquée au niveau visuel, et aussi une perplexité à l’égard des vingt dernières minutes du film. Et, peu à peu, à mesure que le sujet d’Antichrist paraît de plus en plus clair, tous ces éléments trouvent une réelle justification.
La réalisation
En termes de réalisation et de montage, Antichrist est impressionnant. Non pas parce que Lars Von Trier se contente de nous montrer qu’il sait se servir d’une caméra, mais parce que chaque effet de mise en scène est totalement au service du scénario et de l’histoire. Par exemple, la scène d’ouverture est d’une sophistication et d’un esthétisme qui empêche finalement de ressentir pleinement l’horreur qui est en train de se produire ; mais c’est totalement voulu, puisque bien que le spectateur ne le soupçonne pas à cet instant, cette scène illustre le point de vue – précisément indifférent – de la femme. Et le contraste entre les images léchées et la gravité du thème musical reflète le contraste entre la dimension tragique de la scène et la distance du personnage joué par Charlotte Gainsbourg. Dans cette scène, Lars Von Trier a également filmé la mort de l’enfant avec une grande pudeur ; l’absence totale de violence graphique fait que le personnage de l’enfant est représenté dans toute sa pureté, qui restera intacte.
La nature, personnage à part entière du film, est également exceptionnellement bien filmée dans Antichrist. La caméra souligne son caractère omniprésent, vertigineux, vivant et mystérieux.
Le scénario
Le scénario d’Antichrist est parfaitement construit. Les dialogues entre l’homme et la femme sont d’une grande justesse – les acteurs, tous les deux impressionnants, n’y sont évidemment pas pour rien – et le déroulement du film, s’il peut déconcerter, est finalement pleinement justifié.
En effet, quand bien même les dernières scènes d’Antichrist peuvent sembler outrancières, excessives, il est au fond impossible d’imaginer un autre dénouement : Lars Von Trier a été au bout de sa logique, de son histoire, et une autre fin eût été synonyme de concessions, d’une démarche inaboutie, d’une prudence malvenue. Quant à la violence, frontale, elle n’est pas là pour choquer ou faire peur ; les scènes de mutilation sexuelle sont justifiées par l’histoire, et le choix de les filmer de manière explicite est un parti pris au fond logique qui a toujours été celui de Lars Von Trier. D’autre part, l’éjaculation de sang s’explique par le fait que la jouissance est synonyme de mort dans la séquence d’ouverture.
En somme, tout ce qui a été condamné et jugé comme étant gratuit ou grossier dans le film, sont les différents éléments d’un ensemble cohérent. On peut ne pas être sensible à la démarche du réalisateur ; on peut bien entendu détester le film ; mais ce serait une terrible erreur de le juger comme une pure provocation ou une démonstration technique. Manifestement, Lars Von Trier n’a eu qu’un seul but en faisant Antichrist, le même que celui de tout bon réalisateur : raconter une histoire, la raconter bien, et jusqu’au bout.
Des réactions absurdes
Rarement un film aura été sujet à des interprétations aussi grotesques et erronées que Antichrist ; réagissant de manière purement émotive, les critiques de cinéma se sont arrêtés à la surface, condamnant la violence explicite du film, la sophistication jugée tape à l’œil de la scène d’ouverture, et l’évidence de certains symboles, sans chercher à saisir la cohérence du film de Lars Von Trier. La ridicule accusation de misogynie est bien le signe que l’on a pas souhaité ou pu comprendre cette œuvre, et qu’une confusion assez grotesque a donc été faite entre le point de vue des personnages principaux et le sens d’Antichrist.
Si la vision du film déroute et si le final suscite d’abord la perplexité, il suffit de réfléchir un peu pour comprendre (en partie du moins) l’histoire, tragique, que le réalisateur a souhaité raconter ; malheureusement, la logique des journalistes est très simple : s’ils ne comprennent pas spontanément un film, c’est qu’il est idiot et trivial. Mais depuis quand une œuvre d’art doit-elle systématiquement être comprise dès sa première vision ? L’intérêt n’est-il pas justement d’y réfléchir, de dépasser ses premières impressions en faisant des recoupements ? Mais un minimum d’humilité est nécessaire à cette démarche, puisqu’il faut, pour l’accomplir, admettre que l’on est dépassé de prime abord, et même d’ailleurs accepter que plusieurs éléments nous échappent au cours des visionnages ultérieurs.
Ces critiques de cinéma qui encensent des téléfilms sur grand écran – comme le diptyque sur Mesrine – ne savent manifestement plus reconnaître une œuvre d’art ; car l’on peut bien entendu ne pas aimer Antichrist pour plein de raisons, mais il s’agit bien d’art, de ce quelque chose que l’on trouve de plus en plus rarement au cinéma. On finit donc par le voir là où il n’est pas, érigeant en références des impostures ou des inepties cinématographiques. Et en méprisant ce qui n’est peut-être pas un chef d’œuvre, mais le travail d’un immense réalisateur et de non moins immenses comédiens.
Antichrist procure une expérience parfois éprouvante mais toujours fascinante et intéressante. Rarement le cinéma aura été aussi loin dans l'exploration, mystérieuse et vertigineuse, de la culpabilité et des névroses d'une femme, à laquelle Charlotte Gainsbourg prête tout son talent et sa singulière aura.
85 commentaires
Il est possible que la scène « primordiale » n »existe pas en tous cas seulement dans l’esprit rongé de culpabilité de maman charlotte d’où l’alternance noir blanc / couleur qui peut suggérer plusieurs niveaux de réalités?
Enfin quelqu’un qui a « vu » le film, il manque cependant un élèment très important et qui ouvre l’oeuvre et justifie sa fin. Vous analysez parfaitement la problématique du personnage féminin alors que vous ne faites qu’aborder celle du personnage masculin. Que se passe t il pour lui? Contrairement à sa compagne il se fait de lui même une image très valorisante. Si valorisante qu’il va s’autoriser (erreur absolue vu qu’il est impliqué) à pratiquer « l’analyse » de sa compagne. Et c’est aussi pour lui le début du délire, d’où ces animaux (il est le seul à les voir) qui sont la représentation symbolique de l’image évoluante qu’il se fait de sa femme passant de la biche, au renard puis au corbeau. Et plus sa pratique thérapeutique avance, plus lui aussi perd pied. La vérité qui se fait jour lui est aussi insuportable car elle le ramène lui aussi vers la culpabilité. Il n’a rien vu de ce qui se passait chez lui (piètre thérapeute) et n’a pas su aider sa femme, ni protéger son enfant. Alors qd le transfert s’effectue, lui prenant en charge sa problématique pour lui permettre de l’affronter, l’accepter et la dépasser, il refuse totalement ce rôle, plongeant sa compagne dans l’effroi et la terreur la plus totale. D’où l’agression et l’automutilation. Et que fait il? Il se réfugie ds le terrier, se laisse enterrer vivant et enfin acculé, la tue. Comment dès lors justifier cela? Et bien comme elle, il adopte son point de vue délirant , la femme et toutes les femmes sont des sorcières maléfiques dominées par satan et comble d’ironie (et preuve de son arrogance ) lui devient « Jésus » ds la montagne…Ce qui nous ramène au titre Antichrist. L’antichrist ce n’est pas la femme mais l’auteur LVT, c’est à dire celui qui renie toute ce paternaliste, cette image sublimée de la mère (la vierge) et remet en question ce sur quoi notre culture s’est construite. Pour un film soi disant mysogine et puritain (merci la critique) c’est très fort, non?
Il se rend compte de son erreur bien trop tard. Il ne veut pas admettre que sa femme est folle justement parce qu’il est trop sur de lui. Donc au moment ou il commence a penser à Satan (le fameux moment avec la pyramide) il se dit non non c’est pas possible, et c’est pour ça qu’il le barre. Parce qu’il veut pas s’admettre que sa femme n’est bonne qu’à l’asile. Seulement voilà, à un moment proche de la fin il a un déclic très lucide, il montre qu’une seule photo de l’enfant a sa femme, qui représente une journée, elle lui répond que ce jour là elle devait être étourdie, sauf et ça c’est l’un des éléments les plus importants, dans la scène qui suit juste après quand il va dans la grange, il regarde toutes les photos une par une. Et chaque jour elle avait commis exactement la même erreur, c’était donc pas une erreur d’une journée. En lui montrant une seule photo il lui a tendu un piège en fait. Parce que sa réponse ne pouvait correspondre qu’à ce qu’elle était sensée savoir à ce moment présent. Donc il ressort le papier avec la pyramide et là, avec la main tremblante il se rend compte de la vérité = Elle est folle. D’où le fait que tout en haut de la pyramide il inscrit que la plus grande peur de sa femme c’est « Elle-Même ». Et là tout devient très très logique dans sa tête d’analyste, il est enfermé au milieu de nul part avec une psychopathe. La scène relativement rapide qui suit en est même le constat, car elle de son coté a remarqué son petit piège avec la photo. Et elle a comprit qu’il ne tente plus de l’aider, donc elle se sent en danger. Forcément si il dévoile tout à la police… Et c’est pour ça qu’elle devient particulièrement violente. Parce que si il a compris que sa femme est une psychopathe, malheureusement pour lui elle a aussi compris qu’il a compris. Et en fait son erreur fut bien son ego de penser pouvoir mener la psychanalyse mieux qu’un médecin dans une clinique experte.
Car pour me répéter l’idée que sa femme soit folle lui était insoutenable. Donc il a imaginé tous les scénarios possible, il a passé en revu toutes les peurs, tous les blocages qu’elle pourrait avoir, il a tout passé en revue sauf une idée, une seule. Que sa femme soit réellement une psychopathe.
Et évidemment il y a en effet un transfert de culpabilité, car de son côté il ne parvient pas a découvrir la source du problème, donc il remet en question son ego. Et c’est alors qu’à force de ne trouver que des explications irrationnels il en vient a penser que l’hypothèse de satan est peut-être vraie (d’où ses multiples interprétations de la nature de son coté). Alors qu’en fait c’est simplement parce qu’il ne veut pas admettre (donc un dénie) que sa femme est folle.
Car quand on aime quelqu’un, le plus dur c’est de s’avouer a soit même que la personne qu’on aime est totalement folle. Toutes les explications valent mieux que celle ci.
Suite …
Enfin où se place LVT ds cette histoire? De quel point de vue nous la raconte t’il? De celui de l’enfant. L’enfant « tué » dans le sens empêché de vivre par la « folie » de ses parents. D’où le sur-esthétisme de la première séquence qui tient à distance le côté trop émotionnel de la scène. Il y a dans cette séquence un plan essentiel et encore une fois souvent mal compris. On découvre l’enfant de dos qui regarde ses parents accouplés, il se retourne et sourit alors que l’arrière plan avec le couple devient flou. Ce flou est expliqué plus tard puisque c’est le moment ou la mère a vu l’enfant et aurait donc du réagir, validant ainsi sa culpabilité. Quand au sourire de l’enfant on peut le prendre comme un clin d’oeil de l’auteur qui nous dit » je me place ici « . A partir de là il disparait (la chute) et va pouvoir :
1 étudier le cas de la mère, comprendre sa malveillance et par là lui pardonner
2 étudier le cas du père pour au final l’abandonner à son rêve de toute puissance.
Ce qui prouve bien que jamais LVT ne cautionne la vision d’une femme qui serait l’image du mal.
Petit rectificatif: il s’agit de « comprendre d’où vient sa malveillance » et non bien sûr de comprendre sa malveillance…
Merci pour ces commentaires très pertinents et subtils! C’est vrai que mon analyse est incomplète, la vôtre est vraiment très intéressante… Je vais d’ailleurs les relire pour mieux m’en imprégner! Et sans doute revoir le film aussi…
D’ailleurs si vous voulez poster des critiques sur ce blog, ça pourrait vraiment l’enrichir…
Très belle analyse. Plus je repense au film, plus je le trouve beau et complexe. Une grande oeuvre incomprise…
J’espère, au vu de cette analyse pertinente d’un film dont j’avoue qu’il me paraît surtout être un passage en force pas aussi maîtrisé qu’il en a l’air, que vous avez fait la même sur Vynian, dont le discours était tout aussi fort sur l’idée de la femme mère et épouse, et qui me paraît bien plus réussi formellement que le film de Von Trier…
Pour être honnête, je n’ai pas été loin dans Vynian, précisément parce que je n’étais pas fan de la réalisation (avec ses mouvements de caméra au cours de la scène ou l’homme recherche sa femme dans la ville, qui m’ont évoqués « Irréversible » que je déteste) mais si il est aussi intéressant que vous le dites, alors j’essaierai de le revoir, en entier cette fois..
Merci pour ces commentaires qui m’ont réconciliée avec ce film que je n’avais pas du tout envie de voir alors que j’ai vu et aimé pratiquement tous les films de LVT.
Les critiques et présentations de ce film que j’avais lues jusqu’ici me semblent en fait totalement clichés, écrites par des personnes qui ont, visiblement, fait état de leurs émotions (ce qui est normal pour un être humain) alors qu’il me semble bien plus constructif de les dépasser justement pour comprendre pourquoi ce film a suscité celles-ci précisemment, en quoi il fait écho en soi à des problématiques socio-culturelles plus ou moins conscientes et ainsi faire une critique et analyse constructive (ce qui est attendu d’un être humain qui se revendique socialisé et « civilisé »)
Peut-être est-ce un exercice qui se perd de nos jours et qui tend à rendre superficiel beaucoup de sujets.
Bilan : je m’en veux un peu de m’être laissée tenter par cette superficialité en y accordant du crédit et en ne me rendant pas dans une salle obscure pour me faire ma propre idée, comme je le fais habituellement …
Vos analyses sont riches et malgré le fait qu’elles dévoilent presque l’intégralité du film et sa fin, elles m’ont donné envie de courir le regarder et d’y réfléchir longuement à mon tour …
Merci, je suis ravi que tu aies envie d’aller le voir! Je ne peux que t’y encourager. Quand tu l’auras vu, ça serait sympa que tu fasses un commentaire pour dire ce que tu en as pensé.
un enfant , un homme une femme , des pas incertains , des chaussures a l ‘envers , une foret eden , les pulsions …
en realité j’ai eu mal devant cette histoire , lvt a reussi a nous perdre dans cet eden , cette nature de l’autre a moi , j’ai aime la dualité , le combat de ce couple deja mort , cette femme rongée par la culpabilité , l’amour et le non amour pour cet enfant .
laissé a l’ecart pour le plaisir de jouir , cette jouissance qui tue , ce clitoris qui se frotte et empeche de sauver la vie
comment est ce possible que les critiques soient passé a coté d’ un tel chef – d’oeuvre ?
Une autre critique à lire ici:
http://cdsonline.blog.lemonde.fr/
LVT is the best
Je trouve votre article remarquable.
Mais pourquoi je suis si con?
Nan, je suis pas si con, puisque j’ai aimé cet article.
(Rassuré) : Ah!
Merci!
J’ai été voir Antichrist hier et j’ai été littéralement scotchée… Nous étions a peu près 15 personnes dans la salle, 4 sont sorties avant la fin.
Je suis tombée sur ce site en tapant sur Google : « Antichrist Lars Von Trier explications », parce que je dois avouer qu’en sortant de la salle, mon mari est moi nous sommes posés pas mal de questions, notamment sur la scène finale.
Mon mari a apprécié le film, mais sans plus, moi j’ai été complètement hypnotisée. Je dois avoué que je me suis caché et les yeux et bouché les oreilles au moment de la scène avec l’oiseau qui hurle sous les racines de l’arbre…
Il y a longtemps que je n’ai plus vu de film avec de la violence pour dire d’en mettre parce que ça plait, et des scènes de fesses parce que ça attire aussi le public.
J’ai trouvé ce film « pur » et « simple » (pas péjoratif !!!) dans le sens où il n’y a pas de « chi-chi ».
Je conseille vivement ce film, on en ressort pas comme on en rentre je trouve…
Merci pour votre commentaire!
Oui c’est un film dont on sort en se posant beaucoup de questions (enfin sauf certains critiques de cinéma qui pensent tout savoir!).
Je suis d’accord il y a une certaine forme de pureté dans ce film, c’est intéressant car ce terme ne m’était jamais venu à l’esprit en y pensant.
Et oui, rien n’est gratuit dans « antichrist » et ça change!
je nai pas encore vu antichrist mais jai vu des extraits… qui ont lair trés prenant je connais lhsitoire que je ne comprend pas encore bien … jaimerais que l’on me lexplique juste comprendre pourquoi cette femme devient folle dans cette maison de campagne ????qu’est ce quil se passe dans sa téte??? est ce que la forét est possédée??? aidez moi et seulement aprés je regarderais le film merci
Bonjour ; je viens de terminer le film, et je ne l’ai regardé que parce que les critiques etaient particulierement acides.
J’approuve à peu près toute votre analyse, en revanche, ce qui pour moi caracterise cette oeuvre, c’est le parti pris au niveau de la realisation, faux raccords, erreurs de cadrage, de montage sont autant de pieds de nez que fait le real d’avance a la scene internationale des critiques de presse.
En ce qui concerne le fond du film, je reste perplexe quand à la justification de certains gros plans, qui n’apportent à mon avis, pas autant qu’ils mettent de barieres.
Ce film est évidamment reservé à une certaine niche, mais c’est bien dommage, car la perfection de la realisation, de la direction et de l esthetisme en font un chef d oeuvre qui passera certainement inapercu.
Je ne pense pas qu’il passera inaperçu.
La postérité lui rendra justice, comme à beaucoup de films maudits! On s’en souviendra probablement plus que des films actuels très surestimés par les critiques.
Je ne suis pas cinéphile et me considère comme incomptétent quant à d’éventuelles comparaisons entre metteurs en scènens et autres techniques cinématographique. Les rares fois ou je vais voir un film c’est pour me faire plaisir -ça marche ou pas- cela c’est en sortant que je le ressent. C’est sur DVD que je l’ai visionné il y a quelques jours. Il m’a plu car il m’a « dérangé », laissé perplexe. Situation que j’apprécie en général. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère, l’intemporalité, le côté archétypal. Des associations sont entrées en résonnance avec l’ouvrage de Clarissa Pinkola Estes « Femmes qui courent avec les loups » et le remarquable docu-fiction de Jean Xavier de Lestrade « Parcours meurtier d’une mère ordinaire : l’affaire Courjault ».
Une triade Homme/Femme/Enfant d’un côté dans leur synergie dramatique, et de l’autre une Mére/Congélateur/Enfant absente à elle même et fondée par cette béance même. Un gouffre peut-il être coupable ? critiquable ? Il est là, comme un hypnotique vortex.
Je me suis retrouvé face à l’Antichrist devant l’isondabilité abyssale de « l’âme humaine » ou les mots et les discours deviennent sidération et silence devant une ineffable horreur étincellante. Une forme de sacré.
Chapeau l’artiste et les artistes…
Merci pour votre critique ainsi qu’à tous celles et ceux qui ont laissé un commentaire.
Je viens de voir le film hier soir en DVD. Je ne l’ai pas suivi lors de sa sortie, juste entendu parler.
Il m’a profondément touché. Il est non-complaisant, heureusement politiquement incorrecte – ce qui doit expliquer les réactions petits bourgeois des critiques crasses – il est beau dans la complexité et la véracité de son questionnement. Traduire, aussi bien un livre qu’un film est le trahir. LVT a fait un film, pas une thèse. Il est donc à prendre comme tel, comme une oeuvre en images et même s’il montre, tout en mystère.
Personnellement je n’ai pas tant vu la culpabilité d’une mère, que la place et le sens du sexe entre deux êtres, sexe qui par ailleurs donne la vie.
Je ne fais pas d’interprétation particulière, car chacun trouve ce qu’il peut dans un tel film et c’est bien ainsi. Je pense que ce film n’est pas là pour plaire ou déplaire, mais pour dire, à chacun d’entendre ou pas.
Maintenant « Antichrist » n’est certainement pas un titre choisi au hasard, comme tout le reste. A l’inverse de vous, j’ai vu l’Antichrist dans le personnage du mari. Les deux images de pénétration au début comme à la fin, me font dire – mais cela n’engage que moi et même si je ne mène aucun combat en disant cela – que la mal c’est lui,celui qui pénètre et qui à ce qu’il faut pour le faire. Quant à elle, inconsciemment elle la comprit, à la fois tente de s’en défendre, à la fois se laisse convaincre que le mal c’est elle.
Les femmes qui convergent (si j’ose dire) vers lui à la fin sont toutes celles qui ont tenté de s’affranchir, mais il a gagné, il a tué sa femme et toutes ces femmes. Il s’en sort vainqueur et s’en va poursuivre son oeuvre ….. ce film est comme un délire, un rêve prémonitoire, une illumination des couches profondes. A peine on tente de le comprendre et surtout de l’expliquer, à peine il nous échappe. C’est exactement ce que je ressens après avoir écrit ces lignes, dont je ne suis plus sûr.
tout d’abord je dois vous avouer que je n’ai (selon moi) aucun talents pour ce qui est de critiquer un film. Je dois dire que votre approche colle parfaitement à l’idée que je me faisais, et si il m’avait fallu rédiger une analyse de cette oeuvre, je crois qu’elle serait fort semblable à celle ci.
J’ai aimé le coté épuré de la réalisation, 1 homme et 1 femme pas plus. En effet pourquoi ajouter des éléments qui au final n’auraient rien ajoutés, étant donné qu’on traite ici des réactions de l’homme, de la femme et de la mere….
Derrière une apparence sobre et épurée ce cache un des plus grands thèmes sociologique « le lien entre l’eros et le thanatos » (thanatos à prendre au sens large, mort, douleur, deuil, culpabilité, folie…) C’est ce qui m’a de suite interpellé dans ce film.
La femme laisse son bébé mourrir pour quelques secondes de jouissance, du moins pourrait-on croire, car plus tard on se rend compte que c’est plus complexe (souliers à l’envers) on se rend compte que il n’y a pas deux personnages, mais trois (je pense) L’homme, la mere et la femme
Bon je pense que je me mélange un pe dans mes explications… et beaucoup de choses ont déjà été dites plus haut
En tout cas merci à LVT pour ce chef d’oeuvre et à vous pour ces critiques qui lui rendent hommage
Merci pour ce commentaire intéressant ;vous avez raison il y a bien trois personnages… Je n’avais pas repensé à Eros et Thanatos mais cela me semble assez juste.
C’est vrai qu’il faut remercier LVT pour avoir le courage de faire des films pareils, il y a tellement de films fades… Dire qu’un journaliste à Cannes lui a demandé de se justifier, de dire pourquoi il avait fait un film pareil! pfff
Quand vous dites que vous n’avez aucun talent pour critiquer des films, avez-vous vraiment déjà essayé? Votre commentaire laisse penser que vous vous débrouilleriez peut-être mieux que vous ne le pensez!
Bonjour,
Nous sommes deux psychologues d’orientation psychanalytique, très intérressés par le cinéma en général et Antichrist et nous sommes en train d’écrire un article pour une revue de psychologie que nous ne manquerons pas de vous envoyer pour partager notre vision du film.
Merci pour votre article de réflexion vs de réaction.
Merci beaucoup! Je suis impatient de lire votre article. Je vous envoie mon adresse e-mail.
J’ai vu antichrist hier soir et ressentais un grand besoin de savoir ce que d’autres en pensaient… Je ne suis pas sortie du film indemne, il m’a énormément secouée et j’en retiens des sensations très prenantes et très ambivalentes. Merci donc pour vos commentaires, qui m’ont permis de reprendre un peu pied.
Si, au niveau de la réalisation et du traitement du sujet, je trouve le film unique et très efficace, j’ai été assez déçue par le dévoilement excessif de certains plans, que je ne trouvais pas nécessaires pour que l’on accède à la violence subjective qui se joue dans dans la vie interne des personnages. A mon goût, il n’était pas indispensable ni très subtile d’exposer « dans la réalité » le spectateur à chaque détail de ce qui peut être fantasmé ou agi dans les instants de souffrance extrême (au niveau intrapsychique s’entend).
J’aurais trouvé plus cohérent, et plus en accord avec le message du film qui se veut tout de même largement analytique, de voir certains plans plus suggérés (la scène de perforation de la jambe, ou d’excision). Il ne s’agit pas ici de respecter une certaine pudeur ou sensibilité du spectateur, mais je trouve que ça ne confère pas plus de puissance au film, au contraire, je trouve cela un peu superflu. J’aurais préféré une évocation plus sublimée (l’effet brut ou cru peut être tout aussi saisissant sans filmer directement l’objet en question).
En-dehors de cela, comme la majorité d’entre vous qui ont déposé un commentaire, je trouve extrêmement stupide les critiques de misogynie à propos du film. En profondeur, tout ce qui est mis en scène correspond à une juste réalité du vécu intrasubjectif des personnages. Le film serait, de mon point de vue, plutôt à l’extrême inverse, puisqu’il fait se rejoindre l’homme et la femme, dans une rencontre terrible et totale, au travers de vécus émotionnels enchevêtrés, tellement indissociables et indicibles qu’ils en deviennent inextricables. Le thérapeute n’a plus rien à quoi se raccrocher de rationnel, il vire dans un univers incontrôlable et il n’est plus qu’homme, autant réduit à l’impuissance et à l’imperfection que la femme dans sa folle descente aux enfers.
Les images au ralenti dans la forêt évoquent pour moi l’égarement de Dante dans l’Enfer, la présence des trois animaux pouvant également remplacer le lion, la louve et le léopard, incarnation des trois péchés. La rencontre avec Lucifer est pressentie, et indissociable des personnages eux-mêmes. C’est très fort!
Merci pour ce partage!
Bonnes critiques, et bons commentaires. Et cela n’épuise pas le sujet !
A mon sens, c’est bien plus que l’histoire de deux personnages quelconques de film. Il faut voir ce film par les yeux de René Girard (lire « la violence et le sacré » et « des choses cachees depuis la fondation du monde »).
Quelques pistes à creuser :
Le thème de l’amour et de la haine entremêlés : de l’enfant (à lire entre les lignes du film et explicitement à la fin) et des personnages entre eux (sexe et violence).
Le thème de l’impuissance de la rationalité face aux passions qu’elle provoque, et qui échoue totalement, dans la violence, face au trois mendiants (douleur, désespoir, peine). Et ces derniers en appellent, dans ce contexte rationaliste, au sacrifice humain… d’abord de l’enfant, puis de la Madame.
Il est à noter la symétrie (schématique) des comportements de la femme et de l’homme à partir du moment le couple inverse leurs rôles dans un but « thérapeutique ». La non symétrie apparente, vient du fait que Lars Von Trier, filme du point de vue de l’homme et comme c’est ce dernier qui survit, il se donne le beau rôle de la victime innocente. Car Madame vit son enfant comme un boulet, que lui a placé Monsieur, d’ou son sentiment de culpabilité et d’ou la douloureuse scène avec la meule. Et la rationalité de Monsieur est violence pure. Madame reproduit sur Monsieur tout ce qu’il lui a fait subir et elle le force au meurtre tout comme elle l’a ressenti vis à vis de leur enfant.
Au finale, le thème principal est bien de la destruction de l’idée même de famille: l’antéchrist de Lars Von Trier ? Voir même le thème biblique apocalyptique ?
Non, vraiment, bien plus large que l’histoire de deux personnages quelconques.
Bravo M. Lars Von Trier.
Cher M. Citizen Poulpe
Je ne sais si cela est possible (confidentialité du texte…), mais je serais moi-même intéressé par cet article dont il est question dans le poste du 10 janvier 2010 de M. Reichmann…
Merci pour votre site
Bien à vous .
Ps: Désolé pour fautes d’orthographe dans mon précédent message.
Bravo Citizen Poulpe pour ton analyse claire et perspicace !
Magnifique oeuvre de Lars!
Après l’avoir vue la première fois, je me suis dit que c’était le meilleur film que je n’avais jamais vu depuis très longtemps.
J’ai été submergée par les multiples états dans lesquels le film m’a plongée.
Pour les énumérer et les commenter:
J’ai été dérangée, secouée, émue, tout un panel d’émotions y sont passées :
c’est logique qu’une oeuvre d’art suscite des émotions. Quelles qu’elles soient, c’est plutôt un bon point, même si on ressent de l’horreur, de l’indignation, du dégoût ou que sais-je… Ces émotions qui nous sont propres et que le voisin peut ne pas ressentir en vivant la même chose, en disent long sur nous-mêmes. Elles sont une occasion pour nous de mieux nous connaître. Et c’est ce que j’aime dans l’Art.
J’ai été aussi confuse, dépassée par la profusion de symbolisme m’empêchant de saisir toute la signification du film au premier abord. Dans ma confusion, j’ai ressenti toute la magnificence du film et compris tout de suite que c’était une oeuvre d’art!
J’ai été amusée par des plans que je n’attendais pas car inhabituels au cinéma et politiquement incorrects pour beaucoup de gens, amusée et même ravie! LVT en faisant montre de sa liberté en dépit des habitudes d’usage ou des attentes du spectateur, met en même temps le doigt sur ce fait décritn dans l’article : »Antichrist a suscité des réactions révélatrices du fait que la perception de l’art a rarement été aussi conditionnée et étroite qu’à notre époque ». Probablement que Antichrist a été l’oeuvre idéale pour LVT de dénoncer cela. Pour moi il n’y a pas de provocation. Ce serait un procès d’intention. On peut être choqué sans que celui qui en est à l’origine l’ait cherché. Simplement ça met chacun des spectateurs, journalistes ou pas, face à lui même et à ses propres limitations. LVT gagne mon profond respect pour se montrer libre à travers la réalisation de son film!
Avec le temps qui passe, ma fascination pour ce film grandit, parce que je découvre un peu plus de ce qui m’a échappé, rien qu’en y repensant.
Je suppose qu’aux visionnements suivants, on dépasse les émotions suscitées qui nous aveuglent, pour porter notre attention sur les détails et aspects qui nous ont échappés la première fois, et on comprend avec le recul, de plus en plus toute la portée de l’oeuvre.
Un film à voir et à revoir à volonté, je pense que je ne m’en lasserai jamais.
Merci pour vos analyses à tous, je pense que je vais le redéguster bientôt!!
Ouf, enfin des explications !! J’ai été tellement déçue par les mauvaises critiques faciles, en cherchant des explications sur le sens du film ! Merci =)
Merci à tous pour vos analyses, cela m’a beaucoup aidé à mieux comprendre le film, parce que j’avoue, quand la scène finale s’est terminée, j’étais scotchée, abrutit, vidée…
Trop de détails que je n’arrivais pas à expliquer, même si je me doutais qu’ils n’étaient pas là par hasard, donc je n’arrive vraiment pas à comprendre comment de simples spectateurs comme vous puissent m’ouvrir l’esprit afin que je comprenne cet œuvre d’art (parce que oui, disons le, c’est une authentique œuvre d’art avec une performance d’acteur aussi bien masculine que féminine) alors que des personnes qui sont payées pour les expliquer et les juger, disent que cette une horreur avec de la violence gratuite, un mélange de misogynie, ou encore une « simple pub pour une machine à laver » (oui mesdames et messieurs, un critique à Cannes à dit ça) et surtout le huer en salle.
Je trouve ça scandaleux, alors que si on ouvre un peux les yeux et même si l’on aime pas du tout, je trouve que c’est juste « normale » que de reconnaître la performance des acteurs, le génie des images, la profondeur du scénario.
Donc grand cout de gueule pour ces critiques qui croient tous savoir, qui croient qu’ils peuvent tous ce permettent, et surtout croire qu’ils sont au dessus des autres à un point tel que s’ils jugent que c’est mauvais, et ben, c’est mauvais et puis c’est tout.
Parce que même si au premier abord, je pense (je dis je pense car à la fin, j’aurais été incapable de dire si j’avais aimée ou non) que j’aurais dit: non je n’ai pas aimée, et ben je me suis repenchée dessus, j’ai chercher: antichrist analyse, et j’ai eu la réponse à mes questions, et avec un peu de recul, je peux dire que c’est une œuvre d’art, que je le regarderai une deuxième fois pour bien tout comprendre et que c’est du cinéma jamais vue, comme on en avait jamais fait, donc du grand cinéma…du cinéma de génie.
Voilà
Et un grand « merde » aux critiques arrogants, toutes catégories confondues.
(oui parce qu’en fait, ya pas de « e » à giraf )
Juste pour signaler que je suis parfaitement d’accord avec toi cinephily.
Impressionnant le nombre d’émotion différente que ce film peux faire passer.
Hum, la critique est intéressante, mais honnêtement, moi ce film m’a laissé complètement abasourdie.
Je trouve le début lent, les symboles un peu poussifs, et le bain de sang m’a franchement révulsé.
Maintenant que j’ai lu une explication du film, il me paraît plus clair et cohérent, même si la violence de certaines scènes est, à mon avis, too much. C’est un film à mon avis binaire: soit on adore, soit on déteste. Une chose est sûre: il ne laisse pas indifférent…
Ouaouu ! J’ai regardé ce film et bizarement j’ai pas reussi a dire s’il m’avait plut ou degoûté , et puis je dois avoir un cerveau pas assez developpé mais j’avais du mal à lui donner un sens. Enfin surtout certaines métaphores qui m’ont parues pas vraiment explicites, apres c’est un choix du réalisateur. Donc toutes ces explications m’ont été tres utiles , on reviendra pas sur les » critiques » qui ne sont absolument pas pertinentes ou construites.
Et mais rassurez moi , toutes vos analyses la elles vous sont venues comme ça en regardant le film ou après une longue meditation ?
Enfin merci bien d’avoir éclairé une pauvre petite novice qui n’aurait pas dormi de la nuit sinon !
N’ayant strictement rien compris au film , j’ai cherché les analyses pour tomber sur la votre. Je n’ai pas trouvé mes reponses quant au coté « sataniste » de l’histoire… le film est découpé en chapitres , on parle de mandiant… faut il avoir une culture pour comprendre cet aspect ou n’est ce que pure fiction de la part du réalisateur?
Ma culture est loin d’être très étendue dans ces domaines (la religion), et sans doute que plein de références m’ont échappé. Mais on n’a pas besoin de comprendre tous les aspects d’un film pour l’apprécier ; chacun, avec sa sensibilité et ses références propres, va s’attacher à comprendre un ou plusieurs aspects du film à sa manière. La critique que j’ai faite reflète ce que j’ai compris et retenu, elle n’est qu’une petite partie de tout ce que l’on peut dire sur ce film.
Bonsoir à Tous !
Alors ce soir, j’étais décidée à regarder ce film qui m’intriguait plus que tout depuis sa sortie. A l’époque, je n’avais pas pu aller le voir au cinéma, et aujourd’hui il est diffusé sur « Channel plus » ….
Donc j’ai lancé le film et j’ai pas pu supporter plus de 5 secondes après le début de la chute du bébé ….. j’ai arrêté le film et fondu littéralement en larmes .. voilà l’effet que cela fait à une Maman d’un petit bout blond du même âge que le personnage ……
Mais vos critiques m’ont beaucoup aidée, car de comprendre l’état psychologique des parents, aide à appréhender le film non pas de plein fouet, mais de façon purement psychologique.
Cela me rappelle les études de films réalisées en cours de français avant leur diffusion vidéo.
Donc, je pense que je vais vraiment « affronter » ce film qui m’intrigue encore plus, mais cette fois « armée » (et protégée) par vos analyses.
Merci encore pour votre intelligence et sus aux critiques écrites dans la salle pendant la diffusion du film !
Merci pour votre commentaire. Effectivement, j’imagine que ce film est d’autant plus dur à voir pour des parents! Content que cette critique et celles des internautes qui ont fait des commentaires vous ait servi !
Et la musique ! Dans tous les films de LVT , c est d une importance capitale: Dancing in the Dark – Breaking the waves . On dirait que ses films ne servent qu’à illustrer ce qu il entend . Tout est dans l ‘aria – Lascia ch’io pianga- de Haendel. Il nous révèle l’essence de cet aria avec son film. La musique déclenche de grandes émotions chez LVT et il nous les démontre avec ses films. C’est un très grand artiste, son génie est dans la maitrîse de l’expression de son hypersensibilité.
crobi
J’aime Charlotte. Aussi, l’an passé, j’ai acheté l’album « IRM » et le DVD « Antichrist ».Ces 2 achats ont été générés par le fait que Charlotte était « différente » (voir les critiques…).
J’ai adoré « Antichrist ». Je le regarde même sur 1 chaîne privée à multiple diffusion. Depuis, j’écume le maximum de sites , car il est clair que pas mal de choses m’ont échappé pour la compréhension « totale » du film. Et je n’aime pas rester dans l’obscurité. Je ne vous raconte pas ce que j’ai lu sur des sites soi-disant « spécialistes ». J’ai bien senti qu’il fallait que je continue ma quête. Et ce soir j’ai cherché : « explications des symboliques du film l’Antichrist ». Et me voilà avec vous. Et je manque de mots pour remercier toutes les personnes qui ont offert leurs commentaires extraordinaires, de Citizen Poulpe aux particuliers. Je viens de tout imprimer. Et je vais savourer ma lecture de cette nuit !
Pour terminer, je suis heureuse de voir que je ne suis pas seule à aimer comprendre des films qui sont à-priori dits hermétiques. Un énorme merci !
Bonjour,
Comme de nombreux spectateurs il m’a semblé indispensable de trouver des « explications » au déroulement de ce film.
De ce point de vue je remercie Citizen Poulpe qui a su dévellopper des idées fortes sans recourir à un style pompeux et indigeste si commununément utilisé par les critiques institutionnalisées, en ce sens vous êtes un anti-critique (l’anticrit’ ?).
Parmi les nombreuses interprétations possibles de ce film, je souhaitais apporter ma contribution sur l’épilogue. Lorsque nous retrouvons notre survivant éclopé dans la forêt, qui utilise des plantes en guise de nourriture tel un Robinson Crusoé, il m’a semblé comprendre qu’il s’empoisonnait. La scène serait ainsi une vision subjective de sa propre mort. Avec d’abord la vision des trois mendiants, (il se soumet à la règle mystique de ce film suivant laquelle il y a doit y avoir un mort quand les trois mendiants sont réunis) qui est une intuition de sa propre fin. Puis sombrant dans un délire mortifère, il s’imagine submergé par un flot de « sorcières » anonymes (symbole de la vengeance des femmes indûment sacrifiées, et donc symbole de sa culpabilité). Ainsi le thème de la nature comme incarnation du mal (thème sataniste) est respecté puisque ce sont des fruits sauvages (la « mauvaise » nature) qui sont à l’origine de son décès.
Très intéressant, je reverrai la fin en pensant à cette analyse. Merci !
C’est la première fois que je recherche des explications sur un film que je viens de voir, preuve qu’il est dense, lourd de signification, et que je suis bien piètre en psychologie…
Merci à Citizenpoulpe et à Laura, et aussi à d’autres, d’avoir formulé clairement les pistes de ce film.
Merci à vous !
Félicitations à vous tous ! D’excellentes réflexions qui m’ont permis d’ouvrir mon esprit encore un peu plus.
Bonsoir,
Étant une grande amatrice de films d’horreur et de thrillers psychologiques j’ai regardé ce film avec ma sœur à Halloween dernier car je me souvenais qu’il avait provoqué pas mal de réactions chez les critiques. Personnellement, j’aime beaucoup voir les films que les critiques huent avec autant de véhémence car ce sont souvent les meilleurs. Bref on a donc regardé ce film avec ma sœur et j’avoue qu’il nous a énormément dérangées. On s’accordait à dire que ce n’était pas un simple film « qu’on aime ou qu’on déteste », qu’il était bien plus profond (après tout c’est un LVT). Mais on était pas bien, très mal à l’aise. De plus la mort du bébé, même si c’est une scène très soft comparé au reste du film, m’avait arraché une petite larme (on ne voit jamais les enfants mourir dans les films). Pour le coup on a en suivant mis un film de zombies pour se rassurer.
Tout ça pour dire qu’il y a quelques jours j’en ai parlé avec un ami et je me suis rendue compte que je n’arrivais toujours pas à comprendre ce film, y penser me mettais toujours mal à l’aise. Donc me voici sur ce site après avoir croisé quelques analyses superficielles et insatisfaisantes du genre « il a fait ça pour choquer ». En bref merci beaucoup pour toutes vos analyses et explications à la lumière desquelles je pense revoir le film.
Merci encore.
Merci Citizen Poulpe pour ce formidable article, pour cette critique que je cherchais depuis longtemps !
Après avoir vu plusieurs films et interview de LVT je n’adhérais pas à l’image de misogyne sadique que les autres critiques lui attribuaient par rapport à ce film.
Je savais que le personnage de la femme était loin de se résoudre à une « hystérique » mais ton article m’a permis de comprendre enfin toute la complexité du personnage et ce qui se cachait derrière les codes et suggestions.
Maintenant tout me paraît tellement clair ! LVT est vraiment très fort…
Merci aussi à Laura pour sa réflexion très intéressante sur le personnage de l’homme.
Un grand bravo !
Personellement …en voyant ce film j’ai compris à quel point le monde est différent d’un point de vue culturel.
Le thème du film explicité dans votre analyse est UNIVERSEL, je pense que toute femme de ‘nimporte quelle contrée de cette terre , comprendra la dicotomie entre la sexualité et le role de femme épouse, et la maternité, qui développe en nous une sorte de schizophrenie douce.
Mais cela dépent du référentiel dans lequel on se situe.
Dans la société occidentale française ( pas toute l’europe, car il y a des pays comme ceux du Nord, ou du sud, qui ne portent pas en eux cette dualité) , la sexualité est vécue violente et submergeante, innondant notre cosmos dès leplus jeune age.
Les petites filles françaises se développent dans un univers totalement porté sur le sexe, une sexualité entièrement séparée de son but « final » : enfanter.
De là peut naitre , ce genre de schizofrenie douce lorsque l’acte entraine l’apparition d’un être non psycologiquement nourri dans nos consciences, envahisseur et etouffant comme une tumeur nécrosante.
Cependant , moi je suis africaine de culture et de psycologie , afrique Noire centrale, et je reste catégorique, ce film n’est pas universel dans sa manière d’aborder les choses.
Le role de mère est totalement intégré dans chaque aspect de notre sexualité, du moins pour les africaines encore proches de leur culture ancestrale, et non totalement ensevelies par la pensée française post 68 tarde.
de Plus la PUDEUR , la pudeur est une chose primordiale, même dans notre façon de parler , de s’exprimer sur la sexualité, sur la violence quil peut souvent y avoir entre deux personnes intimes, cette pudeur qui peut être gardée, et utilisée pour dénoncer l’horreur , tout en refusant de filmer ou montrer des scènes qui même regardées SEULS sans un public d’enfant, nous mettent mal à l’aise.
Ce mal être est societal, si des femmes se sont retrouvées dans ce film, et ont senti une affection et un reflet avec le role de madame gainsbourg, alors je pense que le gap est avant tout culturel, (ou le manque de culture) .
plus le temps passe, et quand je vois ce que devient le cinema « revolutionnaire », je me rend compte que certaines cultures se sont totalement perdues, et ne savent plus répondre à de si simples enigmes comme
être femme séduisante, à la sexualité pleinement épanouie, et mère aimante et stable…
et dire que nous avons été colonisés nous africains, par cette société occidentale post 68 tardes, qui aujourd’hui veut nous polluer avec sa folie MEUTRIERE et ses scènes barbares.
le colonisateur devient barbare, j’espère de tout coeur que le cinema africain ne suivra jamais le modele de LVT.
apres chacun est libre d’aimer ou de valider la surexposition malsaine et perverses de scènes pornographiques, et dérangées (dans le mauvais sens)
mais please…que la mondialisation ne touche pas le cinema…
on aimerait encore avoir le droit d’exister, nous « coincés pudiques « …
mais au combien heureux de pouvoir survivre à des « problèmes » sorties d’outre tombe…
je dirai à la société artistique et à tous les fans de ce film « mes condoléances »
pour résumer, en arriver à de telles oeuvres pour parler du « problème » de devenir mère, et de garder une sexualité épanouie, prouve à quel point la société occidentale (mais je répète pas tous les pays d’occident) a un probleme, PROFOND avec des états NATURELS.
l’initiation, les explications sexuels, les écoles de maternité, tout cela existait dans l’afrique pré coloniale, quand je vois que l’europe nous a tout retirer sous couvert de civilisation et qu’aujourd’hui des femmes ne savent meme plus être mère et épouse en même temps… j’ai vraiment mal .
Ce film est un BON FILM, qui montre à quel point la société décrite dedans se perd, et à quel point je ne veux pas lacher ma culture si profonde et protectrice qui m’évitera de devenir ce genre de femme…d’écrire ce genre de scenarii, de filmer ce genre de scènes.
car pour en arriver là, il faut être profondement perturbé
et pardon mais il ny a rien de GLORIEUX à être perturbé…rien…de glorieux à ce qu’un enfant meurt…
Bonjour,
D’abord merci pour votre réaction intéressante.
Je ne pense pas que le but de ce film soit d’être « universel » et il ne reflète pas non plus particulièrement la réalité d’une société ou d’une culture en particulier.
Je ne vous traiterai en aucun cas de « coincé pudique » et respecte totalement votre point de vue, vous pouvez tout à fait ne pas cautionner le fond et la forme de ce film, en revanche il me parait plus délicat de juger ou de critiquer les spectatrices ou spectateurs qui apprécient le film. Vous ne pouvez pas affirmer d’un bloc que les femmes qui aiment ce film ne « savent plus être mères et femmes en même temps » et que c’est le signe d’une société décadente… « Antichrist » est simplement un film qui met en scènes certaines peurs, certains conflits, de façon volontairement « spectaculaire », et aimer ce film ne signifie pas avoir le même point de vue que l’héroïne, mais simplement trouver les personnages et l’histoire intéressants, notamment d’un point de vue psychologique.
Pour reprendre vos mots, il n’y a rien de « glorieux » à être perturbé, mais rien de honteux non plus… Quant à la mort d’un enfant, personne dans les commentaires n’a prétendu que c’était « glorieux » et dans le film, LVT ne la filme pas (on ne voit pas l’impact au sol) justement par respect.
Je pense que vous avez été choquée par le film et que vous le désapprouvez totalement, ce qui est votre droit le plus strict ! Comme d’exprimer votre ressenti ici. Toutefois, essayez de pas stigmatiser les gens qui ont aimer le film et avec eux, une société toute entière ! Ça me parait excessif.
N’hésitez pas bien entendu à réagir à nouveau.
Depuis sa sortie, ça fait des mois que je voulais le voir et c’est chose faite depuis hier ; seulement, depuis la fin du film, j’ai ressenti un « mal être », une gêne, et n’en ai pas dormi cette nuit, car j’ai besoin de comprendre et pleins de scènes me mettaient mal à l’aise et ne savais trop pourquoi ! je pense pas être « plus bête » qu’une autre » et, heureusement que je viens de passer plus d’une 1/2 heure à lire tous vos commentaires, et, surtout, citizen poulpe que je remercie bcp ; maintenant je me sens mieux et ai envie de le regarder une seconde fois ; merci (c un film remarquable avec 2 acteurs époustouflants) je suis « fan » de charlotte et là, elle est allée vraiment au-delà de ses limites (elle l’a dit d’ailleurs qu’il avait été dur, pr elle, de sortir de ce film) merci à tous pr vos commentaires car je pensais « être une des seules » à n’avoir pas tout compris.
Merci à vous pour votre commentaire ! Oui Charlotte Gainsbourg a vraiment été très loin, vous avez raison de le souligner, c’est sans doute à ce jour son plus grand rôle. Je l’aime bien dans « Lemming » aussi, qui est d’ailleurs un assez bon film fantastique français (c’est rare !).
Je pense que c’est un peu normal de sortir de ce film mal à l’aise et de ne pas tout comprendre, ça a été mon cas aussi. C’est le genre de films qui demande pas mal de recul, et aussi d’en parler, d’échanger autour.
Par contre j’avoue que je ne l’ai toujours pas revu… Il y a des séquences éprouvantes auxquelles on a pas envie de se frotter tous les jours !
Je suis adepte de film intense comme celui-ci, Antichrist,… quoi de mieux que d’exprimer des scènes aussi intense et de les faire ressortir a travers des événements normaux de la vie. les scènes coupé ou nous voyons seulement des arbres et nos esprit peuvent imaginé le reste a travers ces images. Quoi dire de la fin, lorsque l’homme se tient debout sur cette colline en forêt, et que les gens monte cette colline pour aller le rejoindre. Je me demande encore pourquoi le film a prit fin comme celas, mais j’adore se genre de conclusion, inédit, du jamais vue, et seulement étrange.
J’ai récemment vu le film, et je vous remercie pour votre explication qui ma bien éclairée, mais il me reste quand même quelques questions sans réponses…
En effet, lorsque le personnage de Charlotte Gainsbourg enfile les chaussures de son enfant à l’envers reste pour moi un mystère…
Le passage du renard se « mutilant » m’ai également une scène non-résolue du Film.
En vous remerciant pour vos explications…
Merci pour votre commentaire. Pour le renard, je crois qu’il fait partie des animaux qui représentent le diable, le mal, dans la symbolique chrétienne… peut-être est-ce la raison de sa présence dans le film. Quant à la mère qui fait mal à son enfant, et bien je pense que cela exprime le conflit mère / femme au sein du personnage. Ses deux côtés n’arrivant pas à « s’harmoniser », cela créé une culpabilité très forte et une forme de « schizophrénie ». Le côté « femme » finit par représenter le mal absolu pour la mère, et donc la « femme » devient violente, envers son enfant et son mari.
Merci pour le critique éclairée de ce film et du commentaire de Laura particulièrement pertinent sur la problématique du personnage masculin qui n’était pas évidente au1er visionnage .
Je me demande ce que vous pensez de cette scène où Willem Dafoe, qui a dormi avec sa main par dessus la fenêtre, se réveille et découvre sa main couverte de moisissures.
La nature satanique envahit-elle le personnage ? Le personnage joué par Charlotte nous explique que la femme est l’instrument de la nature et que cette nature est mauvaise. Pourtant, c’est bien lui qui tue après avoir eu la vision des 3 mendiants. C’est lui l’instrument de la nature, le mal.
Laura a évoqué l’image valorisante qu’il se fait de lui même et son refus de la culpabilité de sa femme et de la sienne par la même occasion. Mais voilà, cet homme est pourri de l’intérieur. C’est pour ça qu’il lui pousse des champignons.
Il ne s’agit pas de champignons, il m’est avis que ce sont des « tiques » 🙂
Je n’ai pas revu le film depuis deux ans, mais la marque qu’il m’a imprimé m’accompagne toujours. Le premier visionnage a investi tous mes rêves de la nuit même, m’obligeant à le revoir au lendemain.
Le deuxième soir une amie le regardait avec moi, nous en eûmes deux visions radicalement opposées, comme si toute la place était laissée à notre propre projection des genres et des codes. Elle le vit radicalement mysogine, je le perçu diamétralement anti-male, ou antipaternaliste. Ma perception en est (confirmée par la vision de mélancholia qui forme comme un dyptique) que le personnage féminin n’existe pas. Il n’est que la projection névrotique et fantasmée de cet homme rationnel et psychanalisant. Le modèle de la femme ici présenté englobe toute la féminité impossible a consigner en tiroir. Elle est diabolisée et entravée dans des schémas qui permettent à l’homme de justifier ses principes de classifications et de dominations. Ce film représente donc pour moi la projection de la peur du féminin (c’est un film purement masculin réalisé dans une société profondément paternaliste).
Le titre Antichrist est écrit avec le symbole féminin, il est l’anti-femme, l’anti nature instinctive, c’est la lutte du rationnel contre la psychée.
Notre civilisation chrétienne à banni l’énergie féminine. Le modèle de la sorcière témoigne de toute l’incompréhension du féminin et la peur de son pouvoir sur la vie et la mort (c’est elle qui porte la vie).
Cette ségrégation permet de compenser l’inconsistance masculine, qui doit s’imposer par la domination de la nature (contre son acception féminine, la terre-mère, nourricière)
Cette crainte du féminin et son dénie se cloture dans le film, par la horde de femmes-objet (mannequins aux yeux bandés) qui encerclent l’homme.
La femme-objet devient le pendant (de la sorcière) reducteur du féminin, auquel est soustrait tous le principe vivant et autonome.
Cette horde de femmes-fantômes viennent comme hanter son esprit pérméable à l’instinct (non pas impulsif mais cosmique).
Voilà pour la vision très personnelle que je m’en suis faîtes, et que mélancholia (comme dit précedement) vient compléter.
Seuls les femmes (l’une facette mystique de la mort, l’autre facette maternante de la vie) et l’enfant (nature pure) sont près a affronter ce qu’impose la nature, rejouant comme un rituel (tipi indien) leur face à face avec la grande noce cosmique, quand le scientifisme rationnel préfère se donner la mort plutôt que reconnaître son impuissance face aux éléments.
Votre analyse est brillante… Je ne sais pas encore vraiment quoi en penser personnellement, mais en tous cas elle est d’une grande cohérence.
Votre parallèle avec « Melancholia » est assez juste ; même le père (John Hurt) du personnage joué par Kirsten Dunst est sympathique mais lâche….
Je vais longuement réfléchir à votre commentaire… Merci d’avoir posté une analyse aussi intéressante. Vous devriez publier des analyses de films 🙂
En fait, Lars Von Trier dresse le portrait d’une hystérique…ça n’a rien de mysogine, ça existe l’hystérie…
Mais bon, le problème dans ce film c’est la confusion des genres. Et ce n’est pas assumé comme tel…L.V.Trier a voulu trop en montrer et trop en dire.
Si il n’y avait pas des scènes un peu crados, on serait presque dans le comique.
Par contre, le mari de la femme, lui aussi il a un gros problème. Déjà pour s’être mis en couple avec une hystérique, et d’autre part, parce qu’il a une part de responsabilité dans la déchéance de sa femme.
Le mari n’accepte pas la souffrance de sa femme, il l’empêche de faire son deuil…
Le meilleur service qu’il aurait pu rendre à sa femme, c’est de la quitter.
On essaye pas de sauver quelqu’un contre son gré.
Je pense qu’intuitivement, la femme perçoit toute la médiocrité, l’arrogance et la bêtise de son pseudo-mari…J’ai trouvé logique qu’elle pète un cable contre lui. Il ne l’accepte pas telle qu’elle est en fait.
Enfin voilà, c’était assez ennuyeux comme film. Bon c’est de l’art ok…mais rien de transcendant…Psychologiquement, philosophiquement, dramatiquement, c’est quand même très pauvre…
Il n’y a que la réalisation complètement loufoque et bizarre qui m’a plu, l’esthétisme aussi…
C’est dommage, un film qui aurait pu être bien.
Merci pour votre commentaire ! Il est possible en effet que la femme perçoive l’arrogance (et l’impuissance) de son mari. Par contre je pense que le terme « hystérique » n’est pas faux mais très réducteur pour qualifier le personnage joué par Charlotte. Sa problématique est plus complexe, justement, et c’est pour cela que je ne vous rejoins pas quand vous dites que c’est « Psychologiquement, philosophiquement, dramatiquement » pauvre. Inversement, je pense qu’il y a beaucoup de choses à dire autour des personnages et de leurs réactions, notamment sur le plan de la psychologie mais pas seulement. Il n’y a qu’à lire tous les commentaires qui ont été postés ci-dessus ; certains sont vraiment très intéressants ! Après bien entendu, c’est votre avis et il est tout à fait respectable !
Merci à vous Bertrand Mathieux pour tous vos éclaircissements…
Moi vraiment je ne suis pas sûr que la problématique de Charlotte Gainsbourg soit beaucoup plus complexe que ça. Tout ce qui a été dit par les autres commentateurs sur la complexité de sa personnalité rentre justement dans la sphère de l’hystérie.
-La belle indifférence
-L’incapacité d’aimer
-La dualité femme, mère (en fait l’impossiblité psychologique de devenir une vraie femme) !
-Le désir de castration sur les autres ou sur soi-même…Le monde de l’hystérique se divisant en deux catégories : les puissants et les faibles, les puissants possédant un pénis, et les faibles étant asexués.
-L’hypersexualité insatisfaisante, ou au contraire l’abstinence et la frigidité
-La conversion des conflits intérieurs en angoisse et en bouffée délirante
-L’hystérique est une esclave qui cherche un maitre sur qui règner.En gros, elle cherche un mâle puissant à castrer.
-Eternelle insatisfaite, qui désire être insatisfaite même.
Le problème que Charlotte a avec la Nature, ce n’est à mon avis ni l’injustice, la violence et la mort auxquelles la Nature est intrinsèquement liées, c’est surtout que la Nature lui rappelle sa condition de MERE qu’elle est tout simplement incapable d’assumer, que ce soit dans la vie ou dans le deuil.
L’hystérie c’est vraiment un trouble de la personnalité très complexe.
Je ne crois pas qu’un seul film ait traité sur ce sujet aussi pertinemment que Antichrist. Surtout qu’en plus, il a essayé de transposer ce trouble mental dans la réalisation et l’esthétisme.
Après je pense que Lars Von trier a voulu associer l’hystérie à Satan, au Diable, au Malin…C’est évidemment juste, mais ce qui est dommage par exemple c’est qu’on aie pas eu l’aspect séduction et manipulation propre au Diable et à l’hystérie.
L’idée était très bonne, notre société au XXIe siècle est justement par bien des aspects, hystérique ou satanique…Mais bon ce n’est pas traité dans le film.
J’ai trouvé que c’était ou « Trop » ou « Pas assez » globalement…
Je vous ai répondu parce que je voulais vous dire aussi que je n’ai pas utilisé le mot « hystérique » de manière anodine, comme on peut le faire parfois quand on voit une fille un peu dingue et troublée.
D’ailleurs autrefois justement, les hystériques, les vraies, les cas cliniques, étaient appelées des sorcières, et étaient associées au Diable.
Quand le mari brûle sa femme à la fin, je pense que c’est un petit clin d’oeil aux sorcières.
Nous sommes d’accord en tout cas sur un point essentiel : les critiques n’ont rien compris au film…
C’était ma modeste interprêtation…
Là je comprends mieux votre point de vue. Je pensais en effet que vous utilisiez le terme « hystérique » sans forcément mettre toutes ces choses derrière, car c’est un terme qu’on peut utiliser de façon plus banale et simple au quotidien. Du coup je trouve votre vision du personnage très juste ! Et votre nouveau commentaire très intéressant. D’ailleurs, quand je regarde cette page aujourd’hui, je me dis qu’il y a davantage de choses intéressantes dans les commentaires que dans l’article lui-même !
Donc d’après vous, une femme qui n’a pas d’enfant n’est pas une « vraie femme »???
(je vous cite : « -La dualité femme, mère (en fait l’impossiblité psychologique de devenir une vraie femme) ! »
Ca, c’est pour moi très réducteur et misogyne…
Je ne suis pas certain que ce passage exprime l’opinion de la personne qui a commenté (auquel cas, ce serait en effet très réducteur !), mais peut-être plutôt le conflit propre au personnage joué par Charlotte Gainsbourg dans le film ?
Un film qui relève de l’oeuvre d’art. Je suis totalement d’accord avec vos propos, beaucoup n’ont pas su voir la justesse du film. La scène d’intro et l’épilogue sont sans doute les plus belles scènes faites depuis longtemps au cinéma. Très riche comme film, on pourrait en débattre longtemps… Il me restera en tout cas, et c’est pour moi du vraie cinéma intelligent. Je me disais que la scène de fin pouvais aussi représenter les âmes allant au paradis, symbolisé par la cabane, ou bien l’enfer, mais cela n’est pas cohérent puisqu’ils montent et ne descende pas. Encore bravo pour cet article remarquable d’intelligence !
L’ Eden……et personne n’a évoqué Adam et Eve …..revus et corrigés ?
J’ai découvert ce site par hasard, souhaitant lire quelques critiques après avoir vu le film de Lars Von Trier.
Je viens juste d’en sortir, et j’ai encore l’esprit complètement emmêlé.
Je n’avais pas souhaité le voir à sa sortie, et cela est bien dommage, je m’en rends compte maintenant.
Les quelques critiques que je viens de lire m’ont déjà grandement éclairé. Quel plaisir de lire des textes soucieux de précision, intelligents, souhaitant réellement s’interroger et comprendre. Ecrire dans une langue simple semble être devenu un défaut pour beaucoup de critiques. C’est insupportable.
Je vais me construire peu à peu un avis, j’ai d’ailleurs déjà envie de revoir le film.
Pour l’instant, je peux dire que j’ai été particulièrement sensible à la manière dont est représentée la nature, la présence hypnotisante de Charlotte Gainsbourg, l’étrangeté du personnage du mari, l’image de la chute de l’enfant revenant à plusieurs reprises…
Il règne dans ce film un climat dont on a du mal à définir la nature, et c’est vraiment ce que j’apprécie le plus dans les films de ce réalisateur. Dès le début, on est emporté par quelque chose qui ne dit pas son nom.
Je suis également d’accord avec le fait que rien dans le film n’est une attaque contre les femmes, de la part de Von Trier. Au contraire, plus j’y repense, et plus je trouve réducteur et malhonnête d’avoir rangé ce film du côté de la misogynie et de la violence gratuite.
J’ai aimé les égarements de la mère, son état d’errance permanente. La beauté de la précision des dialogues, qui murmurent des choses d’une intensité vraiment très forte. La violence est murmurée, même quand elle éclate, et ce n’est jamais évident.
Ce film est à revoir, à interroger, à garder dans un coin de sa mémoire, à ne pas oublier…
Le murmure, je crois que c’est vraiment ce qui peut définir l’atmosphère de ce film. Aussi bien la voix comme soufflée doucement de Charlotte Gainsbourg, que celle des branches, des mouvements de la foret, de l’inconscient de chacun qui s’éveille soudain, des frémissements de la peau, des bruits de tambour mystérieux, des coups répétés…
Von Trier fit illusion jusqu’à « Europa » (Barbara Sukowa et l’hypnotique voix de Max von Sydow). « Breaking the Waves » reposait uniquement sur les épaules d’Emily Watson et sur sa démonstration ironique de l’amour destructeur. Le nombre de commentaires reflète assurément l’impact de ce film, comme les réactions disproportionnées de critiques et des journalistes. Par ses déclarations et son « univers », von Trier reprend l’image d’un autre von, Stroheim, celui-ci : « L’homme que vous aimerez haïr », sans posséder ni son talent ni sa crudité. Sans doute l’une des fausses gloires du cinéma contemporain, aux côtés de Tarantino, Haneke et Malick – on cogite le cinéma que l’on mérite. Par ailleurs, l’ouverture du film cite « The Washing Machine » de Deodato !
Je n’aime pas trop les débuts de Von Trier, que je trouve un peu trop « esthétisant ». Pour moi « Dogville » est un chef d’œuvre, peut-être son plus beau film, surtout quand on pense au défi qu’il représentait en termes de mise en scène. Je place également très haut « Antichrist » et le très beau « Melancholia » (voir aussi sa série « L’hôpital et ses fantômes »). Je ne partage donc pas votre avis quand vous dites qu’il se rapproche des « fausses gloires » du cinéma contemporain : la qualité de son écriture, de sa mise en scène et de sa direction d’acteurs (il faut voir ce que font Nicole Kidman, Emily Watson, Charlotte Gainsbourg et Kirsten Dunst devant sa caméra, c’est un signe qui ne trompe pas !) le place parmi les très grands cinéastes actuels. On peut ne pas être touché par son univers, mais il me semble difficile de nier son talent ! Impossible à mon sens de le mettre dans le même bain qu’un Malick, qui filme (brillamment, mais bon…) du vent depuis quelques années, et fait de la philo de comptoir dans « Tree of Life » – quant à Tarantino, je ne serais pas aussi sévère : il est surestimé et il tombe de plus en plus dans la facilité (« Django Unchained » est ce qu’il a fait de pire), mais « Reservoir Dogs » & « Pulp Fiction » auront marqué leur temps, et par ailleurs il a « offert » à David Carradine un beau rôle et de beaux dialogues dans la seconde partie de « Kill Bill ». Je me souviens aussi avoir passé un bon moment devant « Death Proof » et « Inglourious… », même si sa manie de citer constamment d’autres films commence à vider les siens de toute substance. Pour moi, les cinéastes réellement surcotés de notre temps sont Nolan, Michael Mann et Gaspard Noé – qui à l’inverse de Malick (voir La Balade sauvage et surtout Les Moissons du ciel) ou de Tarantino ne peuvent se vanter d’aucun bon film ! Quant à Haneke, je ne vois pas l’intérêt de « Funny Games », en revanche « Caché » est plutôt réussi et traite d’un sujet qui a rarement été exploré.
Concernant « funny games » , rien ne nous contraint a quitter la salle devant l’insoutenable progression du film !!!!
Notre voyeurisme non avoué nous renvoi a nous même
notre nature a vouloir a s’offusquer du mal
convaincu de notre bien pensence
Les scenes du protagoniste nous interpellant dans le confort de notre fauteuil
-vous en voulez un peu plus ,?
ou celle du « remote controle » nous caressent a l’inverse du sens des poils
Et cela nous renvoi honteusement a notre pauvre condition humaine
Pour savoir ce que signifie diriger une actrice au plus près de son corps et de son visage, je vous renvoie à Cassavetes. Von Trier, après le tournant de « Europa », passa de l’idée du cinéma comme hypnose à celle du cinéma comme agent provocateur hystérique – des images épidermiques plutôt qu’épidémiques… Las pour lui, la psyché féminine possède déjà pour guide des cinéastes comme Cukor, Mankiewcz, Bergman ou Brass, parmi tant d’autres qui ne craignent pas l’avion et ne profèrent pas d’énormités en plein festival. Si vous trouvez sa première trilogie esthétisante – ce qu’elle revendiquait, sans nul doute – comment qualifier l’ouverture de son « Antichrist » (relisez le livre de Nietzsche, plutôt) ? « Les Tueurs de la lune de miel » enterre « La Balade sauvage » comme « Regain » enterre « Les Moissons du ciel ». Je ne reviendrai pas sur Tarantino – question fétichisme des pieds, je préfère largement Bunuel ; quant à « Boulevard de la mort », Russell y paraissait très fatigué. Elmore Leonard vient d’ailleurs de disparaître, dont l’humour mélancolique et l’humanité rendaient (presque) supportable « Jackie Brown ». Haneke fait partie des cinéastes admirés par Friedkin, mais son point de vue sur le violence, et notamment celle des images, en fait un « philosophe pour classes terminales », pour reprendre la méchante formule à propos de Camus. Je persiste et je signe : « Irréversible » comporte de grands moments, une rage et une détresse très étrangères au cinéma hexagonal (les origines argentines de Noé ?).
Russell est fatigué effectivement dans « Death Proof », mais ça contribue à l’effet comique. Il me semble avoir lu un jour que Tarantino avait songé à Burt Reynolds, mais qu’il n’avait pu se résoudre à le tourner en ridicule dans la scène finale – trop de charisme ! Jackie Brown (que j’apprécie sans plus) était un parti pris un minimum courageux après « Pulp » – plus lent, moins violent… Aujourd’hui son cinéma sent vraiment la « recette ». Mais encore une fois, j’ai passé de trop bons moments devant ses films pour le « renier » totalement. Son (ancien) complice, Roger Avary, n’a je pense pas été assez reconnu, son travail sur « Pulp » est je pense resté dans l’ombre d’un Tarantino trop mégalo pour partager les honneurs. J’avais bien aimé son « Killing Zoé » à l’époque, même si j’ai moins accroché la seconde fois. A ce jour, c’est le seul cinéaste qui a fait une bonne adaptation d’un roman de Bret Easton Ellis (Les lois de l’attraction).
Une « rage » et une « détresse » chez Noé.. Peut-être, mais tout ça pour conclure par « le temps détruit tout »… autant dire que c’est vain ! Je ne suis pas fan de l’ultra violence au cinéma, alors quand il y a zéro propos derrière, pas un seul personnage digne d’intérêt, pas un dialogue à sauver…
Von Trier, outre ses qualités de metteur en scène, c’est aussi une plume, cela se sent dans les dialogues, les voix off… Vous ne mentionnez pas Dogville, qu’en pensez-vous ? Oui, le début d’Antichrist est très léché esthétiquement, comme certaines scènes de « Melancholia », mais je trouve qu’aujourd’hui c’est quelque chose qu’il maîtrise mieux ; il en use quand il faut, alors qu’avant c’était un peu trop à mon goût. Quant à ses provocations cannoises, elles ont peu d’importance.
Haneke et la violence, je suis d’accord, mais disons que « Caché » a justement le mérite de traiter d’autre chose, plutôt intelligemment. Je n’ai pas vu « Le Ruban blanc ».
Belles références que Cassavetes (qui est aussi un bon acteur), Mankiewicz, Bergman… « Persona » m’a marqué, entre autres – on en trouve des traces dans « Mulholland Drive », au détour d’un plan il me semble. Je crois aussi me souvenir d’une scène où la pellicule brûle, comme plus tard dans le « Macadam… » de Monte Hellman (qui a failli réaliser « Reservoir Dogs », pour revenir à Tarantino). Je me souviens aussi de « Sourires d’une nuit d’été », « Les fraises sauvages », « L’heure du loup »… Et de son roman « Laterna Magica ».
Je vous trouve dur avec « Les moissons du ciel » ! Sam Shepard, quand même ! La photo est magnifique. La petite fille jouera plus tard dans « Out of the Blue » de Dennis Hopper – un bon film.
Cronenberg devait adapter « American Psycho »… On se consolera avec l’influence de Lynch dans « Suite(s) impériale(s) ».
« Irréversible » ne porte pas tant sur le truisme du temps impitoyable que sur une façon de le combattre en faisant du cinéma, c’est-à-dire, dans ce cas-ci, de la vie « à l’envers ». Le film documente un couple attachant et s’avère au final avant tout une histoire d’amour. Le concept d’ultra violence appliqué au cinéma ne semble guère opératoire, tant que l’on se situe dans la mimesis, et non dans la praxis. Les images ultra violentes, on les trouve non pas dans les légendes urbaines des « snuff movies » (que Depp traita avec « The Brave ») mais dans n’importe quel journal télévisé à l’heure du repas. Que ceux que choque un film allument leur téléviseur ou sortent dans la rue (du moins dans certaines) – après cela, on reparlera de violence et de censure dans les films. Vivre constitue une expérience très violente, face à laquelle les films les plus extrêmes ne peuvent déranger que par procuration.
« Dogville » ? Tenu cinq minutes, le temps de voir les décors tracés à la craie… Ah, sacré Lars qui s’amuse dans sa cour de récréation avec sa caméra portée… Question glamour, vous me pardonnerez le péché véniel de l’esthète qui préfère Barbara Sukowa dans « Europa » à la dépressive Nicole Kidman qui « plombe » depuis quelques années les films dans lesquels elle apparaît (un article des Inrocks portait sur ce presque sous-genre en soi).
« Le Ruban blanc » se rattache à l’esthétique du film « Heimat » et possède la profondeur et la nuance d’une dissertation de cancre de Terminale. Haneke fait partie du club des cinéastes de festival. Les démons autrichiens méritent de meilleurs analystes (on les trouve en littérature).
On oublie très vite les décors à la craie dans « Dogville », ce qui d’ailleurs témoigne du brio de la mise en scène. Vous auriez dû pousser plus loin que 5 minutes ! Un des grands rôles de James Caan, par ailleurs.
Bonjour !
Je ne sais pas si en 2022 des gens liront ce message, le dernier datant de 9 ans (la vache) fort est de constater que plus le temps passe plus ce film me parait prophétique…
Je l’avais d’abord regardé peu de temps après ça sorti, Il m’avait chamboulé (comme beaucoup de gens) parce que les messages était puissant mais qu’il m’était incapable de le comprendre… j’ai donc décidé 12 ans plus tard de le revisionner avec avec la maturité, le recul et l’observation acquis entre temps. Il y a bien des choses que je n’ai pas encore comprise mais j’y travaille.
Une chose est certaine je n’ai a aucun moment pensé que charlotte pouvait être l’antichrist, (alors que j’ai tout de suite tranché pour defoe, et ceux malgré le symbole utilisé a la fin de la police d’écriture d’antichrist sur l’affiche, je précise) c’est d’ailleurs par l’intermédiaire d’autres avis que j’ai pu comprendre que nous voyons le film comme nous voyons le monde, du moins dans une certaine mesure, et pas que…
On dit que la vie n’est pas faite que de blanc ou de noir, une façon de dire, aussi, qu’il existe une infinité de point de vue vis a vis d’un thème et que tous peuvent être aussi vrai les uns que les autres.
Je vais vous donc vous donner mon interprétation.
Par ou commencer…
Il est important de préciser qu’a titre personnel je considère antichrist comme une oeuvre, (dans le sens pictural du terme); une forme de témoignage qui, s’adressant au présent et au futur, et sensé mettre sur pédicule une réalité occulte et qui va bien au delà de notre propre existence (individuelle) mais dont nous pourrions être les moteurs, les acteurs, sans nous en rendre compte.
Pourquoi la nature, que les êtres humains aiment copier dans son fonctionnement ou utiliser comme argument pour légitimer certaines choses, est-elle si belle et meurtrière a la fois ? (qui est une dualité, ambivalence, exemple: yin et yang, lumière et noirceur, homme et femme, etc)
Pourquoi un organisme, selon les lois du monde, devraient survivre et exprimer ces pulsions naturelles uniquement par l’intermédiaire des autres, en les détruisant ? (carnivores, tueur, pédophilie, etc).
Pourquoi 99% des glands poussent pour finir par tomber et mourir au sol sans donner d’arbre ? La vie nous parle a travers ça nature… C’est en tout cas ce que pensent charlotte avec une vision philosophique, métaphysique, poétique, presque divine (qui est une énergie plus féminine, basé sur l’intuition et la sensibilité, l’écoute de soi, je précise pour la suite) .
Son marie quand a lui, plus terre a terre, sensé représenter la science par l’intermédiaire de la psychologie, n’y voit que l’interprétation d’un cerveau malade et paranoïaque… comme si l’idée de base (que prononce charlotte, vis a vis de ces fameux glands) était fausse ou ne pouvez en aucun cas donner matière a réflexion…
« La nature est l’église de satan » nous dit l’anti héroine…
William dafoe prend par la suite son cahier de note sur lequel apparait un schéma pyramidale (représentant la quête de charlotte, quand au lois qui régissent ce monde) Eden y est d’abord placé en haut puis remplacé par satan…
William dafoe étant un personnage encrée dans cette terre, (en opposition a charlotte qui est perché, dans les airs, si je puis dire) ou seul les choses explicables existent, décident de ne pas écouter l’avertissement de charlotte en le rayant.
Par la suite nous verront une scène ou William dafoe monte au grenier et regardent tout ce qui devait être induit dans la thèse de ça femme.
Nous y verrons notamment un cahier de note parlant de la sorcellerie ( sorcellerie qui a toujours été un moyen pour le patriarcat de faire, des femmes dans leurs globalités, sans qu’ils le sachent, des martyrs)
Puis de drôle de lettres grossières apparaissent sur la dernière page,
« Earth was Eden » (vous lirez Earth was elennnn, mais il faut faire preuve de bon sens… traduit « la terre était l’éden »)
Sur le plan d’après, un arbre qui tombe dans la forêt faisant un gros vacarme.
Symbolisant, pour moi, que l’eden (ce fameux paradis dont rêve ceux qui ont la foi), a l’instant T, est entrain d’être détruit, qu’il a été corrompu de l’intérieur.
Arrêtons nous sur le personne de William Dafoe et les raisons qui me poussent a croire que l’antichrist, c’est bien lui.
Il est important de préciser, pour la suite, que la femme a un instinct maternelle très fort (globalement), dont l’homme est dépourvu (je généralise encore).
On pourrait penser que la relation sexuelle entre les deux protagonistes (le désir, surtout sexuel, est un principe dantesque) est parfaitement consenti, personnellement je pense le contraire.
Je pense que william defoe n’ayant pas d’instinct maternelle, ni de lien direct avec l’enfant (croissance et accouchement) a dévier charlotte de cet instinct, pour le simple plaisir de la chair, pour son plaisir a lui.
Tout le reste du film est en adéquation avec ça -> defoe ne culpabilise pas tandis que charlotte se maudit d’avoir abandonné cette part d’elle même qui lui aura couté son seul et unique enfant. Elle lui en veut a lui (william) et commence a le voir comme le mal (mâle), comme l’être corrompu qu’il est, d’où les mutilations répétés.
Pire il l’empêche de faire convenablement son deuil en la dé-culpabilisant…
Pour un psychologue c’est moyen quand on sait que la culpabilité fait parti du deuil et qu’un deuil mal fait peut avoir beaucoup de conséquence social et psychologique dans le futur.
Tout les sentiments qui traversent charlotte son normaux et humains.
Son marie quand a lui déshumanise tout ça, déforme ces propos, nie, se ment a lui même, ou n’y voit que du folklore et de la folie. (la psychologie actuel dans toute ça splendeur)
Important de préciser que s’il n’est pas bon de coucher avec son psy (forme de malédiction) il ne doit pas être meilleur d’être le thérapeute de ça femme…
La fin ne pouvait que finir ainsi.
L’antichrist (dafoe) tue ça femme, celle là même qu’il avait promis d’aider, elle aura été manipulé, malmené (psychologiquement) et trahi du début a la fin.
La fin laisse suggérer que, le mal; ce désir, cette adversité, ce « moi, je », cette folie, incarné par la profonde nature noir de l’homme, l’ont emporté sur les valeurs de la famille, tenant du sacré) et que toutes les femmes qui montent vers lui n’y verront que du feu, finiront corrompu et détruite de l’intérieur… comme charlotte, brisé par L’homme.
La liste de choses que j’ai pu relevé n’est pas exhaustive, il y a tellement a dire…
En espérant qu’il servira a quelqu’un a qui ça parlera.
A vrai dire je me sens assez seul, les gens passent vite a autres choses (et ça fait déjà 13 ans)…
Pourtant cette toile (antichrist) est là, pour moi, pour graver l’histoire de notre monde, c’est un appel a l’aide, un SOS (que les médias corrompu taisent volontairement évidemment) qui permet une remise en question personnelle s’il est bien écouté, et éventuellement un changement de paradigme.
En tout cas il n’est absolument pas étonnant que LVT soit un mec dépressif (pas plus que charlotte soit une femme aussi mystérieuse).
« Il n’y a pas de génie sans un grain de folie »
Ps: Je viens de relancer antichrist. Je vais donc ajouter des détails auxquelles je n’avais pas fait attention en le revoyant, je vais même mettre un indicateur temporel a chaque fois:
– (0:35) Je vois que l’un des premier plans est william s’apprêtant a prendre une douche, on voit les gouttes d’eaux descendre au ralenti, scène qui me fais penser curieusement au moment où on le voit sous une pluie de glands en plan fixe, ça me fais également penser au moment ou charlotte fait une allusion entre la pluie et le mal.
– (0:39) suite aux premier plans on voit ensuite charlotte baignée dans cette pluie (symbolisé par l’eau qui tombe du pommeau de douche ), ce chaos qui bientôt l’enveloppera, a la mort de son fils.
Elle a ces deux mains sur ces oreilles pouvant laisser penser qu’elle s’ignorait déjà a ce moment là (a compléter)
– (0:53) les 3 cavaliers qui pourrait curieusement faire penser a la trinité (3 mendiants, père-mère-enfant, père-fils-saint-esprit, on retrouve le père deux fois tient…) ; Je vois par la suite que 02:20 le confirme.
Il neige également dehors, encore quelque chose qui tombe, j’ai du mal a croire que ça soit un hasard, d’un certain point de vue, la pluie, la neige, c’est beau, mais d’un autre c’est une fatalité, ça vous tombe dessus sans que vous n’y puissiez rien que vous l’aimiez ou non.
– (1:14) Une pénétration, qui au sens littéral comme au sens figuré, veut bien dire ce qu’elle veut dire, c’est bien l’homme qui pénètre et pas l’inverse. d’où le fait que le plan soit très rapproché pour souligner ce mot (qui sociologiquement et sociétalement a beaucoup d’impacte, en terme de cause a d’effet)
– (1:22) tout les accessoires de salle de bain qui tombe (= représentation du chaos)
– (1:36) William positionne charlotte sur les joués de leur enfant (inutile de préciser la symbolique ici, faut juste le voir)
– (0:00-5:00) j’ai l’impression que toute la scène de sexe incarne le chaos, pleins de choses tombent, l’enfant tape sur le babyphone sort de son lit voit ces parents en plein ébat sexuel, sourie, puis se dirige vers la fenêtre (déjà ouverte) ou l’attendent les 3 mendiants qu’il décide de balancer du bureau.
– (5:24) le doudou qui s’écrase dans la neige au même titre que l’enfant, symbole de la fin d’une innocence, d’un rêve.
– (5:31) charlotte a les yeux levé vers le haut (le ciel) suite a la mort de son enfant, que je vois comme une demande de pardon.
– (8:25) Charlotte se sent coupable, puis william ramène la chose a lui, pas a elle, pas a l’enfant, a lui. (« moi, je »)
– (8:29) charlotte dit qu’elle aurait pu l’empêcher. Gros plan sur le visage de william qui la regarde fixement avec un regard noir, hypnotique et très particulier, et que j’interprète comme : « ça serait arrivé tôt ou tard », il y a en tout cas une histoire d’emprise, presque d’animosité dans le comportement de ce dernier suite a la déclaration de charlotte.
– (9:55) le changement de voix est radicale, il rentre dans son rôle de thérapeute.
– (11:30) musique avec un niveau faible mais très grave, matière morte qui tombe = incarnation du chaos, ça pourrait même faire penser a un bruit de volcan, la matière morte représentant des cendres.
– (11:35) il lui cache son résultat d’examen a partir de ce moment là. Dans le but de garder ce contrôle sur ça femme, que son statue professionnel lui permet, a noter que les personnes vulnérables (suite a un accidents, ou non) sont plus facilement modelable, programmable en terme de psyché.
– (11:55) la façon dont il balance le jouet de son fils décédé ne me parait pas approprié non plus, il le pose, le fait rouler, puis part pour se diriger vers charlotte, ça patiente, devenu son seul et unique intérêt. ça m’en donne l’impression dans son pas, son allure, ça détermination.
Allez donc voir a quoi s’apparente un psychopathe. Et dans une moindre mesure pour, les plus sceptique, a quoi s’apparente un pervers narcissique.
– (12:27) Elle préfère la méthode seine et naturel du deuil, de la souffrance et de la culpabilité plus que du médicament qui ne résout aucun problème a la racine et rend amorphe, inerte, l’ombre de sois même.
– (13:22) Charlotte : « ça va aller en s’empirant » William : « Oui. »
Quelle mère aurait envie d’entendre ça après un aussi tragique accident, quel homme irait lui dire ça en pareille circonstance en la sachant aussi vulnérable et au bord du gouffre, quel bénéfice a ça ? Le mensonge comme la vérité peuvent être condamnable selon l’intention qu’on y met. Quels intentions a t-il ?
Tout ça relate d’un manque d’empathie et de compréhension de l’autre. (a moins qu’on ai trouvé le psy le plus incompétent du monde, ou que LVT soit négligeant vis a vis des détails dans son scénario, ce dont je doute fortement) On pourrait même avoir l’impression, d’un certain point de vue, qu’il le lui dit dans l’intention de provoquer quelque chose, il est assuré dans la façon de le dire, veut t-il jouer avec elle ? La tester ? Lui faire peur ? Ou la torturer psychologiquement ? Il semble jouer un jeu.
– (13:54) Charlotte dit a William : tu t’es TOUJOURS montré distant a propos de moi et nick
(je réitère sur l’importance de ce renseigner sur le comportement d’un psychopathe, sociopathe)
– (14:36) Charlotte : « Tu t’es jamais intéressé a moi… jusqu’à maintenant »
Un psychopathe fonctionne selon des basses pulsions, tel un loup il sent la vulnérabilité de ça proie, d’où le fait qu’il s’y intéresse désormais.
– (15:00) Charlotte : « Que ton fils soit vivant ou mort ça t’es totalement indifférent (?) »
La réponse qui suit est totalement déplacé, c’est comme noyer le poisson dans l’eau.
– (16:47) L’image semble représenter des arbres ayant étaient, pour certains, battus par une tempête (chaos), la bande son nous le laisse penser.
– (16:58) Les plans rapprochés peuvent nous faire penser a un examen (médicale), les yeux sont bien féminin. Les plans sont subjectif et nous indique que charlotte est un cobaye dans un énorme mal-être (déglutition, transpiration, rythme cardiaque élevé, …) et que william le sait pertinemment.
– (18:00) William impose de force a charlotte ça méthode de relaxation suite a ça crise d’angoisse, la méthode est bonne, pas la façon de le faire.
Elle a besoin d’air et il l’emprisonne, la compresse, l’oppresse avec ces bras. Totalement paradoxal et incohérent en terme de comportement et de psychologie.
– (18:39) William : « Imagine que tu souffle sur un chardon en fleur » (un chardon ça pique, il doit y avoir une symbolique la dedans aussi)
Charlotte s’imagine (donc) dans un champ, souffle sur une fleur de chardon mais ne peut se résoudre a rentrer dans la psychologie malsaine qu’exerce william sur elle, en tentant de lui faire oublier son fils. Voilà pourquoi son fils apparait dans la même scène.
– (19:30) On aura beau dire qu’il est psychologue… il est quand même bien calé sur les signes qui traduisent d’une angoisse. Nous indiquant qu’il sent la détresse chez quiconque au moindre coup d’oeil.
Faut prendre les choses dans l’autre sens… C’est peut-être le métier de psychologue qui est le plus adapté pour qu’un psychopathe, sociopathe puissent se fondre dans la masse… (simple idée qui me viens a l’instant et qui ne me semble pas incohérente.)
– (20:26) Jeu de lumière, d’ombre et de perspective qui pourrait laisser penser aux multiples visages que william possède et par conséquent de son absences total d’authenticité.
– (20:55) Travail de william sur la peur et la désensibilisation de charlotte, il cherche, d’après moi, a la déshumaniser en la rendant perméable a toutes émotions seines (deuil, culpabilité, etc, j’en ai déjà parlé plus haut)
– (21:00) Apparition d’un triangle (d’un système pyramidale en réalité, représentant la hiérarchie de la vie), encore un rapport a la trinité, au trident.
– (22:30) Je me demande si le fait qu’elle se tape la tête contre la lunette ne symbolise pas ce que lui fait subir William. Il lui détruit la tête, le cerveau.
– (23:00) il font l’amour a un moment et de façon totalement inapproprié preuve qu’il (william) est autant atteint qu’elle. (si on ne validait pas déjà la thèse du psychopathe, sociopathe)
– (23:21) William : « faut pas faire ça » (non dit d’une façon affirmé) suite a l’acte précédemment décrit.
Ferait-il preuve de remord ? Ou arriverait-il a jouer sur les sentiment en imitent une personne normal ?
D’après moi le réalisateur veut nous faire comprendre que william n’est pas épisodiquement devenu l’antichrist mais qu’il l’était déjà au commencement de toute chose, l’antichrist se présenterait donc, selon moi, comme quelque chose de caché, qui n’est pas ce qu’il prétend être, qui se joue des autres, les tortures psychologiquement, les déshumanisent.
Je voulais avant tout remercier ce site qui permet a chacun de poster son avis sur la question.
J’estime juste qu’il n’y a qu’en détaillant comme ça que l’on pourra réellement se comprendre. L’œuvre le mérite de toute façon.
Je continuerais la suite si le site est toujours actif, que l’administrateur valide ce message, et surtout si cette vision que je vous propose intéresse du monde, j’dois dire que j’ai passé pas mal de temps a l’écrire et j’voudrais pas en passer plus… pour rien.
Le meilleur a chacun de vous !
Merci pour cette analyse pointue ! N’ayant pas revu le film depuis sa sortie, je ne peux pas rebondir sur votre commentaire, mais en tout cas votre point de vue sur le personnage de l’homme est intéressant. Je ne me souviens pas d’avoir pensé ça à l’époque, j’avais juste trouvé qu’il avait tort de vouloir « la psychanalyser », que c’était arrogant et irresponsable de sa part (on ne psychanalyse pas un proche), mais je n’avais pas perçu qu’il pouvait être fourbe à ce point ; je n’en suis pas convaincu mais encore une fois, je n’ai pas vu le film depuis plus de dix ans. En tout cas, votre interprétation est étayée.
Bonjour
Je viens juste de voir Antichrist et The house that Jack built dans la même journée.
2 grosse claques autant visuelles, narratives, de mise en scène, etc. Lars Von Trier est tout sauf un cinéaste qui cherche le buzz ou choquer pour choquer. Comme tout bon cinéaste qui se respecte, chacun de ses plans fait sens dans un ensemble narratif cohérent et structuré, c’est violent car il va au bout de son propos, sans chercher à amoindrir le sens de son propos.
il illustre, en autre, dans ce film, la bataille sous -jacente qui fait rage entre le féminin et le masculin, le côté rationnel qui veut tout expliquer et relativiser et l’aspect plus lunaire, chaotique des sentiments, des pulsions qui débordent toujours du cérébral pour embraser et animer les créatures que nous sommes.
Le mari thérapeute qui semble ne jamais céder au chagrin en dehors de la scène de l’enterrement, toujours froid, analytique, distant comme lui fait remarquer sa femme.
Elle lui reproche à de nombreuses reprises son arrogance, sa suffisance, sa distance.
La richesse du film c’est sa possibilité de lecture sur plusieurs plans : psychologique, intellectuel, sensitif, esthétique, religieux, moral, métaphysique, social.
Voilà pêle-mêle quelques impressions sur ce film terriblement beau, captivant, hypnotique, cathartique.
je viens après la bataille, mais je suis preneur pour que Heko ancient fasse une suite à son passionnant post !!
Je ne sais pas si j’aurais pu enchaîner deux films aussi éprouvants à la suite ! Merci pour votre intéressant commentaire.