L’édition 2018 du célèbre festival du film fantastique de Gérardmer se déroulera du mercredi 31 janvier au dimanche 4 février prochain.
Un cinéma fantastique qui se porte bien, quoique sous-distribué
C’est dans les Vosges, en Lorraine, que se tient chaque année, depuis 1994, le festival de Gérardmer dédié au cinéma fantastique ; il a remplacé le fameux festival d’Avoriaz (qui a couronné des films tels que Duel, Carrie, Terminator, Blue Velvet ou encore Braindead) dont la dernière édition eut lieu en 1993.
Le jury des longs métrages est présidé cette année par l’acteur, scénariste et réalisateur Mathieu Kassovitz, un choix cohérent dans la mesure où l’auteur de Métisse et de L’Ordre et la morale – et interprète, entre autres, du « héros très discret » de Jacques Audiard – est un grand amateur de cinéma de genre.
Comme pour tous les festivals, la qualité varie chaque année – les films de la trempe de ceux cités ci-avant ne sortent pas non plus par dizaine tous les mois. Mais contrairement à ce que les mauvaises langues, souvent par excès de passéisme, ont tendance à affirmer, le cinéma fantastique est un terreau toujours aussi fertile, du moins lorsqu’il est cultivé par des auteur(e)s ambitieux et inspirés ; or il n’en manque pas aujourd’hui, comme l’ont récemment prouvé le PIFFF 2018 (voir la critique de l’excellent The Endless), le dernier Nacho Vigalondo (Colossal) ou encore le gagnant de l’édition 2017 de Gérardmer, à savoir Grave, de Julia Ducournau.
On notera cependant qu’à de rares exceptions près, dont le film précité, les films fantastique de qualité sont largement ignorés par les distributeurs et donc peu vus par le grand public ; mais c’est précisément le rôle des festivals, même si cela ne suffit hélas pas toujours, de tenter d’inverser cette tendance que l’on doit, comme souvent, à la trop grande prise en compte des seuls facteurs commerciaux.
Le nouveau film de Juliana Rojas et Marco Dutra en compétition
Il y a de bonnes chances que Gérardmer 2018 illustre cette bonne santé (en dépit des freins expliqués ci-dessus) du cinéma de genre, vu que la compétition officielle met à l’honneur plusieurs auteurs de talent. On citera tout particulièrement le duo brésilien Juliana Rojas/Marco Dutra (à qui l’on doit le très réussi Travailler fatigue), qui présente leur dernier long métrage intitulé Les Bonnes manières ; ainsi que le nouveau film de Pascal Laugier (connu pour Martyrs et The Secret), au casting surprenant puisqu’on y retrouve la chanteuse Mylène Farmer… Le festival a également retenu le premier film de Coralie Fargeat, un rape & revenge qui jusqu’à présent s’est attiré d’assez bonnes critiques, ainsi que Tragedy Girls, une comédie horrifique américaine (de Tyler MacIntyre) mettant en scène deux jeunes femmes qui, pour alimenter leur blog dédié aux faits divers, deviennent elles-mêmes des meurtrières…
Un hommage sera rendu au réalisateur espagnol Álex de la Iglesia, dont on pourra juger la filmographie quelque peu inégale mais néanmoins intéressante et personnelle. Une nuit Hellraiser sera l’occasion de voir ou revoir la célèbre trilogie horrifique éponyme initiée par Clive Barker (Candyman) tandis que 5 courts métrages seront projetés en compétition (le jury des courts est présidé par Hélène Cattet et Bruno Forzani ; autant dire que les films les plus poseurs et maniérés ont toutes leurs chances…).
La cérémonie d’ouverture aura lieu le mercredi 31 janvier prochain. Bonne nouvelle pour les parisiens : la Cinémathèque française projettera tous les films en compétition à Gérardmer, du 7 au 11 février 2018.
Bandes-annonces
Découvrez ci-dessous la bande-annonce officielle du festival, ainsi que des films Les Bonnes manières, Ghostland, Revenge et Tragedy Girls.
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