La sélection officielle de l’édition 2016 du Festival de Cannes a été dévoilée le jeudi 14 avril au matin, par le président du Festival (Pierre Lescure) et son délégué général (Thierry Frémaux).
Assayas, Verhoeven… : une sélection prometteuse
C’est lors d’une conférence de presse à l’UGC Normandie que la liste des films sélectionnés en compétition pour le 69ème Festival de Cannes (dont le jury sera présidé par George Miller) a été communiquée, ainsi que celle de la (précieuse) section Un Certain Regard et des films projetés hors compétition. L’événement a été quelque peu retardé par une vingtaine d’intermittents mécontents qui se sont réunis en face du cinéma situé sur les Champs-Elysées (et on ne leur jettera pas la pierre).
La liste des films en compétition est ponctuée de plusieurs grands noms du cinéma, dont Pedro Almodóvar, Olivier Assayas, Jim Jarmusch, Paul Verhoeven, Ken Loach… Jeff Nichols est de la partie, en espérant que le film en question (Loving) sera moins soporifique que le dernier long métrage (Midnight Special), largement surestimé, du réalisateur talentueux de Take Shelter et Mud. Bruno Dumont, qui avait été récompensé du grand prix du jury à Cannes pour Flandres en 2006, est présent avec Ma Loute, pour lequel il retrouve le genre policier déjà approché à travers sa mini-série P’tit Quinquin, diffusée sur Arte en 2014 et bien reçu par la critique. Le casting de Ma Loute réunit un prestigieux trio d’acteurs composé de Juliette Binoche (que Dumont a déjà dirigée dans Camille Claudel 1915), Valeria Bruni Tedeschi et Fabrice Luchini. Le film de Jarmush (intitulé Paterson) met à l’honneur un comédien très en vogue en ce moment, à savoir Adam Driver, qui depuis la série Girls de Lena Dunham enchaîne les rôles au cinéma (Frances Ha, Hungry Hearts, While We’re Young, Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force et le toujours soporifique Midnight Special).
Bonne nouvelle, le très attendu dernier film de Paul Verhoeven a donc été sélectionné. Elle, adapté d’un roman de Philippe Djian (l’auteur, entre autres, de 37°2 le matin), raconte l’histoire d’une femme d’affaires dont la vie bascule le jour où un inconnu l’agresse à son domicile ; elle va alors entamer une traque qui va prendre, semble-t-il, une dimension étrange. Isabelle Huppert (Loulou, La Porte du paradis, Merci pour le chocolat) interprète le rôle principal, et l’on retrouve à ses côtés la belle Virginie Efira (Caprice) mais aussi Laurent Lafite, Anne Consigny et Charles Berling.
Olivia Assayas est de retour à Cannes deux ans après Sils Maria qui était rentré bredouille, malgré ses grandes qualités, de l’édition 2014 du Festival. Il dirige à nouveau l’actrice Kristen Stewart (excellente dans Sils Maria) pour ce Personal Shopper au pitch intriguant (une jeune américaine travaillant à Paris comme personal shopper
– conseiller de vente – pour célébrités a le don d’entrer en contact avec des esprits). Park Chan-Wook (Old Boy), Nicolas Winding Refn, Sean Penn et Nicole Garcia (L’Adversaire, remarquable film sur l’affaire Roman) font également partie des cinéastes dont les oeuvres ont été sélectionnées pour la compétition officielle, ainsi bien entendu que le très (trop ?) ensensé Xavier Dolan et les éternels frères Dardenne, presque toujours sélectionnés, même lorsqu’ils présentent des téléfilms larmoyants et démagos comme Deux jours, une nuit.
Du côté des films hors-compétition, on retrouve comme prévu le dernier Woody Allen, Café Society, qui fera l’ouverture du Festival, mais aussi Steven Spielberg et Jodie Foster. Quant à la section Un Certain Regard, on espère qu’elle nous permettra de découvrir des auteurs encore relativement méconnus, comme elle a vocation à le faire. L’année dernière, elle avait récompensé Béliers, un film islandais un poil ennuyeux mais néanmoins émouvant.
La sélection est plutôt prometteuse, à l’image de l’affiche officielle du 69ème Festival, réalisée à partir d’une image du film Le Mépris (1963), grand classique de Jean-Luc Godard adapté du roman éponyme d’Alberto Moravia. Un film qui, rappelons-le, parle entre autres de la difficulté à réaliser un film conforme à ses désirs dans un monde où l’argent prend tant de place
. Éspérons qu’il y aura parmi les films retenus quelques perles qui nous feront oublier, le temps d’une séance de cinéma, cette amère réalité…
Les films en compétition
Toni Erdmann, de Maren Ade
Julieta, de Pedro Almodóvar
American Honey, d’Andrea Arnold
La fille inconnue, des frères Dardenne
Personal Shopper, d’Olivier Assayas
Juste la fin du monde, de Xavier Dolan
Ma Loute, de Bruno Dumont
Paterson, de Jim Jarmusch
Rester vertical, d’Alain Guiraudie
Aquarius, de Kleber Mendonça Filho
Mal de Pierres, de Nicole Garcia
I, Daniel Blake de Ken Loach
Ma’Rosa, de Brillante Mendoza
Baccalauréat, de Cristian Mungiu
Loving, de Jeff Nichols
Agassi, de Park Chan-Wook
The Last Face, de Sean Penn
Sierra-Nevada, de Cristi Puiu
Elle, de Paul Verhoeven
The Neon Demon, de Nicolas Winding Refn
Les films hors compétition
Café Society, de Woody Allen (film d’ouverture)
Le Bon Gros géant, de Steven Spielberg
The Nice Guys, de Shane Black
Goksung, de Na Hong-Jin
Money Monster, de Jodie Foster
Gimme Danger, (sur Iggy Pop) par Jim Jarmusch (séance de minuit)
Bu-San-Haeng, de Yeon Sang-ho (séance de minuit)
Le Cancre, de Paul Vecchiali (séance spéciale)
La Mort de Louis XIV, d’Albert Serra (séance spéciale)
Hissène Habré, une tragédie tchadienne, de Mohamamat-Saleh Haroun (séance spéciale)
L’Ultima Spiaggia, de Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan (séance spéciale)
Un Certain Regard
After the storm, de Kore-Eda Hirokazu
La Tortue rouge, de Michael Dudok De Wit
La Larga Noche, de Francisco Márquez et Andrea Testa
The Transfiguration, de Michael O’Shea
Varoonegi, de Behnam Behzadi
Apprentice, de Boo Junfeng
Voir du pays, de Delphine Coulin & Muriel Coulin
La Danseuse, de Stéphanie Di Giusto
Eshtebak, de Mohamed Diab
Fuchi Ni Tatsu, de Fukada Kôji
Omor Shakhsiya, de Maha Haj
Me’ever Laharim Vehagvaot, de Eran Kolirin
Caini, de Bogdan Mirica
Pericle Il Nero, de Stefano Mordini
The Transfiguration, de Michael O’shea
Captain Fantastic, de Matt Ross
Uchenik, de Kirill Serebrennikov
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